Vous vous demandez peut-être la raison de cet article sur Federer huit jours après son retour. C'est tout simplement qu’il ne me semblait pas à propos de parler de Doha alors qu’avait lieu Marseille, et que le tournoi qatari bénéficiait déjà suffisamment d’attention, grâce à la présence du co-recordman des titres en Grand Chelem (pour le moment).
C’est donc toute la planète, pas uniquement tennis, qui avait les yeux rivés sur Doha, mercredi dernier, lorsqu'à 16h20, Roger Federer réalisait son premier lancer de balle en compétition depuis sa défaite en demi-finale de l’Open d’Australie, en 2020, face à Novak Djokovic. C’était un temps où l’on pouvait aller au resto entre amis, où les seuls masques que l’on portait étaient lors de soirées déguisées de toutes sortes, et où les mots présentiel et distanciel n’existaient pas.
Revoir jouer le Suisse pour le plaisir des yeux
D’ailleurs, on a tendance à l’oublier parfois, mais Roger Federer était absent avant même que le monde ne soit frappé par la pandémie. Du coup, le voir revenir au moment où de plus en plus de monde (sauf Novak Djokovic) se fait vacciner, a un côté très rassurant par rapport à cette crise interminable que nous vivons.
Le Suisse, qui avait été blessé au genou, a profité de l’interruption du circuit, Covid oblige, pour, littéralement, se retaper. Il a subi une première intervention chirurgicale, puis une seconde en raison d’un résultat non satisfaisant de la première.
La curiosité était donc de rigueur pour savoir dans quel état celui, que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de tous les temps, était après 13 mois et 11 jours d’absence. Tous voulaient également revoir la magie qui avait opéré à l’Open d’Australie 2017, lorsque le Suisse, après six mois d’absence, avait fait son retour et remporté le titre. Et bien sûr, tous voulaient tout simplement revoir jouer le Suisse pour le plaisir des yeux.
La première image qui a fait le tour du monde est celle de Federer s’adaptant aux nouvelles règles post-Covid du circuit :
Et ça n’a pas manqué, car bien que challengé par Daniel Evans (encore heureux), Federer a réussi sa rentrée en s’imposant face au Britannique. Mais avec des os plus vieux de quatre ans que lors de sa dernière reprise, ce fut plus compliqué cette fois-ci. Je vous rappelle qu’en 2017, dès son 3e match, au bout de 6 jours, Roger Federer avait mis 2, 4 et 4 à Berdych, qui était alors 10e mondial !
Le « vieux » n’a pu sceller le match
C’coup ci, Rodger a régalé avec notamment des revers de grande qualité, un service très performant, un coup droit évidemment létal et des coups dont lui seul a le secret, après lesquels il lâchait des rictus qui en disaient long sur son état d’esprit. Regardez tout ça de plus près dans la vidéo ci-dessous et notamment à la minute 2:02.
Le lendemain, face au « souriant et sympathique » Nikoloz Basilashvili, Federer a failli rééditer l’exploit, mais le « vieux » n’a pu sceller le match alors qu’il avait les occasions pour, notamment une balle de match dans le 3e set. De toute façon, le Suisse était « rosti » (jeu de mot suisse). Il s’est d’ailleurs retiré de Dubaï, tournoi auquel il devait participer. Il n’ira pas non plus à Miami comme beaucoup. On devrait le retrouver sur la terre de Monte-Carlo et/ou Madrid. Et surtout, j’espère le voir à Roland. Car si c’est la saison de la der, alors un passage à la Porte d’Auteuil est de rigueur.
Pour finir, voici son discours de fin de match.
