L’Open d’Australie, c’est fini

27 janv. 2025 à 16:11:40 | par Eli Weinstein

L’Open d’Australie 2025 s’est achevé hier, dimanche 26 janvier, avec la victoire écrasante de Jannik Sinner sur Alexander Zverev. Dans le tableau féminin, c’est Madison Keys qui a créé la surprise en battant coup sur coup Iga Swiatek en demie et Aryna Sabalenka en finale. Côté tricolore, on a assisté à une bonne édition pour les hommes, mais décevante en revanche pour les femmes.

Quand l’Open d’Australie se termine, on a un peu l’impression de rentrer de vacances. Ce petit rituel de démarrer la journée avec des matchs de tennis en fond sonore/visuel jusqu’au déjeuner (plus ou moins) s’arrête brutalement. Finie aussi la consultation des résultats de la nuit au saut du lit. Et plus de réveil réglé à 3h15 du matin pour suivre le troisième tour ou le huitième de finale d’un Français, sur un court cafi de supporters tout de bleu vêtus. Plus rien de tout ça ! Il faut maintenant se lever et affronter une journée de façon plus classique, avec un café, un métro, un boulot et, pour finir, un dodo bien sûr.

Alors que retenir de l’édition 2025 du premier Grand Chelem de l’année ? Il va de soi que c’est Madison Keys qui a marqué ce tournoi, pour de nombreuses raisons. En premier lieu, il s’agit là du premier titre en Grand Chelem de l’Américaine. Auparavant, elle avait atteint une finale en 2017, à l’US Open, perdue face à Sloane Stephens. Sinon Keys, c’est cinq demi-finales (Melbourne 2015-2022, Paris 2018, New York 2018-2023) et quatre quart (Melbourne 2018, Paris 2019, Londres 2015-2023). Elle est enfin parvenue à remporter ce foutu septième match qui lui avait jusqu’alors toujours échappé. En l’occurrence, le sixième était face à Iga Swiatek - 7-6 au troisième - et le septième face à Aryna Sabalenka, 7-5 au troisième ! En chemin, elle a aussi battu Danielle Collins, Elena Rybakina et Elina Svitolina. Cinq de ses sept victoires ont été acquises en trois sets. 

Un match qui n’a pas tenu toute ses promesses

Elle est la première Américaine depuis Sofia Kenin, en 2020, à s’imposer à Melbourne et, depuis Coco Gauff en 2023 (US Open), à remporter un titre du Grand Chelem. En s'imposant à l’Open d’Australie, Keys a gagné 7 places au classement, ce qui lui permet d’atteindre la septième place mondiale, son meilleur classement, un rang qu’elle avait déjà atteint pour la première fois en... 2016 ! Elle retrouve donc le Top 10 qu’elle avait quitté en mai 2017, à l'exception de quelques entrées furtives çà et là entre temps, mais jamais plus de trois semaines consécutives.

Le tableau masculin a connu une deuxième semaine beaucoup moins spectaculaire. La grande affiche en était le quart de finale entre Novak Djokovic et Carlos Alcaraz, un match qui n’a pas tenu toutes ses promesses. Certes, il y a eu de beaux moments, mais globalement, on n’a pas vécu un match de mutant comme ça avait pu être le cas en finale de Wimbledon en 2023, ou encore à la finale de Jeux Olympiques à Roland-Garros, l’été dernier. La faute sans doute à la blessure contractée par Novak Djokovic durant la rencontre. Celle-ci a clairement sorti Alcaraz de son match. L'Espagnol a même douté de sa véracité, allant jusqu’à singer le Serbe en boîtant légèrement à un changement de côté. J’ai été assez choqué par ce moment et j’espère sincèrement qu’il s’agit d’une maladresse plus que d’un état d’esprit dégradé.

Que dire de la performance de Jannik Sinner, si ce n’est qu’elle était ahurissante de sérénité, assourdissante de domination et pas tout à fait spectaculaire en termes de rendu ? Le tennis du numéro 1 mondial est à l’image de l’émotion qu’il montre avant, durant et après un match : sans âme et franchement pas hyper drôle à regarder. C’est un joueur incroyable, avec un talent fou et une capacité mentale hors du commun, mais pas quelqu’un qui me ferait acheter un billet pour aller le voir jouer. Au même titre que son adversaire en finale, soit dit en passant.

Chez les hommes, ils étaient treize au premier tour

Du côté tricolore, les résultats ont été contrastés. Dans le tableau féminin, elles n’étaient que cinq au premier tour. Seule Varvara Gracheva est parvenue à remporter son match, avant de s’incliner sur la lucky loser allemande Eva Lys. En revanche, chez les hommes ils étaient treize (3e nationalité la plus représentée sur la ligne de départ après l’Australie et les Etats-Unis) au premier tour (dont une confrontation franco-française entre Gaël Monfils et Giovanni Mpetshi Perricard), huit au deuxième tour (un autre match entre deux Bleus avec Arthur Fils et Quentin Halys), cinq au troisième tour (et un match de plus entre deux Français avec Arthur Fils et Ugo Humbert) et, pour finir, deux en huitièmes de finale.

C’est dommage que ni Ugo ni Gaël ne soient parvenus à atteindre les quarts. Les deux n’étaient pas loin du tout. S’il était passé, « La Monf » aurait pu battre Sonego, comme il l’avait déjà fait à Shanghai en 2019. De son côté, « le Commandant » ou « Ugoat » aurait certainement eu une carte à jouer face à Tommy Paul, si seulement il avait pu se débarrasser de Zverev. Néanmoins, les deux ont réussi un beau tournoi, tout comme les autres joueurs qui ont plus que dignement représenté la France.

La folie des Grands Chelems s’arrête maintenant pour quelques mois et c’est bien dommage, mais on y retournera un autre jour. En attendant, de très beaux rendez-vous nous attendent avec l’Open 13 Provence, le BNP Paribas Open, Monte-Carlo, Rome… Bref, de quoi bien nous tenir en haleine avant le plus beau Grand Chelem de l’année.

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