En six lignes, le palmarès du Masters Next Gen raconte une histoire. Ses quatre premiers vainqueurs - Chung Hyeon, Stéfanos Tsitsipás, Jannik Sinner, Carlos Alcaraz - ont tous été ensuite, au minimum, top 20 et demi-finalistes de Grand Chelem. Hormis un Chung au corps maudit et harcelé par les blessures au point d’avoir été presque totalement absent du circuit depuis sa demi-finale de l’Open d’Australie 2018, ils ont même intégré le cercle fermé des quatre meilleurs joueurs de la planète ; Alcaraz - qui a été numéro 1 - et Sinner étant actuellement 2e et 4, Tsitsipás ayant été 3e.
Vainqueur en 2022, Brandon Nakashima n’a pas encore (?) atteint ces sommets, son sacre étant récent. Après une pré-saison 2023 et des mois suivants compliqués par une douleur au genou, celui qui s’était hissé en huitième de finale de Wimbledon et dans le top 50 l’an passé est tombé au 134e rang du classement ATP. Champion de l’édition 2023, Hamad Medjedović s’est fixé comme objectif de faire de Nakashima l’exception - pour le moment - confirmant la règle. En voulant suivre les trajectoires d’Alcaraz, Tsitsipás et Chung, le physique de cristal du Sud-Coréen en moins, bien qu’il parte d’un peu plus loin.
Un bras droit animé par la foudre
Au moment de leurs sacres aux Next Gen ATP Finals, Chung, Tsitsipás, Sinner et Alcaraz étaient respectivement 54e, 15e, 95e et 32e, à 21 ans, 20 ans, et 18 ans pour les deux derniers cités. Medjedović ? 110e et 20 printemps. « Au début de ma carrière professionnelle, je me mettais trop de pression par rapport au classement, a expliqué le Serbe à Tennis Majors après son sacre à Djeddah en, Arrabie Saoudite, contre Arthur Fils. Être dans le top 100 n’est pas une mince affaire, mais mon but ultime est bien plus élevé que le top 100. Je ne vais pas me fixer un classement à atteindre la saison prochaine, mais je crois en mes capacités. »
669e de la hiérarchie planétaire début 2022, 255e en janvier 2023, le natif de Novi Pazar a réussi la meilleure saison de sa vie pour venir frapper aux portes du top 100. En jouant notamment ses deux premières demi-finales sur le circuit principal, à Gstaad sur terre battue en juillet, puis à Astana sur dur extérieur début octobre. Grâce à un style de jeu épastrouillant de puissance. « Je trouve que je suis un joueur agressif, j’essaie de dicter le rythme, a-t-il expliqué pour le site de l’ATP. Je pense avoir un bon service et un bon coup droit. » Un peu plus que « bon », pour être tout à fait exact.
Continuer à progresser physiquement : la priorité
Adepte du « one-two punch » - première balle suivie d’un coup droit gagnant pour terminer le travail -, Medjedović, sans être un géant pour un joueur de tennis, a notamment fait pétarader 69 aces du haut de son mètre 89 tout au long de son parcours au Masters Next Gen. Un record dans la compétition. Si ses qualités de frappe étaient connues depuis son adolescence en Serbie, il a franchi un cap en améliorant un autre secteur de son jeu sous la houlette de Viktor Troicki : le physique. Afin d’être plus endurant pour ne plus voir son « pourcentage de première balle chuter » au cours d’un match, et plus précis sur son jeu de jambes afin de réduire drastiquement le nombre de « fautes sur des coups faciles », comme il l’a expliqué à Tennis Majors.
« J’ai l’impression que le tennis s’est très souvent joué sur le physique ces dernières années, a-t-il ajouté. C’est ce que tous les joueurs plus âgés me disent maintenant : physique, physique, physique. Je vais mettre l’accent là-dessus pendant la pré-saison. » Une préparation prévue en partie avec Novak Djokovic, qui l’a invité à venir s’entraîner à Dubaï. Avant de s’envoler pour l’Australie pour représenter son pays, lors de l’ATP Cup, avec l’homme qui l’a pris sous son aile depuis plusieurs années maintenant.
« Tout ce qu’Hamad a à faire, c’est s’entraîner. Je m’occupe du reste » - Novak Djokovic
« Novak a vraiment fait de gros efforts pour Hamad, financièrement, mentalement et socialement, a confié Eldin Mejedović, père de, à Sportal.rs l’an passé. Je me souviens de ma deuxième conversation avec lui. Il me donnait des conseils pour la carrière d’Hamad, en me proposant un coach etc. Je lui ai répondu : “Tout ça, c’est trop cher pour nous”. Il m’a alors dit : “Tout ce qu’Hamad a à faire, c’est s’entraîner. Je m’occupe du reste. Et je ne fais pas ça pour un retour sur investissement. J’ai déjà de l’argent. Quel genre d’homme serais-je si je n’aidais pas ceux qui le méritent ? Tu sais ce que vous allez faire ? Un jour, quand Hamad aura réussi, vous aiderez quelqu’un à votre tour. »
« Pendant toute la saison dernière (en 2021), nous n’avons pas déboursé un centime en coachs, kinés, billets d’avions, hôtels, préparations etc., a ajouté Eldin Medjedović. Et ce n’est pas une petite somme d’argent dans le monde du tennis, bien au contraire. » À moins d’être le «Doc » Emett Brown ou Marty McFly, difficile de dire jusqu’où peut aller l’éclosion d’Hamad Medjedović. Mais en étant pris sous l’aile de Novak Djokovic, il va profiter d’un élan royal pour s’évertuer à exploiter le maximum de son potentiel et tenter de voler le plus haut possible. De quoi prouver que le titre du Masters Next Gen est bien réservé aux oiseaux rares.
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