Félix Auger-Aliassime, un an après son titre à Rotterdam : "Ça a été un gros soulagement"

15 févr. 2023 à 18:31:43 | par Mathieu Canac

Félix Auger-Aliassime, un an après son titre à Rotterdam :
Mardi, Félix Auger-Aliassime a débuté la défense de son premier titre ATP en simple par un succès 6-2 6-2 face à Lorenzo Sonego. À Rotterdam, là où, douze mois plus tôt, il s’était allégé d’un poids pour commencer à peser de plus en plus sur le circuit principal.

 

À la fois plus lourd et plus léger. Un an après son titre à Rotterdam, c’est en cet état, figuratif, de paradoxe que Félix Auger-Aliassime est revenu dans la cité du plus grand port européen. En douze mois, il a pris plus de poids sur la balance du tennis mondial. Auparavant perçu comme un jeune joueur très fort mais parfois friable dans les moments les plus importants, il est désormais davantage reconnu comme l’un des meilleurs de la planète. Un homme capable de battre n’importe quel adversaire, un prétendant de plus en plus sérieux à la consécration en Grand Chelem.

Cette ancienne étiquette qui commençait à le gratter, il a sû l’arracher avant qu’elle ne finisse par lui donner des irritations historiques. En s’imposant aux Pays-Bas, “FAA” a définitivement renvoyé dans son fourreau l’épée de Damoclès qui pesait au-dessus de sa tête ; devenir celui ayant perdu le plus de finales ATP avant d’en gagner une, voire aucune. Après huit échecs consécutifs, il a touché au but. De quoi rester derrière Pat Dupre, Cédric Pioline - neuf finales perdues chacun avant de soulever un trophée - et la légende du domaine : Julien Benneteau, dix finales perdues pour un palmarès resté vierge en simple.

“Chaque fois que je perdais une finale, c’était dur mentalement”

Après s’être donné des ailes aux Pays-Bas, le Québécois est allé encore plus haut au cours de la suite de la saison. S’offrant notamment une première victoire face à un numéro 1 mondial - Carlos Alcaraz, en Coupe Davis - et prenant enfin le meilleur sur Novak Djokovic - en Laver Cup, certes, mais un succès fondateur à ses yeux -, il a remporté trois tournois consécutifs en octobre. Grâce à ces performances, il a découvert le Masters et s’est offert le meilleur classement de sa carrière, 6e. À 22 ans.

S’il est parvenu à ses hauteurs, c’est aussi parce qu’il s’est ôté d’un poids en triomphant dans la ville surnommée “Manhattan sur la Meuse”. Sa série de revers aux portes du sacre hantait ses nuits. “J’ai eu des nuits durant lesquelles je ne trouvais pas le sommeil, parce que je pensais à ce premier titre, je n’arrivais pas à franchir le cap, je ne trouvais pas d’explication claire”, avait-il déclaré l’an passé, une fois le but atteint. “J’en étais arrivé au stade où c'était difficile pour moi, a-t-il confié avec du recul, cette semaine, pour l’ATP. Chaque fois que je perdais une finale, c’était dur mentalement.

“Je m’étais dit que je devais devenir un joueur différent”

Je m’étais dit que je devais devenir un joueur différent, a-t-il ajouté. J’ai vraiment senti que j’étais capable de mettre toutes ces choses négatives de côté pour me concentrer sur le positif et aborder ces matchs en confiance. (...) Quand j’ai vu le coup (frappé par Stéfanos Tsitsipás en finale à Rotterdam l’an passé) sortir sur la balle de match, ça a été un gros soulagement.” Une année après ces émotions, le natif de Montréal a découvert une nouvelle expérience. Celle de devoir défendre un titre sur le circuit principal.

En 2022, il était arrivé au Pays-Bas en grande confiance par rapport à son jeu. Grâce au triomphe avec le Canada en ATP Cup, et sa performance dantesque, malgré la défaite, contre Daniil Medvedev en quart de finale de l’Open d’Australie. Cette fois, il a abordé son entrée en lice en étant encore en recherche de son meilleur tennis. “Je suis fier de mes efforts, j’ai tout donné, mais mon niveau n’était pas où je veux qu’il soit”, avait-il déclaré après sa défaite face au prometteur Jiří Lehečka en huitièmes de finale à Melbourne. Sur l’ensemble du tournoi, hormis quelques passages ici et là, ça a été compliqué.

“Ce n’est pas une pression d’être le champion en titre, mais plutôt une motivation”

Je n’ai pas été régulier, avait-il continué. Je dois comprendre ce qu’il s’est passé ; j’en ai déjà une petite idée. (...) J’attends les prochains tournois avec impatience.” Trois semaines plus tard, pour son retour à la compétition, il a montré un visage solide face à Lorenzo Sonego en empochant au passage 58 de plus pour le projet #FAAPOINTSFORCHANGE. Efficace, comme souvent, sur son engagement - 14 aces, seulement cinq points perdus sur sa première balle (30/35), aucun break concédé - il s’est également illustré au retour en gagnant 64 % des échanges derrière le second service de l’Italien.  

Je suis content de mon jeu, contre un gars qui peut être embêtant et ne lâchant rien, a-t-il analysé en conférence de presse. Ça s’est beaucoup joué sur les premiers coups (service, retour) au début, mais j’ai aussi pris l’ascendant à l’échange par la suite.” Sans sentir de poids particulier pesé sur ses épaules en raison de son statut. “Ce n’est pas une pression d’être le champion en titre, mais plutôt une motivation de plus de vouloir gagner à nouveau.” Une bonne façon de rester léger, pour continuer à s’alourdir de quelques trophées.

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