Le Big 2 en 2023

6 janv. 2023 à 14:05:32 | par Eli Weinstein

Le Big 2 en 2023
Puis il n'en resta que deux. Roger Federer parti, Rafael Nadal et Novak Djokovic disputent désormais un match dans le match. Ils veulent continuer à gagner des titres, ils veulent marquer l’histoire du sport de leur empreinte, mais ils veulent par-dessus tout parvenir à obtenir le titre de meilleur joueur de tous les temps et devenir le GOAT.

Rafael Nadal a beau dire ce qu’il veut, son plus grand rival est et restera Novak Djokovic. En plus du fait que leur face-à-face particulier (59 matches disputés) est bien plus élevé que ceux avec Federer (40 pour Rafa et 50 pour Novak), ils ne s’aiment pas, ce qui rend la notion de rivalité encore plus forte. A contrario, Nadal et Federer ont vécu des « bromances », et même si Roger n’apprécie, a priori, pas vraiment « Nole », l’inverse est loin d’être vrai, tant le Serbe était, comme tout le monde, admiratif du Suisse et de son jeu tellement beau, efficace et létal.

Mais revenons à nos deux moutons. Pour Rafael Nadal et Novak Djokovic, désormais, tout ce qui compte, ce sont bien les Grands Chelems. Au point où ils en sont, tout le reste n'est que du bonus. Evidemment qu’ils éprouvent plus de joie à soulever le trophée du BNP Paribas Open à Indian Wells que ceux de Tel-Aviv ou d’Acapulco, mais la vérité se situe bel bien dans les majeurs. Pour la bonne et simple raison qu’au bout du compte, ils seront les juges de paix. Si Novak Djokovic prend sa retraite dans quatre ans avec 27 Grands Chelems en poche, que Rafael Nadal atteint lui les 23, comment qui que ce soit pourra alors contester au Serbe le titre honorifique mais devenu si important de GOAT ? C’est le type de chiffres qui mettront tout le monde d’accord. Team Rafa ou pas, le game sera mort. Peu importe le lieu du débat, que ce soit dans le club house de votre club municipal ou sur le plateau de Tennis Channel. Qu’il s’agisse de Jean-Michel « je kiffe Rafa » ou de Jim Courier, quelqu’un pourra toujours répondre : « Il a remporté 4 Grands Chelems de plus ! ».

Retour fracassant à Melbourne pour Novak Djokovic 

La question est donc de savoir comment va se dérouler la suite. A priori, Novak Djokovic part avec une longueur d’avance s’agissant de l’Open d’Australie. Si on ne compte pas sa défaite face à Holger Rune au Rolex Paris Masters, celle qui précédait sur le circuit remonte à son quart de finale perdu face à… Rafael Nadal à Roland-Garros l’an dernier. Difficile de dire la même chose concernant le plus connu des Majorquins. Sa dernière défaite remonte à… lundi dernier, soit le 2 janvier 2023. Et celle d’avant me direz-vous ? C’était deux jours plus tôt, le 31 décembre 2022, face à Cameron Norrie. « En vrai », comme disent nos enfants, si je voulais faire un peu de provoc, je vous demanderais à quand remonte la dernière victoire de Rafael Nadal. Et là, on s’apercevrait qu’au-delà d’un match pour du beurre face à Casper Ruud au Masters, la dernière fois que Rafael Nadal est sorti victorieux d’un match de tennis professionnel était face à Richard Gasquet au troisième tour à l’US Open ! C’était début septembre 2022… Donc, à Melbourne, avantage Novak.

Rafael Nadal heureux et agile comme un enfant dans un bac à sable à Paris

S’agissant de Roland-Garros, Rafael Nadal sera toujours le favori. Je vous mets au défi de trouver quelqu’un qui connaît le tennis et de lui faire dire que l’Espagnol n’est pas favori pour se succéder à son propre titre. Oui, il ne rajeunit pas et oui, son corps est loin d’être au top (il ne le sera sans doute plus jamais). Mais tant que l’homme aux 14 Roland-Garros est à Paris fin mai, c’est qu’il peut soulever la Coupe des Mousquetaires, sans quoi il ne se présenterait même pas. Es la mentalidad de este chico ! Bien sûr qu’il y a désormais une astérisque permanente à côté de son nom concernant sa santé, et notamment l’état de son pied, mais il s’agit là du rendez-vous le plus important de l’année pour Nadal. Il construit son calendrier autour de la quinzaine parisienne. Et si passer son tour sur la tournée américaine de fin d’hiver lui garantit une santé suffisamment solide pour disputer Roland-Garros, alors il le fera sans la moindre hésitation. Parallèlement, le rendez-vous de la Porte d’Auteuil est celui, parmi les quatre, où Novak Djokovic a historiquement le moins bien performé. Il y a gagné sept fois moins de titres que son rival. Les deux s’y sont affrontés à dix reprises et le Serbe ne s’est imposé que deux petites fois. Tant que Nadal sera dans le tableau, il sera un danger pour tous et une vraie menace pour « Djoko ». Donc, à Paris, avantage Rafa.

Novak 7 (rebaptisé 8) roi de Londres

Novak Djokovic est devenu roi de Londres à sept reprises. D’ailleurs, il y trône de manière invaincue depuis un abandon en quart de finale en 2017, face à Tomas Berdych qui, soit dit en passant, ne joue plus au tennis. Il est quadruple tenant du titre. Pas quintuple uniquement parce que le Grand Chelem britannique avait « héroïquement » annulé l’épreuve en 2020 (le seul Grand Chelem à l’avoir fait, en même temps, ils pouvaient, ils avaient étonnamment une assurance en cas de pandémie mondiale). Mais si l’épreuve 2020 avait eu lieu, il n’y aucune raison objective pour dire qu’il ne l’aurait pas gagnée aussi. La vitesse du court convient à merveille au style de jeu et aux qualités tennistiques de Novak.  A Londres, Rafael Nadal ne s’est imposé que deux fois. Sa dernière apparition en finale remonte à 2011 et son dernier titre à 2010 ! C’était il y a 13 ans ! Pour vous donner une idée, 2010, c’était Knysna et la grève des Bleus en Coupe du Monde de foot, un énorme tremblement de terre frappant Haïti, un tsunami dévastateur à Fukushima, le premier Ipad qui voyait le jour, le volcan islandais Eyjafallajökull paralysant une partie de la planète, ou encore 33 mineurs chiliens sauvés après être restés bloqués sous terre plus de deux mois. Bref, ça fait très longtemps. A Londres, objectivement, Nadal est loin du niveau de Novak. D'autant que trois semaines avant, il aura tout donné à Paris. Donc, à Londres, avantage Novak.

Pas de vaccin, pas de chocolat pour Djoko

Pour ce qui est de New-York, c’est une autre histoire. En l’état, la possibilité d’y voir évoluer Novak Djokovic est plus que compromise. En effet, le Serbe ne pourra toujours pas participer au Sunshine Swing d’Indian Wells et de Miami. Les autorités américaines réclament un schéma vaccinal complet concernant le Covid, ce que Novak, comme chacun sait, n’a pas. Petit aparté pour Joe Biden : monsieur le Président des Etats-Unis d’Amérique, ne pensez-vous pas qu’il s’agirait d’évoluer ? Ne pensez-vous pas que dans l’enceinte même de votre pays, il y a des millions d’habitants qui ne sont pas vaccinés ? Novak Djokovic n’est pas le patient 0 ! Tout ça pour dire que si les règles ne sont pas assouplies d’ici là, le Serbe ne sera pas à l’US Open. Donc, à New-York, avantage Nadal.

Je ne pense pas que Rafael Nadal et Novak Djokovic termineront l’année avec 24 titres du Grand-Chelem chacun. En revanche un petit 24-23 en faveur du Serbe me semble être un pari sensé. On en reparle dans neuf mois et des housses de raquettes.

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