20. « Tut » Bartzen - USA
Que fait là ce Texan totalement oublié aujourd’hui, et qui n’a jamais gagné la Coupe Davis ? Demi-finaliste de l’US Open 1959, « Tut » Bartzen a été le serviteur ou le corvéable des stars de l’équipe américaine durant toutes les fifties. Sa mission : faire gagner les Etats-Unis lors des rencontres préliminaires de la zone Américaine, et laisser sa place à Trabert, Seixas ou Olmedo quand arrivent les phases finales. Pas très marrant, mais le boulot a toujours été impeccablement fait : 16 matchs pour 16 victoires. Le record tient toujours.
19. Jiro Satoh - JAPON
En 1933, Jiro Satoh n’est pas loin de renverser l’Australie à lui tout seul en demi-finales. Un an plus tard, en avril 1934, le Japonais se donne la mort à 26 ans en se jetant dans le détroit de Malacca alors qu’il se rend en bateau en Angleterre pour une nouvelle bataille contre les Aussies. Dans sa cabine, ses coéquipiers retrouvent une lettre explicative. Plusieurs versions circulent depuis, parmi lesquelles ses soucis de santé et sa crainte de ne pouvoir tenir son rang de numéro 1 japonais lors de la rencontre. Sa présence dans ce Top est un hommage à ce grand champion.
18. Andre Agassi - USA
Assidu à la Coupe Davis lors de ses premières années sur le circuit, Andre Agassi serait plus haut dans ce top 20 s’il n’avait pas fini par violemment s’y désintéresser. Après ses deux victoires en 1990 et 1992, le double A laissera en effet progressivement son siège à Sampras, Chang ou Martin, et en viendra même en 1998 à refuser une sélection en demi-finale contre l’Italie à Milwaukee, la ville de la série Happy Days. « Même si on organisait le match dans mon jardin, je n’ouvrirais pas la porte. Il n’y a qu’à demander à Fonzie de jouer ! » Un refus manquant de diplomatie, mais qui a le mérite d’être clair.
17. Nicola Pietrangeli - ITALIE
Deux fois finaliste en tant que joueur, en 1960 et 1961, l’Italien de Tunis n’a remporté la Coupe Davis qu’assis sur le siège du capitaine, en 1976, avec Adriano Panatta et Corrado Barazzutti. Mais ses 164 matches en font – et en feront peut-être ad vitam aeternam – le joueur ayant cumulé le plus grand nombre de sélections. De quoi se sentir au-dessus du lot ? « Monsieur Coupe Davis, c’est moi, lançait encore Nicola Pietrangeli en 2017 lors d’une interview avec la RTBF faite en marge du quart de finale Belgique-Italie. Mais ce n’est pas moi qui me suis donné ce titre. C’est tout simplement parce que j’ai joué des matches de Coupe Davis pendant presque 20 ans ».
16. Anders Jarryd et Jonas Björkman - SUÈDE
Deux Suédois dans le même panier. Le premier est le seul à avoir œuvré dans toutes les aventures de la période dorée des Vikings : sept finales de suite entre 1983 et 1989. Son moment le plus marquant ? Sa victoire en double avec Edberg sur John McEnroe et Peter Fleming en finale 1984. L’exalté Jonas Björkman, lui, a été le leader de l’équipe de 1994 à 2008. Totalement habité par la Coupe Davis, il la remporte trois fois en assurant le plus souvent simple et double. Il aurait peut-être même pu s’occuper de la billetterie et donner un coup de main à la buvette s’il l’avait fallu.
15. Ilie Nastase - ROUMANIE
Ok, le Roumain est dans la liste des géants n’ayant jamais gagné la Coupe Davis. Mais seul Nicola Pietrangeli a joué plus de matches que lui (146). « Représenter notre patrie est l’ultime honneur pour tout sportif de pays communiste. On nous le répétait très souvent »explique Ilie Nastase, aussi l’un des acteurs de la finale la plus trashdu XXè siècle. En octobre 1972, les Américains s’imposent 3-2 à Bucarest mais le public roumain leur fait vivre un enfer, en faisant preuve d’une ferveur cocardière sans limite, et attisé tout au long du week-end par les filouteries et contestations d’arbitrage XXL de Nastase et de son coéquipier Ion Tiriac.
14. Stan Smith - USA
Peu de matchs au total (42) mais une sacrée série : Stan Smith est impliqué dans les cinq victoires consécutives des Etats-Unis entre 1968 et 1972. Globalement, quand il est dans l’équipe, c’est la victoire assurée dans 91,66% des cas. En 1973 à Little North Rock, Smith frappe les esprits en double associé à Erik Van Dillen : malgré la perte des deux premiers set 9/7 et 39/37 en plus de 4 heures, les Américains trouvent la force de revenir et de s’imposer en cinq sets. Insubmersible Smith.
13. Radek Stepanek - RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Présent dans ce top 20 non pas pour son humour qui a charmé jusqu’à Martina Hingis, ni pour sa présence d’équilibriste au filet, ni même pour avoir transformé une poignée de mains contre Janko Tipsarevic en doigt d’honneur en 2012. Radek Stepanek est là pour avoir apporté deux fois le point de la victoire finale à la République Tchèque en 2012 et 2013, et pour être le joueur le plus âgé à l’avoir fait (la deuxième fois à dix jours de ses 35 ans).
12. Novak Djokovic - SERBIE
C’est avec lui que la Serbie découvre le groupe mondial en 2008 et surtout qu’elle remporte deux ans plus tard l’un de ses plus grands trophées, tous sports confondus. C’est d’ailleurs lors de cette saison 2010 que Novak Djokovic entame cette incroyable série toujours en cours : si l’on excepte son abandon contre Juan Martin Del Potro en 2011, Djokovic reste sur 19 victoires de suite en simple. Autrement dit, s’il n’avait pas laissé si souvent Dusan Lajovic, Laslo Djere ou Victor Troicki se débrouiller tout seul, la Serbie compterait vraisemblablement deux ou trois titres. Cette remarque est valable également pour le Suisse de Roger Federer.
11. Fred Perry - GRANDE-BRETAGNE
Parce qu’entre 1931 et 1936, l’Anglais joue cinq finales au cours desquelles il rapporte neuf points à son pays. S’il perd la première contre la France en 1931, il gagne les quatre suivantes en 1933, 1934, 1935 et 1936. Ce quadruplé est d’autant plus beau qu’il est assorti de victoires sur tous les meilleurs joueurs de l’époque (Gottfried Van Cramm, Donald Budge ou Jack Crawford), et complété par huit titres dans les quatre épreuves du Grand Chelem.