Alizé Cornet et Gaël Monfils dans le « final eight »

24 janv. 2022 à 14:57:00 | par Eli Weinstein

Demain, Gaël Monfils défiera Matteo Berrettini et après-demain, Alizé Cornet fera de même face à Danielle Collins. Un Français et une Française en quarts de finale de l’Open d’Australie, cela n’était plus arrivé depuis 2009.

L’article d’aujourd’hui était déjà tout vu : j’allais vous parler du quart de finale de demain entre Gaël Monfils et Matteo Berrettini. Et puis Alizé Cornet est passée par là et a, forcément, modifié mes plans. Qu’à cela ne tienne, plutôt que de vous parler d’un quart de finale, il y en aura deux. Une espèce de happy hour des quarts avec Français !

Avant même que je n’aborde individuellement le cas de l’un et de l’autre, il faut être réaliste et se dire qu’évidemment, l’un ou même les deux peuvent s’incliner dans leurs matches respectifs. A moins d'un non-match absolu, je m’autorise le droit d’interdire tout commentaire du genre : « Ça allait bien le coup d’aller en quarts de finale si c’est pour perdre ! » Je vous rappelle qu’ils ne sont plus que huit en lice, alors qu’ils étaient 128 sur la ligne de départ. Le fait d’arriver en quarts de finale d’un Grand Chelem est déjà un exploit. Dans un tournoi « normal », il s’agirait d’une finale. Il faut donc, avant tout, féliciter Gaël et Alizé pour ce qu’ils ont déjà réalisé.

La numéro 1 française a disposé de deux anciennes n°1 mondiales lors de cet Open d’Australie.

Maintenant, passons au cas par cas et commençons par la nouvelle la plus fraîche, à savoir la qualif d’Alizé Cornet aux dépens de Simona Halep. Si l’on s’en réfère aux statistiques, la victoire de Cornet sur Halep n’est pas vraiment une surprise. Le match de la nuit dernière était le 5e entre les deux joueuses et désormais, Alizé mène 4-1 ! Sauf que l’avant-dernière confrontation remontait à 2015. Du coup, la stat en prend un coup et la victoire d’Alizé devient un exploit.

Mais concentrons-nous sur l’avenir et ce quart de finale face à Danielle Collins. Il s’agira du tout premier quart de finale en Grand Chelem pour celle qui dispute, à Melbourne, son 63e Grand Chelem et son 60e consécutif. Pour info, le record est à 62 et détenu par Ai Sugiyama. Il devrait donc, si tout va bien, être battu par Alizé à l’US Open dans quelques mois. En attendant, c’est Danielle Collins qui se présente face à elle.

Les deux joueuses n’ont pas encore croisé le fer sur un terrain de tennis, impossible donc d’analyser de potentiels matches du passé. Mais ce que l’on sait, c'est qu’on est en présence de deux sacrées têtes de mules, qui sont des compétitrices hors pair. On sait aussi que Collins a 4 ans de moins qu’Alizé et que, contrairement à son adversaire, l’Américaine a l’expérience des fins de Grands Chelems, avec une demie en Australie en 2019 et un quart à Roland en 2020. 31 places séparent les deux joueuses au classement mais paradoxalement, je pense que Cornet est favorite. La numéro 1 française a disposé de deux anciennes n°1 mondiales lors de cet Open d’Australie (Muguruza et Halep) et a, de ce fait, un capital confiance gonflé à bloc. A l’issue de son huitième, elle a expliqué qu'elle utilise sur ce tournoi une technique de préparation mentale qui porte ses fruits : « Au début du tournoi, je me suis dit que j'allais utiliser une technique d’auto-conviction, que j'allais me répéter tous les soirs avant de dormir que je peux gagner l’Australian Open. C’est quelque chose que je n’avais jamais fait avant avec autant de conviction. Et c’est vrai que je suis en train d’y croire de plus en plus. J’ai enchaîné de belles victoires avec Muguruza, Zindansek et Halep, et là, je me dis que j’ai le niveau. Savoir que mentalement et physiquement, je tiens la route, ça me donne de plus en plus de confiance et j’ai envie de me donner les moyens d’aller plus loin. ». Si ce n’est pas un discours de winneuse, alors c’est que je n’ai rien compris.

Gaël Monfils n’a passé que 7h39 sur le court alors que son adversaire en quart de finale en compte déjà 12h20.

Mais avant ce match, il y a un autre quart de finale que l’on va suivre. Un autre quart de finale avec un joueur français ! Un et une « Frenchies » en quart de finale de Grand Chelem, ça n’était plus arrivé depuis l’US Open 2015. Et en Australie, il faut même remonter à 2009 ! 

Premier des deux à entrer en lice, c'est donc Gaël Monfils qui va défier Matteo Berrettini lors de la prochaine night session, soit vers 11 heures demain matin.

Les deux joueurs se sont affrontés à deux reprises, mais je ne vais en retenir qu’une (US Open 2019), car le match de poule en ATP Cup l’an dernier ne constitue pas pour moi une référence. Je vous propose donc un micro flash-back en 2019 (dans le monde d’avant…) en quart de finale de l’US Open. Ce jour-là, Gaël s’était incliné 7-5 au tie break du 5e set. Et pourtant, le Français avait connu d’énormes trous d’air, sans quoi il aurait sans doute gagné le match sans perdre un set. La bonne nouvelle est que le Gaël version 2022 n’est plus du tout le même joueur. Il est beaucoup plus offensif et met son physique au service de son jeu vers l’avant, et pas uniquement pour une défense venue d’ailleurs. 

Contrairement au beau Matteo, Gaël n’a pas encore perdu un set depuis le début de ce Grand Chelem. Il est d’ailleurs le seul en quart de finale à avoir réussi cet exploit. C’est certain que ça ne te fait pas nécessairement gagner l’Open d’Australie, mais ça ne peut pas faire de mal. Les deux dernières fois que Gaël a atteint ce stade d'un tournoi du Grand Chelem sans perdre un set étaient en 2014 et 2016, à l’US Open. Il est donc clair que le Français n’aura pas brûlé trop de plumes au passage. La réciproque n’est pas vraie pour Berrettini. L’Italien a dû notamment batailler face à Carlos Alcaraz au 3e tour dans un match à rallonge (4h10 et 7-6 au 5e). D’ailleurs, il n'y a qu’en huitième de finale, face à Pablo Carreno Busta, que le numéro 7 mondial a réussi à se qualifier en 3 sets. Pour vous donner un élément de comparaison, Gaël Monfils n’a passé que 7h39 sur le court alors que son adversaire en quart de finale en compte déjà 12h20. C’est une différence conséquente, surtout au vu des conditions climatiques. De là à dire que la Monf est favori serait un peu exagéré. En revanche, je pense que dire que c’est du « fifty / fifty » est juste et ce, malgré la différence au classement (Berrettini 7, Monfils 20).

Vous l'aurez compris, on a non seulement deux Français en quarts, mais une vraie possibilité de les voir tous les deux en demies ! 

ALLEZ LES BLEUS !

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