Les Oscars décalés de la saison de tennis 2022

2 déc. 2022 à 13:44:31 | par Eli Weinstein

La saison 2022 nous a offert tellement d’émotions, de surprises, de bonheur et de tristesse ! Alors que la fin de l'année approche, je souhaitais mettre en lumière certains de ces moments en les honorant par un Oscar. Aujourd’hui, voici donc les Oscars décalés de 2022.

Toutes les bonnes choses ont une fin. La saison de tennis 2022 est terminée. Il s’en est passé des choses durant l’année écoulée. Pas vraiment envie de tirer un bilan cucul la praline sur le plus beau coup droit ou la plus belle volée basse. Je préfère laisser à d’autres, bien plus pointus que moi et mon petit classement de 15/4 (et oui, je me suis maintenu malgré une tournée estivale catastrophique), la tâche de se soucier de l’analyse technique de fin d’année. 

Pour ceux qui ont l’habitude de me lire, vous savez que je suis plus attiré par la polémique, le sensationnel, la provocation et le décalé. C’est bien ce dernier aspect sur lequel je vais faire mon focus. Je vais donc vous proposer mes Oscars décalés pour la saison 2022. En espérant que Will Smith ne fera pas partie de mes lecteurs...

Premier Oscar de cette cérémonie inédite : le départ à la retraite le moins réussi.

2022 a été marqué par les fins de carrière de joueurs et joueuses iconiques du circuit. Seulement voilà, tous ces au revoir n’ont pas été forcément réussis. Je vais évidemment décerner l’Oscar au plus grand « fail ».

Dans la catégorie des plus grands « fails » pour les fins de carrière, les nommés sont :

Petite précision avant de les citer : ils sont deux dans cette catégorie, même si j’aurais pu en nommer cinq. Mais s’agissant d’Ash Barty, elle gagne l’Open d’Australie, elle est numéro 1 mondiale et elle arrête. Elle a certes surpris tout le monde. Elle s’est certes sans doute arrêtée un peu trop tôt au goût des amateurs du beau jeu, mais sortir au sommet, c’est classe. Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon ont aussi fait leurs adieux au tennis, mais tout comme Barty, ils ont été très réussis. L’un sur le court Philippe-Chatrier, l’autre au Rolex Paris Masters. Point commun entre ces deux très beaux moments : les organisateurs de l’évènement dans l’évènement. Il n’y a pas à tortiller, la Fédération Française de Tennis sait y faire. D’autres devraient en prendre de la graine. Pardon, je digresse : « Grèce !», ok je sors ! 

Donc, les nommés sont :

Roger Federer et son départ à l’occasion d’une exhibition, alors qu’un champion de son calibre aurait dû être fêté sur un court de tennis, un vrai, et non pas à l’occasion d’une imposture de compétition officielle.
Serena Williams pour la cérémonie que lui a réservée la United States Tennis Association (USTA ) durant l’US Open alors qu’elle venait de... remporter son premier tour !

Et l’Oscar est décerné à... Serena Williams ! La cérémonie d’adieux présentée par une animatrice américaine, qui est une grande professionnelle mais qui, je pense, ne connaît pas les règles du tennis, était un moment de malaise TV inoubliable. Comme si le timing tout pourri pour tenir cette cérémonie ne suffisait pas, l’USTA a bien sûr, ADN américain oblige, fait les choses en très grand, avec Billie Jean King et d’autres qui ont pris la parole. Du coup, le truc que tout le monde voulait voir s’arrêter, Serena en prems', s’est éternisé comme un mauvais film qu’on regarde jusqu’à la fin car on a payé sa place, alors qu’on a une seule envie : se lever et s’en aller.

Deuxième Oscar de la journée : le craquage de l’année 2022.

Ils sont deux à prétendre à ce prix, mais attention, c’est du très haut niveau. 

Les nommés sont :

Nick Kyrgios et Benoît Paire.

L’Australien a très bien débuté l’année avec une succession de craquages, couronnée notamment par un merveilleux jet de raquette à Indian Wells. Celle-ci a voyagé de sa chaise jusqu’à la bâche de fond de court et failli étêter un ramasseur de balle, qui a eu le bon réflexe de l’éviter. Toujours au BNP Paribas Open en quart face à Nadal, Kyrgios faisait face à des balles de set dans le tie-break du premier set, avec deux services à suivre. Il a juste jeté les deux balles à ses pieds pour valider la double faute, concéder le set et passer à la suite. Le problème est qu’il a fini par perdre. Evidemment, il y a eu moults autres moments de craquage total de la part du « bad boy from down under », mais je n’ai pas la place de tous les énumérer. Seul bémol concernant Kyrgios, son manque de régularité dans l’exercice. A l’occasion de Wimbledon, il est parvenu à se contenir et, de ce fait, s’est hissé jusqu’en finale, ce qui est inacceptable pour un craqueur de haut niveau. Je sais que la FFL me suivra là-dessus.

Quant à Benoît Paire, il s’est montré bien plus solide sur la durée. Qu’il soit tout seul ou accompagné, en Grand Chelem ou Challenger, jouant pour lui ou pour une équipe, l’Avignonnais n’a jamais montré signe d’affaiblissement dans le craquage. Avant, on voulait le voir jouer parce qu’on savait qu’il y aurait un moment de magie comme lui et peu d’autres sont capables de le faire (Kyrgios, Dimitrov, Gasquet…). Mais désormais, ses « followers » souhaitent l’entendre jurer, casser des raquettes, hurler sur l’arbitre etc. Sa dernière en date remonte à la rencontre par équipe qu’il a disputé le week-end dernier avec le club bordelais de Villa Primrose, où il a pris un point de pénalité sur balle de match contre lui… Respect absolu, personne ne lui arrive à la cheville en termes de constance. 

L’Oscar est logiquement décerné à Benoît Paire.

Dernier Oscar de cette première session : la plus grosse suée.

A en croire le nombre d’allers-retours aux vestiaires avec une tenue entière de rechange durant la saison sur les différents tournois, on se dit que le nombres de nommés sera immense. Et il l’est. Tellement que je ne vais pas tous les citer et me concentrer sur le champion des champions de la transpiration : Rafael Nadal.

L’Espagnol sue déjà beaucoup, même lorsque les conditions ne sont pas si propices à ça, mais dès que ça se gâte un peu (niveau humidité), comme ça peut être le cas sur le court Philippe-Chatrier lorsque le toit est fermé, on passe alors dans une dimension transpirative unique dans tout le multivers. L’homme aux 14 Roland-Garros était tellement trempé, qu’en guise de fair-play envers son adversaire, il ne mettait pas, comme à son habitude lorsqu’il est au service, sa deuxième balle dans sa poche. S'il l'avait fait, le résultat aurait été identique à cette balle avec laquelle vous jouer le lendemain d’un jour de pluie, et qui finit par rouler dans cette éternelle flaque impossible à évacuer qui se trouve dans le coin du court là-bas.

C’est la fin de cette première session. D’autres suivront avant la fin de l’année. Si vous n’êtes pas d’accord avec mes choix, n’hésitez pas à vous exprimer.

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