A lieu actuellement dans le désert californien le « 5e Grand Chelem » de l’année : le BNP Paribas Open. Ce Masters 1000 a presque tout d’un « majeur » et est, sans aucun doute, le deuxième grand rendez-vous de la saison. En plus d’être un tournoi qui délivre beaucoup de points, c’est aussi l'une des destinations préférées des joueurs. Et comment pourrait-on leur en vouloir ? Ils passent une dizaine de jours au « paradis du tennis ». L’appellation ne peut être plus précise. Tout est fait pour que les participants soient dans les meilleures conditions possibles : des terrains de tennis à ne plus savoir qu’en faire, une météo parfaite, un lieu idylliquement beau, des hôtels magnifiques pour loger les joueurs, des voitures pour tous et les golfs du coin (et dieu sait qu’il y en a) qui leur ouvrent leurs portes en grand. Bref, que du bonheur, ce qui en fait un rendez-vous quasi immanquable.
Quand on observe de plus près le tableau du simple messieurs, on s’aperçoit qu’ils sont presque tous là et ce malgré le long voyage qu’il faut effectuer pour s’y rendre. En effet, il faut arriver à Los Angeles, puis monter dans une voiture pour près de trois heures de route. Avec cette destination lointaine, vient forcément s’ajouter un décalage horaire conséquent (9 heures après Paris). Mais cela n’embête personne. Et pour ceux qui ont eu la chance de s’y rendre un jour, vous comprenez exactement de quoi je veux parler.
Rafael Nadal blessé manque à l’appel d’Indian Wells
Mais revenons à la compétition et à ce tableau. Tous les membres du Top 10 ont répondu présent, sauf deux joueurs et pas des moindres, puisqu'il s’agit de Novak Djokovic et Rafael Nadal. Le premier n’a pu obtenir l’autorisation d’entrer aux Etats-Unis, tandis que l’Espagnol revient tout juste de blessure. Il n’y a pas si longtemps que ça, je vous aurais dit que la qualité du tableau souffre terriblement de leur absence. Aujourd’hui, cette phrase n’a plus lieu d’être.
L’année dernière, Rafael Nadal s’était hissé jusqu’en finale mais avait échappé miraculeusement au pire dès son entrée en lice face à Sebastian Korda, contre qui il était mené 5-2 double break dans le dernier set. L’Espagnol avait alors encore une fois sorti un tour de passe-passe pour effectuer une énième remontada. Le problème est que le gap entre lui et les autres ne s’est pas seulement resserré, mais s’est bel et bien inversé. Aujourd’hui, Rafael Nadal n’est plus la plus grande menace d’un tableau. Il est passé de menaçant à menacé. Désormais - un peu moins à Roland-Garros -, il est de plus en plus l’outsider dans ses matches. Et sa dernière victoire contre un membre du Top 10 remonte à Roland-Garros 2022.
Certes, Rafa sera toujours Rafa, et par là je veux dire qu’il va toujours remplir les stades et gonfler les audimats, mais il n’est plus le meilleur. Il faut maintenant se demander si on est prêt à le voir dans un tableau, quitte à ce qu’il perde rapidement, ou, en tant que fan de cet immense champion, si on ne préférerait pas qu’il s’abstienne. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que son absence n’handicape plus le tournoi. Il sera de plus en plus absent et même bientôt, sans doute plus là du tout.
Novak Djokovic toujours pas Américain
Pour Novak, c’est une autre histoire. Il est absent contre sa volonté. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait à Indian Wells, ainsi qu’à Miami dans quinze jours. Il sera là l’année prochaine et sans doute l’année qui suit, car en voyant le niveau de jeu qu’il affiche, aucune raison de se demander s’il approche de la retraite. « La question est vite répondue » : non ! Mais, car il y a toujours un mais, il aura 36 ans le 22 mai prochain, et viendra un moment où son corps commencera à montrer des signes de fatigue. Il sera sans aucun doute le dernier membre du « Big 3 » toujours debout. Lorsqu’il s’arrêtera, le tennis, lui, continuera. Et alors ni Rafa, ni Djoko ne seront là.
Mais pas d’inquiétude, car la relève est maintenant assurée ! Daniil Medvedev vient de remporter trois tournois en autant de semaines. Stefanos Tsiptsipas est de plus en plus candidat à un titre du Grand Chelem. Alexander Zverev commence à bien revenir et sera rapidement à nouveau dans l’équation. Enfin, Carlos Alcaraz devrait tirer tout ce beau monde vers le haut.
Si l’on prend une photo du tableau du BNP Paribas Open aujourd’hui, et si on la compare à la photo du même tableau dans quatre ans, on ne verra pas une grande différence. Cet Indian Wells 2023 est bel et bien la représentation d’un avenir proche. Un avenir sans Rafael Nadal ni Novak Djokovic. Mais avec les nouvelles stars du tennis.