« Je ne suis pas sûr qu'ils veuillent me comprendre » - Djokovic réagit aux sifflets

24 janv. 2025 à 17:23:00 | par Mathieu Canac

Ne se sentant pas en mesure de pouvoir aller au bout sa demi-finale à l'Open d'Australie, Novak Djokovic, après avoir abandonné, a quitté le court sous des huées s'abattant des tribunes.

Corps blessé, cœur meurtri. Cuisse gauche bandée, touché par une « déchirure musculaire » pendant sa victoire contre Carlos Alcaraz mercredi, comme il l’a expliqué devant les journalistes, Novak Djokovic a dû abdiquer ce vendredi face à Alexander Zverev en demi-finale de l’Open d’Australie.

À l’issue de la perte d’un premier set intense - 7-6⁵ en 1h21 -, le protégé d'Andy Murray a regagné les vestiaires sous les sifflets d’une partie de la Rod Laver Arena qui a sombré dans les tréfonds des instincts primaires des racines de son nom « d’arène ». Celles d’une Rome antique où la foule, avide de spectacle sanguinolent, pouvait huer un gladiateur à terre.

Les gens ont payé leurs billets pour voir un grand match, un gros combat, ce qu’ils n’ont pas eu. De ce point de vue, je peux comprendre (...) mais je ne suis pas sûr qu'eux me comprennent.

Novak Djokovic

« Je ne sais pas quoi dire, a réagi, dans la partie serbe de sa conférence de presse relayée par Tennis Majors, celui qui a été défendu par Zverev au micro de Jim Courier. Les gens ont payé leurs billets pour voir un grand match, un gros combat, ce qu’ils n’ont pas eu. De ce point de vue, je peux comprendre. Je fais de mon mieux pour les comprendre, mais je ne suis pas sûr qu’eux me comprennent, ou même qu’ils veuillent me comprendre. »

« Je sais tout ce que j’ai donné à ce tournoi lors des vingt dernières années », a-t-il ajouté, avant de terminer, sourire en coin, par : « Je vais m’arrêter là, pour ne pas continuer à parler en partant sur la mauvaise pente. »

Djokovic a répondu aux sifflets par deux pouces dressés

Une conclusion laissant deviner que le fond de sa pensée s’accompagnait, légitimement et logiquement, de mots sans doute plus fleuris à l’attention de ceux qui, du temps ou le Colisée n’était pas en ruines, auraient crié « Jugula ! » pour réclamer la mise à mort du combattant.

Touché dans son âme à la sortie du court, Novak Djokovic n’a pas courbé l’échine face aux bourreaux de son cœur. Tête haute, l’homme aux vingt-quatre titres du Grand Chelem, dont dix à Melbourne, a répondu avec deux pouces dressés de façon ironique. De quoi y voir un symbole : c’est toujours à l’empereur des lieux que revient la décision finale avec le pollex pointant vers le sol ou le ciel.

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