Wimbledon me manque

29 juin 2020 à 14:54:00

Si 2020 avait plus ressemblé à 2019, c'est-à-dire une année sans pandémie mondiale, nous (les fans de tennis) serions en train de regarder les premiers points disputés sur le Centre Court de Wimbledon, sur un gazon digne des plus beaux stades de foot. Ça ne sera tristement pas le cas cette année...

Si nous étions dans le monde d'avant, aujourd'hui, je vous aurais dit à quel point je n'en peux plus de voir tout le monde habillé en blanc, que la règle des têtes de série improvisées selon le bon vouloir des dirigeants du All England Club me gave, que les tenues ringardes des officiels me font saigner les yeux, que l'arrogance des Anglais qui s’entêtent à appeler ce tournoi «  the Championships  » me fait hérisser le poil. Mais pas aujourd'hui.

Aujourd'hui, nous sommes dans le monde d'après, ou pas tout à fait. Nous sommes plutôt dans un sas entre les deux réalités. Un sas dans lequel «  The Championships  » n'existe même pas. Et ça, je l'avoue sans aucun souci, ce n'est pas une réalité qui me convient. Car sous mes airs de râleur à la française, qui ne supporte pas que les Anglais soient meilleurs que nous - qu'il s'agisse d'organisation de Grand Chelem, mais aussi de football, rugby, apéro, golf, sens de l'humour… -, j'aime ce tournoi. Ce n'est pas mon préféré, et jamais je ne me résoudrai à appeler Wimbledon le «  temple du tennis  » comme beaucoup aiment le qualifier, mais j'avoue que sa tradition fait du bien à notre sport. Il vient contrer des folies du genre UTS qui ne respectent absolument rien.

Boris Becker s'est mis à l'horizontale

Mais ce que je trouve encore plus triste est la vitesse à laquelle l'annulation de ce tournoi est tombée dans l'oubli. Certes, ce sont les Anglais, mais «  cômême  », on parle de Wimbledon. Un tournoi où Roger Federer a soulevé la coupe 8 fois, où Goran Ivanisevic (j'espère qu'il va bien) s'est imposé avec le statut de wild card, où Andy Murray a enfin redonné le titre aux Britanniques après 77 ans d'attente (les 37 ans depuis Yannick Noah à Roland-Garros, c'est de la gnognotte... quand j'vous dis qu'ils font tout mieux que nous !), où Boris Becker s'est mis à l'horizontale à seulement 17 ans pour devenir le plus jeune de l'histoire à soulever le trophée, où Cédric Pioline a atteint la finale, où Amélie Mauresmo est devenue numéro 1 mondiale grâce à sa victoire, où Marion Bartoli, à la surprise générale, est devenue la 3e Française à ouvrir le bal des vainqueurs, en compagnie d'Andy Murray. Pourtant, L'Equipe n'en fait même pas mention, ne serait-ce qu'un micro paragraphe.

« Henman Hill » ou « Murray Mount »

Comment expliquer ce manque d'intérêt total  ? Sans doute en raison d'une annonce faite il y a maintenant 3 mois. Du coup, ça n'intéresse plus personne. Rappelons que, pour une raison qui reste à ce jour totalement surréaliste, le All England Lawn Tennis and Croquet Club a souscrit à une assurance couvrant un manque à gagner si jamais le tournoi devait être annulé pour cause de pandémie mondiale … Grâce à ça, ils n'ont peut-être même pas perdu d'argent ou si peu. Je vous dis, ils sont trop forts.

Peu importe, en ce 29 juin 2020, je suis triste car, en temps normal, je serais devant ma télé à regarder, non pas le Tour de France, mais Novak Djokovic qui met trois petits sets à un pauvre petit agneau qu'on a envoyé à l'abattoir. Je verrais des centaines de personnes affalées sur «  Henman Hill  » ou «  Murray Mount  » selon la génération, une princesse ou deux, David Beckham en mode beau gosse (comme d'hab quoi) en train de faire la conversation à Pierce Brosnan.

Bref, Wimbledon me manque.

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