Une saison de tennis est clairement scindée en plusieurs parties, avec tout d'abord le début d’année durant l’été australien et néo-zélandais. Vient ensuite une période qui traîne sur les tournois indoor européens, pendant que d'autres sont déjà sur terre en Amérique du sud. Tout ce beau monde se retrouve ensuite au BNP Paribas Open à Indian Wells, avant de se rendre à Miami. Puis arrive le moment de la terre battue européenne qui se conclut par Roland-Garros.
Nous voici donc à ce gros morceau de l’année, tellement particulier, de par cette surface qui a l'habitude de jouer des tours à tant de joueurs. A contrario, il y en a qui performent particulièrement bien durant cette séquence. Vous voyez peut-être de qui je veux parler…
Que faut-il attendre de Swiatek, Garcia, Sabalenka et les autres ...
Sur le circuit féminin, la numéro un mondiale, Iga Swiatek, est évidemment attendue pour accroître encore un peu plus son palmarès déjà bien garni concernant les tournois de cette période. L’an passé, avant de remporter Roland-Garros pour la deuxième fois, elle avait soulevé le trophée à Stuttgart et Rome (elle n’avait pas joué à Madrid). Elle sera sans aucun doute une des clientes les plus dangereuses durant les huit prochaines semaines.
Aryna Sabalenka, au même titre que Swiatek, fera parler d’elle durant cette tournée. La numéro 2 mondiale enchaîne les bons résultats et sera elle aussi l'une des joueuses à battre ce printemps. Après avoir avoir remporté son premier Grand Chelem cette année à Melbourne, elle rêve d’en enchaîner un deuxième. Au vu de sa progression et surtout d'une régularité qu'elle n'a pas toujours connue, ce rêve pourrait être plus proche de la réalité qu’ils ne le sont généralement. Par exemple, la nuit dernière, j’ai rêvé que je volais…
Trois joueuses auront assurément des résultats quoi qu’il arrive, notamment grâce à la constance permanente qu'elles affichent : il s'agit des Américaines Jessica Pegula et Coco Gauff, ainsi que de la Grecque Maria Sakkari. Ces trois-là sont toujours placées, mais moins souvent gagnantes. Pour franchir un cap, il faut gagner des grands tournois. Pegula l’a fait à Guadalajara l’an dernier, mais il faut maintenant confirmer en Grand Chelem.
Les points d’interrogation chez les femmes se portent sur Caroline Garcia, Elena Rybakina et Ons Jabeur. La première nommée traverse une période un peu plus difficile. Mais alors qu'elle collabore à nouveau avec Bertrand Perret, le coach qui l’avait amenée jusqu'au Masters, on espère qu’elle va enchaîner les victoires en mode série comme l’été dernier. Caro ! Caro !
Pour Rybakina, la question n’est pas de savoir si elle a le tennis, mais comment celui-ci va s’illustrer sur terre battue. Son gros service sera une flèche moins efficace sur terre et si ses frappes à trajectoires à plat ne sont pas précises, alors ce sera compliqué pour elle, à moins de modifier son style.
Finalement, le plus gros point d’interrogation se pose sur Ons Jabeur. On sait que la Tunisienne est archi à l’aise sur terre battue (finale et victoire à Roland-Garros Juniors en 2010 et 2011), mais quid de son état physique ? Son retour, après une blessure au genou, était selon elle « prématuré » à Indian Wells. Sera-t-elle à 100 % ? Si oui, alors attention à celle qui, l’année dernière, avait perdu au premier tour à Roland-Garros à l’occasion du Sunday Start.
Novak Djokovic fera son grand retour en grande fraicheur physique
Du côté des hommes, bien évidemment qu’on va attendre les « usual suspects » que sont Novak Djokovic, Stefanos Tsitsipas, Carlos Alcaraz et Jannik Sinner.
Etant honnête, je ne peux pas décemment inclure Rafael Nadal à cette liste, au vu de l’interrogation qu’il y a sur l’état de santé de l’Espagnol. Il s’est déjà retiré de Monaco, où il devait jouer, et a désormais programmé son retour à la compétition à l’occasion du tournoi de Barcelone. Cette participation est néanmoins à prendre au conditionnel, car nul (et sans doute même pas lui) n’est capable de savoir quand et où il sera prêt. La seule chose qui est sûre, c'est que s’il se présente à Roland-Garros, qui reste sa priorité absolue, ça voudra dire qu’il est compétitif. Et s'il est compétitif à Roland-Garros, alors il en est le favori.
Concernant les quatre autres susnommés, ils vont clairement se tirer la bourre durant les deux mois à venir. Ce sont eux qui seront en haut de l’affiche, sans aucun doute (à condition bien sûr qu’ils ne se blessent pas). La question est donc de savoir lequel des quatre sera tout en haut. Pour ça, Novak Djokovic est évidemment favori. Il a l’expérience et, surtout, est frais comme un bon spritz qui se déguste vers 18 heures avec vue sur mer. Le Serbe n’a, à ce jour, disputé que trois tournois en 2023 (dont deux qu’il a gagnés), en raison de son interdiction de fouler le sol américain, pour cause de schéma vaccinal inexistant. Alors oui, il a manqué deux Masters 1000, mais il va être dans la forme de sa vie pour les huit prochaines semaines.
En ce qui concerne Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, ils seront tous deux attendus dans les derniers carrés des tournois, voire mieux. Ils vont probablement à nouveau s’affronter pour notre plus grand plaisir et je ne serais pas surpris que l’un d’entre eux termine cette tournée avec au moins un titre en Masters 1000 dans la besace. Précisons que pour Sinner, il s’agirait d’une première.
Mais le joueur qui explose tout depuis Rotterdam se nomme Daniil Medvedev. Le Russe a donc enchaîné victoire à Rotterdam, Doha et Dubaï, puis finale à Indian Wells et un 4e titre à Miami. Il est « hot potatoe ». Sa forme du moment est évidemment un avantage, et c'est d'autant plus crucial à l’entame de cette partie de la saison qui est historiquement la moins prolifique pour l’ex-numéro 1 mondial. En cumulant ses résultats en carrière sur Monte-Carlo, Madrid, Rome et Roland-Garros, Daniil est à 13 victoires et 15 défaites et n’a jamais fait mieux qu’une demi-finale (Monte-Carlo en 2019). A Roland-Garros, il n’est encore jamais parvenu à faire mieux qu’un quart de finale. Malgré cela, il me semble impossible de ne pas le voir dans le dernier carré à Paris. Il n’aura aucune pression, car tout le monde s’attendra à ce qu’il s’incline.
Il est évident que d’autres joueurs et joueuses feront parler d’eux et peut-être même aurons-nous droit à des histoires/surprises exceptionnelles, comme seul le sport est capable de livrer. Mais pour ce qui est des tendances, je ne pense pas être trop loin de la réalité.
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