Félix Auger-Aliassime : “Je vais devoir me regarder dans le miroir”

25 août 2021 à 11:32:04 | par Mathieu Canac

A Cincinnati, Félix Auger-Aliassime a connu une défaite frustrante qui l’a mis face aux progrès à accomplir pour poursuivre son ascension. Malgré ça, quart de finaliste, il vaincu des adversaires coriaces tout au long de la semaine. De quoi (re)gagner en confiance avant l’US Open.

Il a énormément progressé, et je vais devoir me regarder dans le miroir pour voir ce que je peux moi aussi améliorer.” “Il”, c’est Stéfanos Tsitsipás, l’homme qui a mis fin au parcours de Félix Auger-Aliassime à Cincinnati. Battu 6/2 5/7 6/1 en quart de finale du Masters 1000 de l’Ohio, le Canadien s’est incliné pour la cinquième fois consécutive contre le Grec. Pourtant, à une époque pas si lointaine, il était encore un casse-tête insoluble aux yeux de ce dernier. A tel point que le natif d’Athènes faisait ouvertement part de sa crainte de pouvoir le trouver sur son chemin tout au long de son aventure sur le circuit.

C’est l’adversaire le plus compliqué que j’ai affronté dans ma vie, lâchait Tsitsipás - qui avait pourtant déjà croisé le fer avec Nadal, Federer et Djokovic - après un revers 7/5 6/2 contre FAA au Queen’s en 2019, quelques mois après celui 6/4 6/2 à Indian Wells. Ça m’inquiète (de devoir potentiellement l’affronter pendant toute sa carrière). C’est tracassant parce que, de tout évidence, il est meilleur que moi. Il me bat à chaque fois, que ce soit chez les juniors ou chez les pros. Peut-être que je ne le vaincrai jamais.” A cette période, le grand blond au revers à une main décrivait presque un cyborg en dressant le portrait-robot de son rival.

“Je ferai tout ce qu’il faut pour y arriver”

“Il a l’un des meilleurs retours de la planète et son service est vraiment puissant, précis, très compliqué à lire, analysait-il. Il est très rapide, et peut faire des différences aussi bien en coup droit qu’en revers. Peu de failles sont exploitables quand vous jouez contre lui, il est solide dans tous les domaines.” Deux années plus tard, FAA n’a rien perdu de ces qualités. Il les a même améliorées pour progresser au classement. 21e mondial à l’époque, il a atteint le 15e rang depuis. Mais comme il l’a lui-même fait remarquer, certains ont développé leurs capacités de façon plus importante. Entre-temps, des joueurs comme Berrettini, Rublev, Hurkacz ou encore Ruud lui sont passés devant dans la hiérarchie.

Pour les devancer à nouveau, une seule solution. “Je dois juste continuer à travailler, a-t-il expliqué devant les journalistes. Ce genre de match (contre Stéfanos Tsitsipás) me donne envie de retourner à l’entraînement pour devenir meilleur. Je veux gagner ces rencontres dans le futur, et je ferai ce qu’il faut pour y arriver.” Fin 2020, il confiait avoir besoin de gagner en régularité dans ses résultats tout au long d’une saison. Une constance à améliorer également sur la durée d’un duel. Après avoir remporté le deuxième set en écartant deux balles de match contre Tsitsipás, FAA, alors qu’il semblait avoir l’ascendant psychologique, s’est ensuite écroulé.

Une belle semaine, malgré tout, à Cincinnati

J’ai très mal commencé dès le début de la troisième manche, a-t-il détaillé. J’ai fait un dernier set horrible. Je ratais à chaque fois mon coup droit, je me précipitais… J’ai refait les erreurs que je commettais plus tôt dans l’année (notamment lors de la saison sur terre battue). C’est vraiment frustrant. Je pense pouvoir faire bien mieux. Je suis déçu.” Mais cet ultime round mis à part, il a connu une bonne semaine dans l’Ohio. Après trois défaites en quatre rencontres lors des trois tournois précédents et deux éliminations d’entrées - aux Jeux et chez lui à Montréal - le Québécois a retrouvé la clef des succès.

A Cincinnati, amassant 345 points pour le projet #FAAPointsForChange - soit 1745 $ que BNP Paribas complète à hauteur de 15 $ par échange gagné, l’équivalent de 5175 $ - il est venu à bout de Fucsovics, Khachanov et Berrettini, l’homme qui l’avait éliminé à Wimbledon. C’était en quarts de finale, sa meilleure performance en Grand Chelem. Un résultat qu’il espère améliorer lors d’un US Open privé, entre autres, de Nadal et Federer. En cas d’échec, peu importe : il continuera d'essayer. Encore. Toujours. Tournoi après tournoi, pour qu’un jour, en atteignant le sommet, son miroir puisse lui dire qu’il est le plus beau du circuit.

 

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