A qui profite le… nouveau tableau ?

17 janv. 2022 à 16:13:15 | par eli weinstein

Avec l’exclusion de Novak Djokovic d’Australie, et de ce fait de l’Open éponyme, les cartes ont été redistribuées. L’absence du Serbe profitera certainement à un, voire plusieurs joueurs du tableau final. Alors, qui saura tirer profit de cette situation totalement inédite ?

Novak Djokovic est privé d’Open d’Australie pour les raisons que vous savez. Dont acte. L’absence du Serbe va fatalement faciliter la vie de certains. Je vous propose un petit tour d’horizon de ceux qui peuvent/vont/ont capitaliser(é) sur cet avantage aussi inespéré qu’improbable.

En premier lieu, c’est sans aucun doute un autre Serbe, Miomir Kecmanovic qui a bien profité du changement de programme. Le 77e devait affronter, au 1er tour, son compatriote numéro 1 mondial. Et autant vous dire qu’avec tout le préambule totalement fou de cet Open d’Australie, si Novak Djokovic avait pu jouer, Kecmanovic aurait eu « interdiction » de gagner face à son idole, mentor, leader… Mais finalement, face à lui s’est présenté un joueur classé 145 places plus loin que Novak, l’immense Salvatore Caruso, lucky loser donc. Comme habité par un désir de vengeance, Miomir n’a perdu que 7 jeux. Du coup, ce n’est pas la somme de 65 000 € qu’il va empocher, mais au minimum 97 000 €. Au prochain tour, il affrontera Tommy Paul. Ça sera plus compliqué, mais pas injouable pour le Serbe qui pourrait, pourquoi pas, voir un 3e tour à Melbourne. Ce serait une première pour le 77e mondial.

En termes de confiance, on a fait pire.

Le joueur suivant qui pourrait vraiment profiter de l’absence du Serbe est Gaël Monfils. Le Français, vainqueur du premier des deux tournois consécutifs disputés à Adélaïde, est en pleine forme. Au 1er tour, « La Monf » a expédié le petit frère du finaliste de Roland-Garros 2004, Federico Coria, en 1h36 et en ne concédant que 5 petits jeux. Celui qui est désormais le 5e Français le plus titré de l’ère Open, avec 11 titres, était programmé pour croiser le fer avec Novak en huitième de finale. Certes, la route est encore longue pour Gaël qui va devoir, dans un premier temps, surclasser le fantasque et imprévisible Alexander Bublik. S’il parvient à dominer le Kazakh, Monfils devra ensuite battre le vainqueur du 2e tour entre l’Espagnol Pedro Martinez et le Chilien Cristian Garin. Ensuite, si tout se passe comme prévu, alors ce ne sera donc pas Novak Djokovic qui se présentera face au numéro 1 français mais Kecmanovic, Paul, Otte ou Sonego. Autant dire que si Gaël Monfils est à la hauteur de ses ambitions, il doit passer ce tour. Ensuite, les choses vont sérieusement se compliquer pour le jeune marié qui deviendrait, à son tour, l’adversaire inattendu.

Adversaire inattendu, mais de qui ? D’un sérieux client en la personne de l’Italien Matteo Berrettini. La tête de série numéro 7 du tournoi était programmée pour retrouver « Nole » en 1/4. Et dire que l’idée d’avoir Monfils de l’autre côté du filet plutôt que Djoko donnerait le sourire au bel Italien serait un euphémisme. Vous trouvez que j’exagère ? Pas moi. Suffit de regarder les face-à-face contre l’un, puis l’autre. Matteo Berrettini n’a pas encore réussi à battre Novak Djokovic en 4 opportunités. Trois d’entre elles datent de l’an dernier : Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open. En revanche, face à la Monf, le fiancé d’Ajla Tomljanovic, n’a jamais perdu en deux rencontres. En termes de confiance, on a fait pire.

Les deux autres joueurs qui pourraient profiter de la non-présence du Serbe aux 20 Grands Chelems sont deux prétendants au titre : Alexander Zverev et Rafael Nadal

Le poids qui reposait sur les épaules de Rafa s’est considérablement allégé.

Le premier nommé est mieux placé chez les bookmakers. Mieux, s’il parvenait à soulever le trophée, qui serait son premier en Grand Chelem, Alexander Zverev pourrait prétendre à la place de numéro 1 mondial. Il faudrait bien sûr que plusieurs planètes s'alignent en même temps, mais c’est dans le domaine du possible. « Sascha » joue très bien. L’Allemand de 24 ans est en pleine force de l’âge. Oui, oui, il n’a que 24 ans et pourtant, il dispute déjà son 7e Open d’Australie (8 en comptant sa défaite au 1er tour des qualifications en 2015). Aujourd’hui, ce n’est plus le précoce petit frère de Mischa qui dispute l’Open d’Australie, mais sans doute le favori du tournoi, qui plus est depuis le forfait de Novak.

Le second nommé a d’abord regardé le tirage vendredi dernier et s’est dit « Je dois battre Zverev, puis Djokovic, pour pouvoir disputer la finale ». Mais depuis l’expulsion de Novak Djokovic, le poids qui reposait sur les épaules de Rafa s’est considérablement allégé. Désormais, le seul qui peut menacer ses possibilités de record en solitaire est lui-même. Cette pression, quoi qu’il en dise, est bien réelle et le fait de savoir qu’il pourrait, pourquoi pas, passer seul à 21 après le « Happy Slam » ne peut qu’accroître sa confiance. Son tableau n’est pas simple, mais pas non plus injouable. Hanfmann au 2e tour ne devrait pas faire le poids. Au 3e tour, soit Bonzi soit Khachanov, deux joueurs largement à sa portée. Ça se complique avec Hurkacz en huitième et Zverev en quart. M’enfin, on parle tout de même de Rafael Nadal là ! Donc avec du rythme, et pas de casse, il devient l’Outsider avec un O majuscule.

Vous aurez bien sûr remarqué que je n’ai pas parlé de Daniil Medvedev qui est là-bas, tout seul ou presque du côté opposé du tableau, et qui ne devrait pas être trop challengé, si ce n’est par lui-même car il n’est pas apparu en forme olympique durant l’ATP Cup. Je le vois traverser le tableau sans pour autant soulever le trophée.

Vous dire qui va gagner l’Open d’Australie 2022 est compliqué, mais je pense qu’Alexander Zverev serait un pari sage. En revanche, je peux vous dire qui ne va pas gagner… Novak Djokovic.  Ok, je sors.

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