Les champions de Wimbledon seront …

Une saison de tennis sans Wimbledon, c’est comme une saison de NFL sans Superbowl, ou encore du fromage sans vin, ou, pire, du sexe sans orgasme. C’est juste pas normal. Vous comprenez peut-être mieux à quel point l'année dernière a été frustrante pour les joueurs et les joueuses. Il y en a, comme Rafael Nadal, qui reconnaissent bien sûr l’histoire et la tradition de Wimbledon, mais qui clament haut et fort leur amour pour Roland-Garros. N'empêche qu'ils sont nombreux, voire majoritaires, ceux qui placent Wimbledon au sommet de la pyramide des tournois, allant jusqu'à parler du « temple » ou de la « cathédrale » du tennis.

C’est donc l’heure de la messe dans le sud de Londres où, tout de blanc vêtus, les meilleurs joueurs et joueuses du monde vont tout donner pour rester dans le SW19 (code postal de Wimbledon), un surnom donné au tournoi.

la santé et la motivation

Dans le tableau féminin, comme à Roland-Garros, il n’y a pas une joueuse qui se détache clairement comme prétendante au titre. La numéro un mondiale, Ashleigh Barty, fait bien évidemment partie de celles qui peuvent prétendre au sacre, tout comme Aryna Sabalenka, Sofia Kenin, Iga Swiatek, Petra Kvitova, Karolina Pliskova et, bien entendu, l'éternelle Serena Williams qui, tant qu’elle sera sur une ligne de départ, fera automatiquement partie de celles qui pourront être sur la ligne d’arrivée.  

Le tournoi féminin se jouera, selon moi, sur deux points essentiels : la santé et la motivation. 

Pour la santé, une joueuse qui devra se méfier est Barty, dont on se souvient qu’elle avait abandonné à Roland-Garros face à la Polonaise Magda Linette, en raison d’une blessure à la hanche venue s’ajouter à celles déjà recensées à la cheville et à la cuisse. L’Australienne sera-t-elle prête ? Elle n’a pas disputé le moindre match depuis le Grand Chelem parisien. 

Pour la motivation, il y a toujours le serpent de mer : numéro 24 ! Serena Williams court toujours après ce foutu record. Le problème est que le temps court aussi. Il file même et ne joue pas en la faveur de la septuple championne londonienne. Une autre qui est motivée comme jamais est la Biélorusse Aryna Sabalenka. Cette puncheuse à caractère cherche son premier titre en Grand Chelem. A Paris, elle était tête de série numéro 3 mais, avec le forfait de Naomi Osaka, elle est cette fois la 2e tête du tableau et pour moi, comme au départ à Paris, ma favorite pour s’imposer dans 15 jours.

Chez les hommes, les choses sont beaucoup plus claires. Avec déjà deux titres du Grand Chelem en poche cette année, Novak Djokovic est sur la voie royale pour aller chercher le Grand Chelem calendaire. S’il réussit cet exploit, qui reste inédit depuis celui de Rod Laver en 1969, le Serbe dépasserait Rafael Nadal et Roger Federer avec 21 titres du Grand Chelem. Si en plus, il ajoutait à cela une petite médaille d’or olympique de derrière les fagots, alors pour moi il deviendrait naturellement le GOAT. Désolé pour les membres de la team Fed et de la team Rafa (dont je fais partie). Je vous parlais de motivation un peu plus haut, autant dire que le champion de Roland-Garros 2021 en aura comme jamais !

Y aura-t-il quelqu’un pour le challenger ?

Bien évidemment. Déjà, les « Next Geneur » seront bien sûr là. Stefanos Tsitsipas aura sans aucun doute très soif de revanche. Daniil Medvedev a remporté son premier titre sur gazon la semaine dernière à Majorque, devenant au passage seulement le 3e Russe de l’histoire du tennis à s’imposer sur cette surface avec Kafelnikov et Tursunov. Le numéro 2 mondial semble bien plus à l’aise sur le vert que sur l’ocre. Zverev sera bien entendu à surveiller de près, tout comme Berrettini qui a triomphé au Queen’s il y a 10 jours. Mon outsider sera Ugo Humbert, qui a réalisé une semaine fracassante à Halle et qui, s’il arrive à passer Kyrgios (revanche de l’Australie) et à rééditer ses performances allemandes, pourrait - je dis bien pourrait - pourquoi pas atteindre la finale.

Avant de conclure, comment ne pas souhaiter un excellent tournoi à Jo-Wilfried Tsonga, pour lequel j'espère un gros combat, sur un gros court, avec un gros soutien. Et bien entendu, je ne pouvais pas évoquer le tableau masculin sans parler de Roger Federer. Il était venu à Roland-Garros pour préparer Wimbledon. Il est attendu par toute la planète tennis. Pourra-t-il passer des tours ? Je lui souhaite, même si je ne vous cache pas qu’une victoire au premier tour d'Adrian Mannarino me ferait sourire. Pas un tirage simple pour le Suisse. Par contre, s’il bat l’homme qui ne veut jamais connaître son adversaire à l’avance (cette fois-ci, ce sera un peu compliqué), « Rodge » peut avoir bon espoir d’aller en quarts de finale.

Si vous êtes fous, vous pariez un M&M’s sur la victoire cumulée d’Humbert et Azarenka et vous en remportez 600  !

Bonne quinzaine à tous. Enjoy.