Et si les joueurs pouvaient apostropher les arbitres comme bon leur semblait: « toi tu ne m'arbitres plus ! » ou encore « t'es qu'un voleur ! Tu me dois des excuses ! », ou bien , « t'es un menteur ». Evidemment tout cela ne serait pas dit sur un ton angélique avec un soupçon de musique classique en fond. Non, imaginez cela dit sur un ton extrêmement colérique, menaçant, limite hystérique. Acceptable ?
Je n'crois pas non.
Ce ton, cet irrespect dans le langage sont réservés au monde du foot. Je ne plaisante pas : pour une raison qui m'est totalement incompréhensible, ils y sont réellement tolérés. Mais le tennis n'est pas le foot. On ne s'adresse pas aux arbitres en bramant, sous peine d'être sanctionné. C'est exactement ce qu'il s'est passé hier soir.
Carlos Ramos n'a rien à se reprocher
Serena a subi un premier avertissement pour coaching (admis par son coach), un second pour fracassage de raquette sur le court (ça lui a coûté un point) et un troisième pour avoir mal parlé à l'arbitre en utilisant les mots exacts que j'ai cités ci-dessus. Il n'y a rien de scandaleux et « d’inacceptable », comme le pense (un peu trop fort) Marion Bartoli, ami proche de Serena.
Ce qui pourrait éventuellement être questionné, c'est l'avertissement pour coaching. Mais c'était le premier. Il était sans conséquence et lendemain. L'immense championne qu'est Serena Williams aurait du prendre cette avertissement, l'enfermer quelque part au fond de sa mémoire et passer à autre chose. C'est exactement ce qu'elle n'a pas fait. A priori, la raquette c'est bien elle qui l'a démolie. Traiter l'arbitre de voleur et exiger de lui des excuses, c'était encore elle.
Carlos Ramos n'a rien à se reprocher. Zéro. Il n'a fait qu'appliquer le règlement. Le monde du tennis le connais bien, Carlos Ramos. Il fait partie de ces gens profondément gentils. Jamais un mot de travers sur qui que ce soit ou quoi ce soit. C'est par ailleurs un immense arbitre qui a toujours fait preuve de grande psychologie au bon moment. Il a fait ce qu'il a fait car il l'a jugé nécessaire. Pour terminer avec Carlos, le comparer à ce qu'a fait Mohamed Lahyani avec Nick Kyrgios, comme l'a fait Marion Bartoli à l'antenne, relève du grand, mais alors du très grand n'importe quoi ! L'un deux est totalement sorti de son rôle alors que l'autre a juste fait son job.
Vraiment ? La carte sexiste ?
Mais ce qui est encore plus moche, c'est la manipulation de l'information qu'essaye de faire Serena Williams à l'issue de ce fait de jeu, en accusant Carlos Ramos d'être sexiste et de la pénaliser parce que c'est une femme.
Vraiment ? La carte sexiste ? Non, non, non et non !
On est a des années lumières d'un incident sexiste. Il s'agit juste d'un sport et de ses règles et de ses valeurs. En conférence de presse, elle a mis l'incident d'Alize Cornet et le sien au même rang.
Remember 2009
Mais ça n'a juste rien à voir ! Si Serena n'était pas sanctionnée pour son attitude, ce serait la porte ouverte à tous les courants d'air. Ce ne sont pas des valeurs à encourager et promouvoir. C'est pourtant ce qui se passerait si rien n'avait été fait.
Je rappelle que Serena n'en pas à son premier serrage de circuit en finale de l'US Open. Remember 2009 où elle est prend un point de pénalité alors qu'elle est menée 6-4 6-5 40-15 par Kim Clijsters. Cliquez ici pour vous rafraîchir la mémoire et ici.
Pour info, ce jour là elle a dit à la juge de ligne qu'elle « voulait prendre la p------ de balle et la mettre dans sa p----- de gorge ». Sont-ce des propos qu'elle a tenus car l'arbitre était une femme ?
Voilà, voilà ...