Roger Federer a joué son dernier match, hors Laver Cup, un mois avant ses 40 ans. Rafael Nadal a programmé sa retraite à 38 balais. Novak Djokovic, Stan Wawrinka, Gaël Monfils, Fabio Fognini ou encore Roberto Bautista Agut sont encore là, à respectivement 37, 38, 39 et 36 printemps pour les deux derniers cités. Des âges, pour des sportifs de haut niveau, qui leur vaudraient le rôle d'Agecanonix si l’envie leur prenait de postuler au casting d’un Astérix.
Dominic Thiem, lui, a décidé de tirer sa révérence à seulement 31 ans. Relativement jeune, alors que les avancées en nutrition, récupération, traitement des blessures ont permis de prolonger la vitalité des corps, et des esprits, dans la plupart des sports. L’Autrichien a fait son chant du cygne, bien plus réussi qu'une composition d'Assurancetourix, en 2020. Avec un titre à l’US Open, son apogée en Grand Chelem, et une finale au Masters pour finir l’année numéro 3 mondial, son meilleur classement. Puis plus rien. Ou presque.
le gros souci, c’est que je ne peux plus accélérer comme avant. Or, l’une de mes grandes forces, c'était le lift et le rythme que je pouvais imprimer à mes coups.
La faute à un poignet droit qui s’est déchiré face à Adrian Mannarino sur le gazon de Majorque, un funeste 22 juin 2021. Alors qu’il était pressenti pour devenir le premier numéro 1 mondial ne répondant pas au nom de Federer, Nadal, Djokovic ou Murray depuis février 2002. À cette époque, il menait 5-2 contre le Serbe sur leurs sept derniers duels, 3-1 face à l'Espagnol sur quatre plus récents, et 5-2 au total devant le Suisse. S’il a pu rivaliser avec le Big 3, ça a été en s’imposant des énormes charges d’entraînement, qui ont pesé aussi lourd qu’un menhir sur son poignet, comme il l’a expliqué. Thiem n’étant pas Obélix, ses ligaments ont fini par lâcher.
Et, s’il a « longtemps cru [qu’il] pourrait revenir au sommet, [il a] dû accepter que ce ne serait pas le cas », a-t-il confié à Tennis Majors. « J’ai toujours un peu mal. L’articulation est toujours un peu raide. Mais le gros souci, c’est que je ne peux plus accélérer comme avant. Or, l’une de mes grandes forces, c'était le lift et le rythme que je pouvais imprimer à mes coups. C’est ce qui faisait mal à mes adversaires. Et le poignet jouait un rôle important dans ma technique de frappe. » Et aucun traitement n’a pu l’aider à retrouver sa plénitude. Personne n’a trouvé la potion magique. Malheureusement pour lui ; malheureusement pour le tennis, qui aurait pu le voir gifler la balle avec la violence d'un irréductible Gaulois pendant quelques années encore.