Alors que la France était allée se coucher dans une ambiance mi-figue mi-raisin, avec la victoire historique de la France 96-0 sur la Namibie, mais en ayant potentiellement perdu son capitaine Antoine Dupont pour le reste de la Coupe du Monde de rugby, la numéro 1 française, Caroline Garcia, disputait un quart de finale face à Victoria Azarenka, loin, loin du stade Vélodrome, à Guadalajara au Mexique.
Ce match, comme tous les troisièmes matches que Caro joue depuis sa finale en février dernier, au… Mexique à l’occasion du tournoi de Monterrey, représentait un cap qu’elle ne parvenait plus à franchir. Jusqu'à la nuit dernière. Je ne cherche pas à remuer le couteau dans la plaie, mais il faut être conscient que, depuis le début de l’année, Garcia affiche des stats de victoires/défaites particulièrement inquiétantes, avec seulement 32 victoires pour 21 défaites. A titre de comparaison, il y a un an jour pour jour, la même stat était de 40 v./19 d.
Ce n’est pas un secret que les sept derniers mois de la tenante du titre du Masters ont été pour le moins compliqués. En Grand Chelem, elle n’a pas réussi à franchir le cap du troisième tour, en « 1000 » son meilleur résultat est un huitième de finale au BNP Paribas Open à Indian Wells. Pour l’atteindre, elle avait bénéficié d’un « bye » au premier tour, puis s’était défaite, coup sur coup, de Dalma Galfi et Leyla Fernandez, à chaque fois en trois sets disputés.
C’est Maria Sakkari, qui sera de l’autre côté du filet la nuit prochaine.
Sa victoire sur Azarenka, Garcia la doit grandement à son service sur les points cruciaux : « Elle a eu beaucoup d’opportunités de me breaker, mais j’ai très bien servi à ces moments-là, je dois donc remercier mon service ! », analyse la Française.
En effet, elle a certes servi dix aces dans le match, mais elle a surtout sauvé onze balles de break... sur 11 ! C’est une bonne et une mauvaise nouvelle. D’un côté, ça veut dire que mentalement, Caro a retrouvé de la solidité et de la confiance. En revanche, le fait d’avoir été autant mise en danger sur son service dénote forcément encore des failles dans son jeu. Mais l’essentiel, c’est la gagne, bien des coaches vous le diront.
Cette qualification pour les demi-finales est d’autant plus importante pour la Lyonnaise que d'un point de vue comptable/classement, elle permet à Caro de retrouver le Top 10 qu’elle n’avait plus quitté depuis le 12 septembre 2022. Certes, elle vient de passer une petite semaine devant la porte de ce club si exclusif, suite à sa défaite en quarts de finale à San Diego, mais y faire son retour dans la foulée doit aussi être un boost pour le mental.
Du mental, il va en falloir. Dans un futur proche et moyen. Tout d’abord, il faut rester concentrée sur le tournoi en cours. C’est Maria Sakkari, qui sera de l’autre côté du filet la nuit prochaine. Il s’agira du cinquième face-à-face entre les deux joueuses. Garcia mène 3-1, mais c’est bien la Grecque qui a remporté leur dernière confrontation, en février dernier à Doha. N’empêche, l’ascendant psychologique est bien tricolore, d'autant que Sakkari est loin de sa forme optimale. En Grand Chelem, elle a fait « first » à Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open. Si l’entame de Garcia est solide, alors son adversaire, souvent submergée par l’émotion, pourrait vite se mettre à paniquer.
À Pékin dans 10 jours, il y aura mille points à prendre.
Sur le moyen terme, Caroline Garcia a évidemment un col hors catégorie devant elle, avec ses points de la victoire du Masters de l’an passé à défendre. Mais une victoire cette semaine pourrait lourdement atténuer une semaine négative fin octobre. En effet, si elle venait à s’imposer ce soir, demain et dimanche, Garcia remonterait à la sixième place.
Néanmoins, il ne faut pas mettre le ramasseur avant les balles. Pour défendre ses 1375 points empochés aux Masters l’an dernier, Garcia devra, avant tout, y être. Pour cela, comme vous le savez, il faut finir l’année parmi les huit meilleures joueuses. Ça passe, comme je l’ai dit, par un excellent résultat cette semaine, mais aussi une semaine fructueuse à Pékin dans 10 jours, où une fois de plus, il y aura mille points à prendre.
En conclusion, l’année noire de Caroline Garcia qui suit celle d’or de l’an dernier (schéma similaire à 2017/1018), pourrait ne pas se terminer en eau de boudin, à condition de performer à nouveau, ce qui semble être le cas. L’issue de cette semaine pourrait ainsi être une sortie de crise.
Visiblement, cette année, le Mexique sourit à Caro. Alors Viva Mexico !
Au fait, il a lieu où le Masters cette année ?... Je vous le donne en mille.