On ne se souviendra pas de Tom et Phil Beahon comme des génies du business, des gars ayant un flair hors du commun. Mais c'est qui ça, Tom et Phil Beahon ? Bonne question. Il s'agit des fondateurs de la marque Castore, le nouveau sponsor qui a remplacé Under Armour pour habiller Andy Murray et ce dès l'Open d'Australie ! Ouais ! Les mecs serrent les fesses ! Pas moi. Par contre, hors de question de manquer le potentiel dernier match de tennis professionnel d'Andy Murray.
Du coup, réveil programmé à une heure vraiment pas cacher (8h37), café, canapé (non, je ne suis pas à Melbourne), et place au spectacle. J'avoue que je l'ai un peu fait par acquis de conscience, car je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas persuadé qu'il s'agisse du dernier tournoi de « Muzza », qu'il gagne ou qu'il perde ce match.
Mon amour inconditionnel pour Roberto
La conférence de presse qu'a tenue Murray il y a quelques jours était, certes, chargée en émotion, mais on sait que l'Ecossais l'est tout autant. Ben oui, il a la larme facile, Andy. Et comme il est persuadé de disputer son dernier Open d'Australie, il s'émeut. C'est aussi la première fois de sa carrière qu'il s'exprime publiquement sur la fin de celle-ci. Pas facile à digérer tout ça. Mais en le regardant jouer, on ne se dit à aucun moment : « Mais pourquoi ce mec s'acharne-t-il à jouer encore au tennis ? ».
Maintenant, je voudrais m'arrêter deux secondes sur l'adversaire du jour de Murray : Monsieur Roberto Bautista Agut. Vous connaissez mon amour inconditionnel pour Roberto, pour son jeu rempli de panache et de jazz, tout comme sa personnalité. Une vraie rock star quoi. Alors déjà qu'en temps normal, je souhaite sa défaite le plus rapidement possible, mais là, ce désir est démultiplié. Car voir Andy Murray, un joueur pour lequel j'ai énormément d'admiration (que ce soit pour son jeu mais aussi pour le personnage que j'aime beaucoup), terminer sa carrière sur un joueur aussi insipide que Bautista, je ne suis pas d'accord ! Et même si j'ai un dilemme, vu que j'ai fait de Roberto mon finaliste surprise, ça ne change rien.
Un sursaut d'orgueil
Et puis, et puis... A 4-4 30 A, dans le premier set, Murray au service, l'Espagnol a élevé son niveau de jeu pour se procurer une balle de break qu'il a convertie dans la foulée. Le jeu de service suivant n'est qu'une simple formalité. 6-4 Bautista.
Le deuxième set est une pale copie du premier. Des balles de break non converties en faveur de l'Ecossais, l'inverse pour l'Espagnol. 6-4 pour Bautista.
Mené deux sets à rien, face au mur qu'est Roberto Bautista, Andy Murray semblait clairement découragé dans le troisième set. Le break dès le 4e jeu en faveur du récent vainqueur du tournoi de Doha en était la preuve. Mais un sursaut d'orgueil lui a permis de recoller, et même de se procurer une balle de set à 5-4 en sa faveur. Loupé. Au tie-break, Bautista commet une énorme faute au filet et à 6-5 en sa faveur, Murray parvient à lâcher une grosse première pour revenir à 2 sets à 1.
La quatrième manche s'est également disputée au tie-break, après que les deux joueurs ont tenu leur service tout au long du set. Le tie-break a cette fois été dominé par Murrray et au moment de l'égalisation à deux sets partout, le stade a explosé, tout comme Murray. Pas celui de la conférence de presse. Celui d'avant. Celui de Wimbledon, des Jeux Olympiques …
Dans le dernier set, Andy semblait quelque peu touché par la fatigue. Il concède un break rapidement. Puis un deuxième et voilà que Bautista mène 4-1 service à suivre. Deux jeux plus tard : jeu, set et match.
Andy va pouvoir quitter le jeu quand il l'aura décidé
On savait que Roberto Bautista Agut était un tirage au sort très compliqué pour Andy Murray. La victoire de l'Ecossais était plus qu'improbable, même les bookmakers donnaient Bautista favoris. Donc pas de quoi s'étonner plus que ça.
En revanche, le petit sujet diffusé en son honneur avec un message des joueurs lui souhaitant bonne chance était un peu précipité de la part des Australiens, car je ne suis vraiment pas persuadé qu'il pose ses raquettes tout de suite. Murray n'a rien montré au niveau de la douleur. Soit il masque très, très bien une douleur qui, je vous le rappelle, le pousse à une retraite prématurée, soit il a trouvé le moyen d’atténuer cette douleur de manière provisoire. Et ça, ce serait la vraie bonne nouvelle.
Cela voudrait dire qu'Andy va pouvoir quitter le jeu quand il l'aura vraiment décidé, lui. Il va revoir son calendrier de manière à effectuer une pseudo tournée d'adieu, pour finir comme il se doit sur son Center court devant, pourquoi pas, la Queen en personne, pour qui ce sera peut être aussi le dernier Wimbledon...
Mais ça, c'est une autre histoire.
En attendant, et je ne croyais jamais être capable de dire ça un jour, mais ouf, Roberto Bautista Agut est toujours en lice !