Le serve clock a-t-il été réformé correctement ?

Lors du match comptant pour le premier tour de l’ATP 500 de Pékin entre Carlos Alcaraz et Giovanni Mpetshi Perricard, remporté par l’Espagnol 6-4 6-4, un fait de jeu a fortement déplu au tenant du titre de Roland-Garros et Wimbledon. Ce dernier a vu une première balle lui être confisquée suite à deux avertissements pour dépassement de temps au service. En plus, cela s'est produit sur balle de set pour lui. Autant dire qu’il n’était pas du tout content de cette décision et qu’il a immédiatement pris à partie l’arbitre de chaise - ce qui n’est pas dans son habitude - avec ces mots : « Je n’ai jamais été prévenu. J’essaie toujours de servir le plus vite possible et en un set, vous m’en donnez deux (NDLR, avertissements) ! Sincèrement, on ne peut pas jouer au tennis comme ça. »

Holger Rune : « Pour être honnête, cette nouvelle règle de temps est gênante »

Cette nouveauté est entrée en vigueur après Roland-Garros et, déjà, Alcaraz s’était exprimé, donnant son avis sur l’évolution de la règle. Avant de l’écouter durant la conférence de presse qui avait suivi sa défaite face à Jack Draper au Queen’s, petit rappel de l’ancienne ainsi que de la nouvelle règle. 

Jadis, l’arbitre de chaise déclenchait le compte à rebours à l’issue d’un point selon la nature de ce dernier. S’il s’agissait d’un point à 35 coups de raquettes, alors le maître du jeu pouvait se donner quelques secondes avant de déclencher et permettre ainsi aux deux joueurs de récupérer un peu. Désormais, le compte à rebours est déclenché automatiquement, et ce, dès la fin du point, qu’il s’agisse d’un point marathon ou d’une double faute.

Voici ce qu’Alcaraz avait à dire. Vous pouvez commencer à 1mn12

Rappelons que Carlos Alcaraz ne fait pas partie des joueurs qui abusent du temps entre les points comme cela peut être le cas notamment de Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Alexander Zverev.

D’aucuns diront qu’au moins comme ça, c’est clair. C’est 25 secondes entre les points et point barre ! C’est intelligible, mais le fait que l’arbitre de chaise puisse faire preuve d’un peu de psychologie l’est tout autant. Avouez que le temps de récupération nécessaire après une double faute ou après un point de malade n’est pas le même. 

Holger Rune, à Tokyo cette fois, a lui aussi pesté contre cette règle. Voici ce qu’avait à dire le Danois : « Pour être honnête, cette nouvelle règle de temps est gênante, car les avertissements sont en fait assez aléatoires. Donc il n’y a pas vraiment d’égalité. De plus, c’est assez stressant, car si vous terminez une volée au filet, vous avez en gros 19 secondes pour revenir. » 

La question, elle est vite répondue : OUI !!

Effectivement, le joueur qui gagne le point du fond du court est avantagé par rapport à celui qui vient plutôt conclure au filet. D’ailleurs, je pose la question : que se passe-t-il après un plongeon ? Le joueur doit-il se relever comme un « I » pour courir et regagner sa position au fond du court ? C’est ridicule.

Ça l’est d’autant plus que si le but de cette nouvelle règle est d’accélérer le temps de jeu, alors n’y avait-il pas mieux à faire ? Evidemment que oui ! C’est à croire que les personnes qui décident des règles ne voient pas les mêmes matches que nous. Car en effet, si l’idée est d’écourter le temps entre les points et d’accroître le temps de jeu effectif, le « ball in play » comme il est d’usage de dire au rugby, il y a alors tellement plus simple ! 

Au lieu de laisser un ordinateur déclencher et de retirer une responsabilité de plus qui appartenait à l’arbitre, ne serait-il pas plus malin de déclencher un compte à rebours entre la première et la seconde balle ? Et si l’idée est de gagner des secondes, ne faudrait-il pas aussi déclencher un compte à rebours après un service let ? La question, elle est vite répondue : OUI !!

En conclusion, réformer oui, sans aucun doute. Mais s'il vous plaît, que ce soit fait pour améliorer le déroulé et non pas le contraire !