Benoît Paire retrouve le sourire, et nous avec

20 août 2021 à 12:34:58 | par eli weinstein

Benoît Paire retrouve le sourire, et nous avec
La tournée d’été américaine bat son plein. A quelques semaines de l’US Open, Benoît Paire s’est offert un 2e quart de finale en Masters 1000, en dominant John Isner en trois sets. Avec une liberté retrouvée dans l’Ohio, le Français a renoué avec la joie de vivre et ça se ressent sur le court.

Après quelques jours de repos, je suis heureux de vous retrouver ainsi que l’actualité du tennis. Contrairement à moi, le tennis, lui, ne s’est pas reposé. Il ne se repose jamais vraiment. Mais assez parlé de moi. Durant ces trois dernières semaines, la caravane du circuit ATP s'est promenée sur la côte est américaine et se trouve, au moment où j’écris ces quelques lignes, au coeur de la tournée d’été outre-Atlantique. 

Daniil Medvedev marche sur tout le monde. Roger Federer est en préretraite en raison d’un genou rouillé. Rafael Nadal : c’est pas le pied (gnarf gnarf gnarf). Il devait faire une tournée « maousse costaud » avec Washington, Toronto, Cincinnati et l’US Open. Au final, on n’est même pas certain qu’on le reverra sur un court cette année.

Il avait buté en demie sur Roger Federer

En revanche, il y en a un qu’on voit bien sur les courts en ce moment, c'est Benoît Paire. Le 26 avril dernier, je vous avais dit que je ne reparlerais plus de Benoît. Mais j’avais aussi précisé : « Ce sera uniquement pour les bonnes raisons ». Et bien, les bonnes raisons sont bien là.

En battant John Isner, hier, en huitième de finale du Masters 1000 de Cincinnati, Paire a réussi quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis Rome 2013 : se qualifier pour un quart de finale en Masters 1000. Cette semaine-là, il avait buté en demie sur Roger Federer. Bref, depuis le début de sa carrière, il dispute actuellement son 61e Masters 1000 et il ne joue un quart de finale que pour la deuxième fois ! 

Mais ce n’est pas tout, car avant de se débarrasser de Big John, Benoît a battu Denis Shapovalov, numéro 10 mondial. Dernière victoire face à un « Topeu 10 » : Stan Wawrinka à Madrid en 2017. En Masters 1000, avant cela, il n’y avait eu que Juan Martin Del Potro toujours lors de cette fameuse semaine à Rome en 2013, et encore Wawrinka, à Montréal, en 2013. Certes, Paire avait battu Novak Djokovic à Miami en 2018, mais le Serbe était alors étonnamment classé 12e. Du coup, pour la stat, ça ne compte pas.

Andrey Rublev peut à tout moment fissurer

Mais comment expliquer cette soudaine réussite ? Je veux bien qu’il fasse de meilleurs matches. D’ailleurs, on a tendance à dire de lui, ces derniers temps, que « c’est bien, il est resté concentré du début à la fin et n’a pas lâché mentalement ». Oui, mais de là à se qualifier pour un quart de finale en Masters 1000, il y a un monde.

En réalité, il n’est pas très étonnant que la performance survienne dans l’Etat de l’Ohio. Petit point de législation « cincinnatienne » : y en a pas ! C’est open bar. Un concept qui n’est pas sans déplaire à Benoît. Au sens propre et imagé. Éventuellement, un pseudo pass sanitaire est réclamé à l’entrée, mais guère plus. Et pas certain qu’il s’agisse d’une réglementation très ferme. 

Du coup, la vie (pour le moment) est normale au Lindner Family Tennis Center. Pas de bulle sanitaire, pas de masque, pas d’covid. Du moins pas dans la tête et, visiblement, cela convient parfaitement à l’Avignonnais : « Cette année, je prends tellement de plaisir à jouer devant du monde et à retrouver un circuit normal. À pouvoir sortir dans la rue, aller dans les fast-foods et retrouver une vie normale que je kiffe. Les résultats s'en ressentent. Je suis content d'être en quarts, c'est la première fois depuis 2013. C'est la première fois aussi que je battais un Top 10 depuis quelques années. Ce n'est que du bonheur. Je suis content d'être là, de retrouver mon tennis, ma bonne humeur et ma joie d'être sur un court. »

C’est très clair. Mais cela va-t-il suffire pour battre un deuxième Top 10 dans la même semaine ? Pourquoi pas ?! Evidemment qu’il peut le faire. On sait qu’Andrey Rublev peut à tout moment fissurer mentalement. Et quand il fait chaud et que votre adversaire vous envoie de l’amortie comme s’il en pleuvait, ça rend dingue. Dans le cas de Rublev, il l’est déjà, donc suffit juste de le faire craquer. Et Benoît Paire pourrait alors, cette semaine, après avoir disputé son 2e quart en Masters 1000, jouer sa deuxième demie. 

Début de réponse vers 20 heures.

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