Alcaraz : "Je voulais rester fort mentalement"

Après son élimination surprise contre Botic van de Zandschulp au troisième tour de l'US Open, Carlos Alcaraz a repris la compétition en Coupe Davis. Avec une victoire par abandon contre le Tchèque Tomáš Macháč, au cours de laquelle l'objectif pour lui était aussi de retrouver de la sérénité sur le plan mental.

Fléau, nom masculin : Grande calamité affectant gravement la société ou l'individu.
Synonyme : culture de l’instant.

« Carlos Alcaraz n’a pas digéré sa défaite pour l’or à Paris ». Voilà comment certains ont expliqué la tournée nord-américaine ratée de l’Espagnol. Des détracteurs sautant même sur l’occasion pour oser avancer qu’il était faible mentalement. Simpliste. Et « alzheimerien ». C’était oublié que le bougre, 21 ans, a remporté quatre titres du Grand Chelem en autant de finales. Dans l’ère Open, seul Roger Federer a aussi gagné ses quatre premières finales en Majeurs. Au-delà de la défaite contre un Novak Djokovic enfin doré et terminant le jeu avec ce sacre, ce fut sans doute l’été colossal de l’Espagnol qui a eu raison de sa fraîcheur mentale.

Avant d’entourer son cou d’argent, Alcaraz s’est envoyé Roland-Garros et Wimbledon. De quoi devenir le plus jeune joueur de l’ère Open à faire ce doublé - que seuls les mythes Laver (1969), Björn Borg (1978, 1979, 1980), Rafael Nadal (2008, 2010), Roger Federer (2009) et Novak Djokovic (2021) ont également réussi -, un mois après s’être imposé comme le phénomène le plus précoce de l’histoire à soulever trois trophées du GC sur autant de surfaces différentes. Un enchaînement capable de pomper la fraîcheur mentale des joueurs les plus gonflés à bloc sur ce plan. A fortiori pour un émotif, comme l’a analysé plus en détail Patrick Mouratoglou sur Tennis Majors.

Résultat, Aclaraz en était arrivé au point de fracasser sa raquette lors de sa défaite dès son entrée en lice contre Gaël Monfils à Cincinnati, puis de confier : « C’était les montagnes russes dans ma tête, trop d’émotions non contrôlées », après son élimination à l’US Open. Désormais, son objectif de fin de saison, au-delà de gagner, est de retrouver de la sérénité sous son crâne. Une quête débutée avec succès pendant sa victoire 6-7, 6-1, 0-0, 40-40 ab. contre le Tchèque Tomáš Macháč en Coupe Davis. « Je voulais rester fort mentalement », a-t-il expliqué en conf’. « En restant calme, positif, malgré le premier set difficile. Pour ne pas refaire les mêmes erreurs sur le plan mental. Être un peu plus mature, progresser. »

Un bon début en vue de nouveaux exploits d’ici la fin d’année. Comme un premier sacre au Masters, qui pourrait en pousser certains à le proclamer, déjà, comme le futur GOAT. Foutue culture de l’instant.