Analyses et enseignements de la semaine monégasque

Que retenir de l’édition 2021 du Masters 1000 de Monte-Carlo ? Bien évidemment, la consécration de Stefanos Tsitsipas. Le Grec s’est imposé avec autorité toute la semaine, match après match. Il n’a jamais perdu plus de sept jeux par rencontre. En demi-finale, il a éteint Dan Evans et, pour le titre, il n’a fait qu’une bouchée d’Andrey Rublev, qui avait pourtant sorti celui qui s’est imposé à onze reprises sur le Rocher : Rafael Nadal. On en reparlera plus loin.

Tsitsipas est l’archétype du joueur moderne

Il va désormais falloir compter avec Stefanos Tsitsipas pendant longtemps. Je vous rappelle que le Grec n’a que 22 ans et qu’il a déjà six titres à son palmarès, dont le Masters à Londres en 2019 et donc maintenant un Masters 1000. Il a atteint huit autres finales (perdues cette fois) sur le circuit, dont deux en Masters 1000 (Madrid et Toronto). Accessoirement, depuis le début de sa courte carrière, celui qui a disputé son premier match en tableau sur le circuit principal en 2017 à Rotterdam, a déjà atteint trois demi-finales en Grand-Chelem (2 fois à l`Open d’Australie et une fois à Roland-Garros). Stefanos Tsitsipas est l’archétype du joueur moderne. Il est grand, puissant, bon du fond du court, il monte à la volée et est performant sur toutes les surfaces. La prochaine étape pour lui est d’atteindre une finale de Grand Chelem et, pourquoi pas, de s’y imposer. On dit que le vainqueur de Monte-Carlo est de facto un favori à Roland. L’adage n’a jamais été aussi vrai.

Un autre enseignement que l’on peut tirer de la semaine passée en Principauté n’est pas qu’Andrey Rublev est un très bon joueur. Non, ça, on le savait déjà. Par contre, on constate qu’il a des hauts et des bas dans un même match et que, contrairement à Tsitsipas, il y a encore des failles dans son jeu. Sa concentration et sa deuxième balle sont clairement des aspects sur lesquels il doit s’améliorer, s’il veut être au même niveau qu’un Tsitsipas ou qu'un Medvedev. Le Russe s’est fait agresser sur ses 2e durant toute la semaine. Conséquence logique, il se trouve naturellement sous pression sur ses premières, à l’idée de se faire punir en retour s’il n’arrive pas à les passer. 

Il a clairement manqué du rythme aux deux GOAT

Dan Evans a fait très bonne impression durant ce 2e Masters 1000 de l’année, où il a atteint les demi-finales. Le Britannique, qui n’avait jamais performé sur terre, s’est tout simplement offert le numéro 1 mondial. Mais il a aussi réussi, ce qui est encore plus dur, à enchaîner avec une autre victoire, le lendemain, face à David Goffin. Combien de joueurs ont sorti des cadors pour s’effondrer le jour d’après ? Avec son slice de revers et son toucher de balle délicieux, Evans va sans aucun doute continuer à faire parler de lui durant la saison sur terre. Pour la petite histoire, le natif de Birmingham, qui réside à Dubaï (plus pratique pour les déplacements...), a disputé la finale du double aux côtés de Skupski, mais s’est incliné face à la redoutable paire Mektic-Pavic.

Avant de refermer la parenthèse monégasque, il faut évidemment évoquer les éliminations précoces de Novak Djokovic et Rafael Nadal. Doit-on y voir un passage de témoin entre les anciens et les jeunes ? Sincèrement, je ne pense pas. Djokovic et Nadal ont très, très bien joué les matches qu’ils ont gagnés. Le Serbe a dominé le talentueux Jannik Sinner en deux sets, tandis que Rafa s’est débarrassé de Delbonis et Dimitrov en ne perdant que cinq jeux cumulés. Par contre, il a clairement manqué du rythme aux deux GOAT. Normal. Ils n’étaient pas du déplacement à Miami, Dubaï ou Acapulco. Bref, ni l’un, ni l’autre n’avait concouru depuis Melbourne. Je ne me fais donc aucun souci pour eux quant à la suite. On les retrouvera en fin de semaine des tournois dans les semaines à venir.

La saison sur terre est bel et bien lancée.