Alcaraz : devenir maître de sa propre destinée

19 déc. 2025, 17:24:00 | par Mathieu Canac

Mercredi, Carlos Alcaraz a annoncé la fin de son histoire avec Juan Carlos Ferrero, son coach depuis l'adolescence, sans que la décision ne semble venir réellement de lui.

« Juan Carlos (Ferrero) est comme un second père pour moi. »

Moult fois, Carlos Alcaraz a répété cette phrase. Il n’en a désormais plus qu’un. Mercredi, le n° 1 mondial et celui qui le guidait depuis ses 15 ans ont annoncé la fin de leur aventure multi-étoilée.

Un nouveau contrat rejeté par Ferrero, et une dégradation des relations avec le père d'Alcaraz ?

De quoi s’en faire pour les résultats d’Alcaraz ? A priori, non. Quasiment tous les grands joueurs sont passés par là. Si inquiétudes il pourrait y avoir, ce serait davantage concernant la manière dont la décision aurait été prise, potentiellement révélatrice d’un jeune Espagnol pas vraiment aux manettes de sa propre destinée.

D’après plusieurs médias transpyrénéens, Ferrero, au moment de la renégociation du contrat, aurait été rebuté par plusieurs changements. Selon Clay, qui a cité « une source très proche des succès » du natif d’El Palmar, la cassure serait aussi due à « des désaccords importants entre Ferrero et le père d'Alcaraz sur la manière de gérer la carrière du joueur. »

La décision ne vient pas de Carlos, selon moi

Kiko Navarro, premier entraîneur de Carlos Alcaraz

Face à cette supposée « guère des pères », le surnommé « Carlitos » a peut-être dû se muer en Œdipe pour en « tuer » un des deux. Sans le vouloir. Comme contraint et forcé de choisir.

« Je suis un ami de la famille, donc je suis au courant de certaines choses, mais j’ai quand même été surpris, a déclaré Kiko Navarro ― entraîneur d’Alcaraz dès ses 4 ans, jusqu’à ce que Ferrero prenne le relais ― sur les ondes de la RNE. C’est peut-être davantage dû à son entourage. (...) Ceux qui ont pris cette décision, qui ne vient pas de Carlitos selon moi, ont leurs raisons que j’ignore. »

En février 2022, Sinner a choisi de se séparer de Piatti, qui l'entraînait depuis ses 13 ans

« Je ne pense pas qu’Alcaraz prenne ce genre de décision pour le moment », s’est quant à lui exprimé Feliciano López pour la COPE. Je doute que ce soit Carlos qui ait réellement décidé de ne pas continuer avec Juan Carlos. » Si ces informations et hypothèses étaient avérées, elles seraient témoins d’un Carlos Alcaraz, 22 ans, ayant encore besoin de se coiffer d’une casquette hors du court.

Celle de capitaine de son propre navire ; celle que Jannik Sinner a vissée sur sa tête à 20 balais en choisissant d’arrêter avec Riccardo Piatti, son coach depuis ses 13 printemps, de son propre chef, comme l’a ensuite révélé le technicien italien.