Demi-finaliste de l’US Open 2021, Félix Auger-Aliassime vise encore plus haut cette année

31 août 2022 à 12:51:00 | par Mathieu Canac

Demi-finaliste de l’US Open 2021, Félix Auger-Aliassime vise encore plus haut cette année
Vainqueur en quatre manches pour son entrée en lice, Félix Auger-Aliassime a désormais rendez-vous Jack Draper dans la nuit de mercredi à jeudi, heure française, au deuxième tour de l’US Open. Avec, dans un coin de la tête, l’objectif de faire mieux que la demi-finale atteinte l’an passé.


 
Rêver, c’est facile. Rendre un rêve réel, c’est une autre histoire. Une histoire qui s’écrit avec la sueur de l’effort en guise d’encre. Celle qui permet de devenir le super-héros de son propre scénario, ayant le pouvoir de matérialiser son rêve au moment de le toucher du doigt. Demi-finaliste de l’US Open l’an passé, Félix Auger-Aliassime est déjà extraordinaire sur un court de tennis. Mais à son niveau, l’extraordinaire est banal. Il faut aller au-delà. Ringardiser l’exceptionnel pour aller plus haut. Passer au-dessus des nuages afin d’atteindre les étoiles visées.

Je ne défends rien du tout, a répondu le 8e joueur mondial, questionné sur la pression de défendre sa performance new-yorkaise de 2021, lors de l’interview sur le court après sa victoire au premier tour lundi face à Alexander Ritschard. Mes buts et ambitions pour ma carrière sont bien plus grands que ça. C’est (l’US Open 2022) une opportunité d’aller (de nouveau) en demies, et plus loin.” Pas besoin d’être Patrick Jane alias The Mentalist pour le comprendre : le jeune homme de 22 ans a coché le dernier dimanche comme objectif à Flushing Meadows.

“C’est une opportunité d’aller en demies, et plus loin” - Félix Auger-Aliassime

Pour son décollage face à Ritschard, 28 ans et 186e du classement ATP, tout ne s’est pas passé comme sur des roulettes. Quelques secousses, comme il l’a lui-même confié. Victoire  6/3 6/4 3/6 6/3 en 3h05, avec 8 huit doubles fautes, et 36 coups gagnants pour 44 erreurs d’après les statistiques officielles du tournoi. Mais pas de quoi percer le verre toujours à moitié plein de cet éternel positiviste. “Je ne savais pas que j’avais passé 3h sur le terrain, a-t-il souri au micro de Radio-Canada. C’est bien de passer un peu de temps sur le court, pour voir ce qui fonctionne et ce qu’il faut peaufiner, améliorer.

Les plus superstitieux de ses fans ont peut-être même pris cette entame comme le signe prémonitoire d’une belle épopée. “Dernièrement, les premiers tours de Grand Chelem ont souvent été compliqués pour moi, a ajouté le natif de Montréal. À Roland-Garros et en Australie cette année, j’ai fait cinq sets.” Respectivement contre Emil Ruusuvuori et Juan Pablo Varillas. À Melbourne, il s’est finalement arrêté en quart de finale, face à Daniil Medvedev après une empoignade d’un niveau dantesque. À Paris, il est allé jusqu’en huitième de finale, en réussissant l’exploit de devenir le troisième homme à pousser Rafael Nadal aux cinq rounds sur l’ocre de la porte d’Auteuil.

“Il (Félix Auger-Aliassime) a le potentiel pour devenir numéro 1 mondial” - Toni Nadal

L’année dernière, ici (à l’US Open), j’étais passé (au premier tour) en quatre sets accrochés”, a-t-il aussi rappelé. C’était face à Evgeny Donskoy. 7/6⁰ 3/6 7/6¹ 7/6⁸ en 4h00, avant de voir son aventure prendre fin aux portes de la finale. Face à Daniil Medvedev. Encore lui. Un adversaire qu’il retrouverait potentiellement un tour plutôt dans cette édition 2022 (le Russe ayant un éventuel choc contre Nick Kyrgios auparavant !). Avant cela, en cas de succès au deuxième tour contre Jack Draper, gaucher prometteur, il pourrait croiser des morceaux comme Karen Khachanov puis Alex De Minaur ou Pablo Carreño Busta.

Si demi-finale il y avait, ce ne serait pas pour ferrailler avec Stéfanos Tsitsipás. La tête de série numéro 4 a été coupée d’entrée par Daniel Galán. Mais peu importe les noms tracés sur son tableau, FAA a travaillé pour être capable de tous les effacer. Devant Medvedev à l’Open d’Australie, Nadal à Roland-Garros et Djokovic à Rome, il a prouvé sa capacité à faire vaciller les meilleurs de la planète. “Il a le potentiel pour devenir numéro 1 mondial, a même confié Toni Nadal, son coach-consultant, lors d’un entretien accordé à Radio-Canada à New York.

“En Grand Chelem, ce qui fait la différence, c’est d’être capable de s’en sortir même dans les mauvais jours” - Toni Nadal

Au cours de la dernière année, son jeu a évolué, a-t-il ajouté. Avant, il faisait des fautes qu’on ne comprenait pas trop. Désormais, il est plus solide. (...) Je sens un peu plus de tranquillité en lui lors des points importants, mais il a encore une grande marge de progression. Parmi les jeunes du top 10, il est celui qui peut encore le plus progresser. On doit stabiliser son jeu pour être top, top et pouvoir gagner des titres du Grand Chelem. (...) Plusieurs joueurs de la nouvelle génération savent jouer uniquement quand les choses se passent bien. Or, en Grand Chelem, on a toujours des mauvais jours. Ce qui fait la différence, c’est d’être capable de s’en sortir même dans ces mauvais jours.

Tout en continuant à s’appuyer sur une attitude irréprochable. Volontaire, battant, faciès impassible quel que soit le score, Félix Auger-Aliassime nous a habitués à ne jamais baisser les bras. Chaque échange a toujours compté, encore plus depuis le début du projet #FAAPointsForchange, pour lequel il s’est mis en position de passer la barre des 15 000 points gagnés d’ici la fin de son séjour américain. Couplé à cette mentalité, son tennis, travaillé sous la houlette de Frédéric Fontang et Toni Nadal, pourrait un jour lui permettre de glaner un Majeur. À condition, donc, que son jeu au plus haut niveau ait été stabilisé. Histoire de ne pas trembler et passer à côté au moment de toucher son rêve du doigt.

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