Au revoir Juan Martin Del Potro. Vraiment ?

Lorsque Juan Martin Del Potro s’est effondré avant de servir pour rester en vie, dans son match face à son « pote » - j’expliquerai les guillemets plus tard - Federico Delbonis, alias le service le plus dégueulasse de la création, j'avais, comme tout le monde je pense, les larmes aux yeux. Assister à la fin de ce monument du tennis, et de manière si émouvante, forcément, ça fait quelque chose.

Mais ce n’est que lorsqu'on m'a rapporté que Juan Martin Del Potro avait prononcé les mots suivants, « je mets un terme à ma carrière de joueur de tennis professionnel », que c’est devenu réel. Quand je pense que j’ai assisté à sa naissance sur la carte du tennis mondial, lorsqu’en 2007 il a remporté son tout premier match de Coupe Davis, à Linz, face à l’Autriche de Jürgen Melzer et Stefan Koubek... Le voir aujourd’hui qui s’arrête, ça met quand même un coup. Je me dis que ça fait un moment que je suis là. Et je me demande si j’ai fait les bons choix, si ma carrière va aussi... Euh, que se passe-t-il là ?

Cette situation me rappelle étrangement celle d’Andy Murray

Maintenant que j'y pense, cette phrase, que j’ai citée quelques lignes plus haut, n'a pas été prononcée par la « tour de Tandil ». Certes il y a eu de l’émotion, des allusions :

des gestes :

Mais concrètement, Juan Martin Del Potro n’a en fait JAMAIS dit qu’il n’était plus un joueur de tennis professionnel. D’ailleurs, je trouverais étrange qu’il travaille aussi longtemps pour revenir, pour finalement ne jouer qu’un seul match tout pourri, soit dit en passant face à un joueur qui se dit ami de Del Potro mais qui n'a rien trouvé de mieux que de lui coller des amorties humiliantes, alors qu’il lui suffisait de renvoyer la balle et d’attendre la faute. Cette attitude n’a d'ailleurs pas plu au public de la petite Bombonera, qui le lui a vite fait comprendre en le sifflant. « Argentina style ». Il a alors immédiatement cessé pour attendre la faute directe de son pote et que tout se termine.

Cette situation me rappelle étrangement celle d’Andy Murray à l’Open d’Australie en 2019, lorsque la planète du tennis dans son intégralité (sauf moi) avait envoyé l’Ecossais à la retraite, jusqu’à lui passer une vidéo sur le court avec un message d’adieu de la part de tous ses pairs.

Pour info, Andy s’est incliné hier au 2e tour du tournoi de Rotterdam, 6-3 6-4 face à Félix Auger-Aliassime. Pour un retraité, c’est pas trop mal.

C’est quand même fou ce besoin qu’on a de mettre les gars à la retraite. Les hommages sont tombés de partout :

Evidemment, dès que quelqu’un commence, c’est ensuite l’effet boule de neige. Tout le monde redoute d’être taxé d’insensible, et peu importe si le joueur décide de poursuivre. Il n’existe plus aucune prise d’initiative. Si Pierre le fait, alors Paul et Jacques sont obligés de le faire aussi. Résultat, le joueur part à la retraite car tout le monde lui dit qu’il doit partir. Sauf que lui n’a jamais dit qu’il partait. Comme ils disent à Marseille : « Tch’i a compris le coup ? »

« Je veux te revoir sur d’autres tournois.»

Certes, la fin de match de Juan Martin Del Potro ressemblait plus à une fin que la non-fin d’Andy Murray. Il a prononcé des mots plus forts, mais Murray avait aussi dit des choses du genre : « J’espère pouvoir terminer à Wimbledon. » Et pourtant... 

Autre indice qui laisserait penser que l’affaire ne serait pas encore réglée : au filet, au moment de la poignée de main, Delbonis lui a dit : « Je veux te revoir sur d’autres tournois. ». C’est bien là une preuve que le vainqueur de l’US Open 2009 n’est pas tout à fait décidé et que, dans les vestiaires, ça parlemente. Et d'ailleurs, après sa défaite, "Delpo" a dit qu'il s'agissait "probablement de (son) dernier match". Probablement... Je vous laisse regarder la définition.

Juan Martin, si ta carrière s’arrête réellement là, alors trois choses :

Tout d’abord et avant tout, félicitations pour toutes ces années et tout ce que tu as réussi à faire dans ce sport.

Deuxièmement, bonne chance pour la suite.

Et troisièmement, si t’as vraiment décidé d’arrêter, alors dis le clairement, sans quoi, à mes yeux, tu demeureras un joueur de tennis professionnel qui peut encore réussir de belles choses.

Hasta pronto Delpo.