Sessions de soirée à Roland-Garros : VALIDÉ !

27 mai 2022 à 14:04:00 | par eli weinstein

Depuis l’an dernier, Roland-Garros a ajouté à sa programmation la session de soirée. Dès 21 heures, un match est disputé sur le court Philippe-Chatrier avec une billetterie séparée. Mais c’est vraiment cette année que ces matches connaissent un franc succès, grâce à un court Philippe-Chatrier désormais plein à craquer, contrairement au huis clos de l’an dernier.

Au moment de découvrir la programmation du premier jeudi de Roland-Garros, les mauvaises langues habituelles n’ont pas hésité à envoyer du « Si j’avais payé 150 euros pour un match de gonzesses, j’aurais les boules ». D’autres, un peu moins grossiers/beaufs, évoquaient plus un risque de ne pas en avoir tout à fait pour son argent, en comparaison avec une session de soirée avec Rafael Nadal face à Corentin Moutet, ou Novak Djokovic face à Yoshihito Nishioka. Et après les 24 premières minutes et les 6 jeux d'affilée remportés par Alizé Cornet, toutes ces langues de vipères se régalaient à dire « Tu vois, je l’savais ! ». 

C’est bien pour ça que ces charmantes personnes n’ont pas été désignées directeur ou directrice du tournoi, mais que la place est revenue à Amélie Mauresmo qui, visiblement, connaît bien mieux le tennis que les piliers de bar, visiblement pas uniquement infusés de science.

Le résultat était donc parfait.

Pourquoi la directrice du tournoi a-t-elle pris ce « risque » ? Réponse très simple : car ce n’en était pas un. L’ancienne numéro une mondiale savait parfaitement qu’en désignant Alizé Cornet pour enflammer le match de « night » à Roland-Garros, elle et tous les fans de tennis seraient servis. 

Cela étant, ça ne se limite évidemment pas à une seule personne. Il faut être deux pour disputer un match de tennis, et qui plus est offrir à 15 000 spectateurs un spectacle digne des plus grands évènements sportifs de la planète. Et qui mieux pour cela que Jelena Ostapenko ? C’est tellement évident, autant que l’antivibrateur au milieu de la raquette ! Pour qu’une histoire plaise, il faut une gentille : Alizé Cornet. Pour lui faire face, il est primordial d’avoir une « méchante » : Jelena Ostapenko (avec le nom est-européen c’est cadeau). Mais ce n’est pas tout, il faut un début qui cartonne, un rebondissement qui fait douter et, pour s’assurer un bon audimat américain, un happy end digne de ce nom.

Tiens, tiens, ne serait-ce pas ce qui s’est passé sur le court Philippe-Chatrier ? C’est précisément ce qui s’est passé. Un début parfait : 6-0 Cornet. Rebondissement : 6-1 Ostapenko. Happy end : Cornet qui s’impose et Ostapenko qui se bouche les oreilles à l'issue de la balle de match. Très franchement, il ne s’agissait pas du match de tennis de l’année. Mais pour l’avoir vécu au bord du court, le spectacle était exceptionnel. Entre les coups de raquette d’Ostapenko qui tente le coup gagnant sur chaque coup droit (et revers aussi), la défense de Cornet ainsi que ses sautes d’humeur et son langage tout sauf politiquement correct (au pied de la présidentielle, s’il vous plaît !), les ingrédients étaient parfaitement réunis et le résultat était donc parfait. Et si cela ne suffisait pas, n'oublions surtout pas la cerise sur le gateau avec les ambianceurs du court Philippe-Chatrier : la We Are Tennis Fan Academy, qui excel avec ses morceaux musicaux distillés par-ci par-là, toujours dans le respect du jeu et qui facilite le lancement de chants avec un public qui ne demande que ça.

Domination insolante de Rafael Nadal.

Mais au-delà de ça, il faut souligner que les sessions de soirée sont vraiment canons depuis le début du tournoi. Certes, il ne s’agit pas des premières, mais on peut dire qu’il s’agit des premières « vraies » sessions, car l’an passé, en raison du couvre-feu, ces sessions de nuit étaient à huis clos. Cette année, avec la jauge à 100%, le court Philippe-Chatrier est électrique. Il se passe sur le terrain quelque chose de plus que pendant la journée. Ce n’est pas concret, mais très clair. Les joueurs comprennent qu’ils ont été choisis, que tous les projecteurs sont sur eux et qu’ils se doivent d’être au niveau. C’est sans doute une des raisons pour laquelle Corentin Moutet n’a pas fissuré face à la domination insolante de Rafael Nadal.

La session de nuit à Roland-Garros est clairement the place to be. Les « happy few », détenteurs de places pour le court Philippe-Chatrier en soirée pendant Roland-Garros, s’en souviendront sans aucun doute, qu’il s’agisse de Nadal, Cornet ou qui que ce soit d’autre qui pénètre sur le court. Si l’on veut parler d’une possible amélioration, pourquoi ne pas prolonger cette session en la démarrant un peu plus tôt pour que, tous les soirs, un match féminin et un match masculin y soient disputés, comme cela est pratiqué à Melbourne et New-York ?

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