Serena s’en va. Incroyable. En même temps, il fallait bien que ça arrive un jour. Et au vu de ses dernières performances, on pouvait se douter que la nouvelle allait finir par tomber. C’est donc chose faite, et l’US Open sera le dernier tournoi de tennis professionnel que disputera l'Américaine qui est bien plus qu’une championne.
Quelques chiffres pour donner le ton :
73 titres dont 23 Grands Chelems
1er Grand Chelem disputé en 1998, 1er titre en 1999
319 semaines comme numéro 1 mondiale
186 semaines consécutives à la place de numéro 1
5 titres au Masters
Or olympique simple et double
1 titre en Billie Jean King Cup
Bien plus qu’une immense championne.
Avant de passer au moins concret, rappelons aussi que Serena Williams a lutté notamment face à Steffi Graf, Monica Seles, Lindsay Davenport, Jennifer Capriati, Martina Hingis, Kim Clijsters, Justine Henin, Amélie Mauresmo, Maria Sharapova, Simona Halep, Angelique Kerber et Ash Barty, pour ne citer qu’elles. Trois générations de joueuses.
Mais comme tout le monde le sait parfaitement, Serena Williams est bien plus qu’une immense championne. Ce qu’elle a fait pour le tennis ne sera jamais égalé. Tant sur le court qu’en dehors. L’histoire, pas nécessaire de la reraconter, est un conte de fées en soi. « L’American dream » par excellence. Pour ceux d’entre vous qui étaient sur Mars ces 20 et quelques dernières années, allez voir ce film et vous comprendrez mieux :
Dire qu’elle a cassé les codes serait lui manquer de respect. Ce ne sont pas les codes, mais carrément toute la charte qu’elle a dégommée. Elle fait partie de ces rares personnes qui ont changé leur discipline à tout jamais. Un peu à la façon de Tiger Woods, Michael Jordan ou Lionel Messi. Elle a permis à plusieurs générations de croire que tout était possible à condition de le vouloir suffisamment. Elle a ouvert des portes, habituellement fermées à double tour, à toute une population qui n’avait même pas envie de s’approcher d’un terrain de tennis. Coco Gauff est aujourd’hui ce qu’elle est grâce à Serena. Ce n’est pas moi qui le dis mais bel et bien elle :
Elle avait gagné l’Open d’Australie alors qu’elle était enceinte de huit semaines.
Mais Serena n’est pas juste une « trailblazer », une pionnière. C’est aussi une joueuse de caractère, qui n’a pas toujours été irréprochable sur le court (loin de là), mais qui faisait vivre le tennis féminin. Elle n’était pas juste le cœur ou le poumon du circuit WTA, elle en était son respirateur intégral. Toute la stratégie marketing du circuit féminin reposait sur elle. Comme celle-ci par exemple :
Sa capacité à s’allumer devant la caméra pour offrir la meilleure version d’elle-même est tout à fait étonnante. Je dis ça car je l’ai vécu dans la vidéo ci-dessous : l’Américaine était arrivée en tirant un peu la gueule, mais lorsqu’il a fallu se mettre en route, elle a joué le jeu de manière A-MA-ZING !
Evidemment qu’elle souhaiterait une fin à la Pete Sampras avec une victoire à l’US Open, même si cela semble très compliqué au vu de sa condition physique et de celle de ses adversaires. Mais, et c’est ça aussi la magie de Serena, elle peut prétendre remporter un tournoi à partir du moment où elle y participe. Rappelons qu’en 2017, elle avait gagné l’Open d’Australie alors qu’elle était enceinte de huit semaines…
Que dire de plus de cette Superwoman ? On pourrait en parler pendant des jours, des mois, voire des années. En attendant, la vraie GOAT du tennis va s’en aller, alors surtout, profitez bien de ses dernières apparitions. Et si, par hasard, elle était amenée à remporter l’US Open, elle réussirait alors à égaler ce record détenu par Margaret Court, le seul qui lui résiste. Le fait que ce soit elle qui le fasse serait un énorme contraste avec la personnalité douteuse de l’Australienne et ferait un bien fou.
Come on Serena, you can do it ! Et surtout, merci Madame.