1. Parce qu’il remet la compétition à la mode quand plus personne ne la joue...
... à l’inverse d’un Björn Borg ou Jimmy Connors, qui délaissent bien vite l’épreuve pour se consacrer aux tournois majeurs. Ce sera le cas aussi un peu plus tard d’Ivan Lendl. John McEnroe, lui, fait une pause en 1985 et 1986, période où tout le fâche, mais il est globalement resté fidèle à la Coupe Davis du début à la fin de sa carrière. Et pas question pour lui, quand il s’agit de défendre les couleurs des Etats-Unis, de pointer du doigt un calendrier trop chargé. En 1979, John McEnroe a déjà 103 matches au compteur depuis le début de la saison quand débute la finale de la Coupe Davis entre les Etats-Unis et l’Italie, finale durant laquelle il remporte ses deux simples.
2. Parce qu’il explose les stats dans tous les sens...
... avec notamment cinq victoires (1978, 1979, 1981, 1982 et 1992), soit un record dans l’ère Open ! Lors de la campagne 1981, il ramène 12 points aux Etats-Unis, soit le maximum possible : personne n’a fait mieux depuis la création du groupe mondial. Pas mal non plus, son pourcentage de victoires dans l’épreuve : 83,67% en simple et 90% en double, ce qui constitue un taux énorme pour une telle quantité de matches disputés (69 au total, sur 14 ans). De John McEnroe en Coupe Davis, on retient également ses trois matches de plus de 6 heures. Cet « exploit » est peu connu : dans les années 80, l’Américain dispute trois des quatre matches ayant dépassé les 360 minutes lors de la décennie. Et ça lui est arrivé, en Coupe Davis, à chaque fois. En 1980 contre Jose Luis Clerc (6h20), en 1982 contre Mats Wilander (6h22), et en 1987 contre Boris Becker (6h20). Certes, McEnroe ne remporte que le deuxième de ces trois matches, mais les trois ont profondément marqué leur époque, par leur durée et par le caractère dramatique insufflé par cet acteur génial qu’est McEnroe. Ravagé de fatigue pendant son pensum contre Wilander, l’Américain finit par qualifier les juges de ligne de communistes.
3. Parce que la Coupe Davis l’a vraiment rendu fou...
... notamment lors de la finale 1981 contre l’Argentine de Guillermo Vilas et José Luis Clerc. D’où les réflexions d’un goût douteux après la victoire des Etats-Unis. « Je voulais absolument gagner. C’était pour moi une question de supériorité des Etats-Unis sur l’Argentine ». Pendant le double qu’il remporte 11/9 au cinquième set avec Peter Fleming contre Clerc et Vilas, McEnroe insulte le capitaine argentin, et évidemment les juges de ligne qui, à son goût, annoncent ses balles fautes trop fort. Un spectacle que le Président de la Fédération Internationale, Philippe Chatrier, ne peut supporter, à tel point qu’il quitte sa loge pour aller suivre le match sur l’un des téléviseurs du centre de presse. « Je ne pouvais plus supporter sa grossièreté ». Il a bien fait : quelques minutes plus tard, les Américains sont à deux doigts d’en venir aux mains avec leurs adversaires, à la suite d’un litige d’arbitrage.
4. Parce qu’il n’a pas eu besoin de capitaine...
... C’est l’une des images les plus fortes jamais vues en Coupe Davis : McEnroe tournant le dos à son capitaine Arthur Ashe (et non l’inverse) à chaque changement de côté. Du coup les deux hommes ne se disent pas un mot, Ashe ne peut distiller le moindre conseil ni le moindre encouragement. Aujourd’hui, McEnroe est bien plus disert lorsqu’il est capitaine, en Laver Cup notamment...
5. Parce qu’il termine sa carrière sur une dernière victoire...
... la cinquième, début décembre 1992 à Forth Worth. Le vendredi, Andre Agassi écrabouille Jakob Hlasek et Marc Rosset survit à Jim Courier. 1-1. C’est alors que John McEnroe entre en jeu pour apporter le point crucial du double le samedi face à Rosset/Hlasek. Aux côtés de Pete Sampras, le presque retraité signe même l’un des plus beaux retournements de situation de sa carrière (6/7 6/7 7/5 6/1 6/2). Il s’agit du dernier match en Coupe Davis de John McEnroe, qui met un point final à sa carrière de joueur après cette saison 92. S’il avait pu écrire lui-même le scénario de son départ, il n’aurait sans doute pas fait différemment.
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