« Il a déjà énormément progressé ces dernières semaines. Depuis la Coupe Davis, j'ai senti qu'il avait réussi à passer un cap. Surtout dans son attitude. Je le trouve beaucoup plus humble sur le court, très positif tout le temps. »
« Il », c’est Arthur Fils. Une analyse livrée par un homme qui n’a pas eu besoin de longue-vue pour observer cette évolution. Parce qu’il y a assisté de près. Très près. Partenaire de Fils en Coupe Davis, Ugo Humbert a retrouvé son compère en tant qu’adversaire en finale de l’ATP 500 de Tokyo, en passant un un poil de décrocher le pompon avec une balle de match, sur son service, dans le jeu décisif du deuxième set. Mais Fils, grâce à un passing de patron, est parvenu à relancer le manège pour un tour de plus, avant de s’emparer du titre (5-7, 7-6⁶, 6-3). Grâce à son humilité.
« Je le (Arthur Fils) trouve beaucoup plus humble sur le court »
Pas celle ayant pour but d’éviter la reconversion en producteur de fruits et légumes au point de produire l’un des plus beaux melons du circuit, non. Le natif de Bondoufle a toujours donné la sensation de pouvoir être assez grand pour ambitionner d’aller toucher les étoiles tout en gardant les pieds sur terre. Par « plus humble », le compère Humbert a voulu parler d’un autre aspect : savoir se mettre minable, même quand l'adversaire est en train de vous miner. Une qualité primordiale pour maximiser son potentiel, alors que Fils pouvait parfois se perdre dans la frustration par le passé.
J’ai pris conscience de l’énorme lâche que j’étais. J’essayais de me la jouer cool, alors que Nadal n’avait aucune gêne à montrer, devant le monde entier, qu’il pouvait se faire écraser même en donnant son maximum.
« En sortant des juniors, j’essayais de paraître cool sans me donner à 110 %, a révélé Janko Tipsarević, ancien 8e mondial, pour Behind The Racquet en 2020. Puis j’ai vu Nadal contre Tsonga, demi-finale de l’Open d’Australie 2008. Nadal se faisait exploser, pourtant, sur un point insignifiant à quelque chose comme 4-1 dans le troisième set, il a crié ‘VAMOS !’ aussi fort que possible. Il croyait encore profondément à la victoire. Il a perdu (6/2 6/3 6/2), mais j’ai pris conscience de l’énorme lâche que j’étais. J’essayais de me la jouer cool, alors que Nadal n’avait aucune gêne à montrer, devant le monde entier, qu’il pouvait se faire écraser même en donnant son maximum. »
Car l’humilité est un atout fort pour ne pas ployer devant l’adversité : « L'homme humble ne s'agenouille pas, il s'assoit. » (Paul Claudel).
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