Wawrinka : bientôt 41 ans, passion inusable

12 déc. 2025 à 18:08:00 | par Mathieu Canac

À l'automne, il n'était pas certain de prolonger sa carrière au-delà de 2025, il se laissait le temps du bilan et de la réflexion ; cette semaine, l'ATP 250 de Montpellier a annoncé la participation de Stan Wawrinka, confirmée par ce dernier, à son tournoi en février 2026.

Un léger doute planait, il s’est envolé. « On verra bien s’il y aura une saison prochaine, avait répondu Stan Wawrinka pour lematin.ch en octobre, en amont du tournoi de Bâle remporté par João Fonseca. Je ferai le point après Athènes. Mais oui, j’espère jouer encore un peu l’année prochaine. »

En venant à bout de Kecmanović en Suisse, puis de van de Zandschulp en Grèce, le Vaudois s’est rassuré. Outre ces 3e et 4e victoires de la saison sur le circuit principal, il a aussi donné du fil à retordre à des joueurs comptant parmi les meilleurs de la planète : défaite 6-4, 7-6⁵ contre Ruud dans son pays natal, et 4-6, 7-6⁵, 6-4 face à Musetti dans la cité surplombée par l’Acropole.

Je serai à Montpellier (en février 2026)

Stan Wawrinka

De quoi prouver, aux observateurs et à lui-même, sa capacité à pouvoir encore rivaliser avec le niveau top 10 le temps d'un match, et lui donner envie de poursuivre l’aventure. « Je serai à Montpellier (en février 2026, où il a reçu une WC) », a-t-il annoncé cette semaine. Car, à trois mois de ses 41 ans, il n’a rien perdu de sa passion pour le tennis.

Gagnant de l’Open d’Australie 2014, de Roland-Garros 2015, de l’US Open 2016, de la Coupe Davis - ancien format -, numéro 3 mondial, Wawrinka pourrait se la couler douce. Siroter un cocktail sous le soleil en se remémorant tous ses exploits. Mais non. Il a choisi de continuer à s’imposer rigueur et charge de travail inhérentes au haut niveau. En pérégrinant désormais davantage en Challenger, avec d’autres étincelles que celles des trophées prestigieux pour entretenir son feu intérieur.

Je veux profiter du public, des ambiances, des émotions. C’est pour ça que je continue

Stan Wawrinka

« Je sais que je ne suis plus au niveau de 2015, et que je n’y serai certainement plus jamais, s’était-il exprimé après un succès épique au 1er tour à RG en 2023, sur un court 14 transformé en cocotte-minute explosant à chaque point en sa faveur. Je veux profiter du public, des ambiances, des émotions. C’est pour ça que je continue. »

Quelques semaines plus tard, il s’était hissé en finale à Umag. Battu, il avait fini les yeux plus que rougis, gorge serrée. « Je sais, c’est stupide de pleurer, mais j’aime tellement ce sport », avait-il alors lâché. Un amour si intense qu’il a donné lieu à une scène sans doute inédite dans le tennis : voir un triple vainqueur en Grand Chelem être ému aux larmes pour un « simple » ATP 250.