Luca Van Assche et Diane Parry : la Team BNP Paribas Jeunes Talents s’invite à l’Open d’Australie

Du haut de son mètre 78 pour 70 kilos d’après sa fiche ATP, Luca Van Assche ne promène pas une silhouette de nageur olympique. Mais il est déjà prêt à plonger dans le grand bain. À 18 ans, le vainqueur de Roland-Garros junior 2021 s’apprête à disputer son premier tournoi du Grand Chelem sur le circuit principal. Une nouvelle officielle depuis le 12 décembre et l’annonce de l’attribution des wild cards accordées à la Fédération française de tennis. Un cadeau de Noël en avance bien mérité. Même si, naviguant à merveille dans les eaux remuantes du circuit Challenger, “LVA” s’est rarement montré sage et obéissant face à ses adversaires.

502e mondial début 2022, il a atteint le 137e rang douze mois plus tard, dans la foulée d’une finale à Valence, sa troisième en Challenger, suivie de son premier sacre dans cette catégorie de tournois, à Maia. “Terminer l’année avec ce titre, c’est la plus belle récompense pour tout le travail effectué, a-t-il répondu à We Are Tennis. Oui, je suis très fier de moi. C’était vraiment un grand soulagement, c’était mon gros objectif de la saison.” 142e cette semaine, le Français, comptant un an de moins que Carlos Alcaraz et Holger Rune, s’est imposé comme le plus jeune joueur des 193 premiers mondiaux. Le 194e étant le Chinois Juncheng Shang, 17 printemps.

“Je ne pensais pas être aussi haut (fin 2022), même si je ne me mettais pas de limite, a-t-il confié. Je savais que j’avais le niveau, mais enchaîner autant de bons résultats en si peu de temps, c’était même plus qu’inespéré.” Après avoir débuté l’année en ouvrant son palmarès chez les professionnels lors de l’ITF de Bagnoles-de-l’Orne, il a continué à passer les paliers. Outre ses performances en Challenger, il s’est offert ses deux premiers membres du top 100 : Nuño Borges, 95e, à Brest ; Roberto Carballes Baéna, 76e, à Valence. “J’ai progressé dans tous les aspects, surtout mentalement ces derniers mois, a-t-il expliqué. La prochaine étape ? Forcément, maintenant que je n’en suis plus très loin, c’est d’entrer dans les 100 à court terme.”

Top 100 : Van Assche en conquête, Parry en reconquête

Au niveau ATP, Luca Van Assche n’a, pour le moment, disputé qu’une rencontre. C’était à Anvers, après s’être extirpé des qualifications, face à un Yoshihito Nishioka alors 39e de la hiérarchie planétaire. Résultat : revers au bout du suspens, 5/7 6/2 7/6¹ après sept balles de match sauvées avant de céder en 2h50. Sans doute l’une des fameuses “défaites qui [l]’ont fait beaucoup grandir”. Compère de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, Diane Pary, elle aussi, a beaucoup grandi en 2022. 117e le 10 janvier, elle s’est hissée jusqu’à la 58e place WTA fin octobre, peu après avoir fêté ses 20 ans. Notamment grâce à ses premiers exploits en Majeur.

Sur l’ocre de Roland-Garros, elle a terrassé une Barbora Krejčíková alors numéro 2 mondiale et tenante du titre, avant d’éliminer Camila Osorio et d’atteindre le troisième tour d’une levée du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Une performance itérée un mois plus tard sur le gazon de Wimbledon. Enchaînant avec son premier quart de finale sur le circuit principal, à Palerme, puis sa première demi-finale, à Granby, elle a confirmé ses progrès. Y compris sur dur, avec deux nouveaux quarts, à Portorož et Monastir. De quoi attirer l’attention du capitaine Julien Benneteau pour obtenir sa première sélection en équipe de France de Billie Jean King Cup, mi-novembre.

“Oui, jouer pour son équipe, ça met plus de pression, a-t-elle déclaré en conférence de presse après son succès 6/7⁵ 6/2 7/6³, en sauvant une balle de match, face à la Néerlandaise Suzan Lamens lors des barrages joués devant le public tricolore au Portel. Ce n’est pas évident de gagner sans avoir les meilleures sensations, ce genre de match fait progresser. J’adore ce type d’ambiance. (...) C’est un rêve (de jouer en équipe de France).” Un rêve bien plus important que ses propres ambitions strictement personnelles et comptables. En honorant l’appel de la patrie, la joueuse au revers à une main a, d’office, fait une croix sur une partie de ses points WTA.

En novembre 2021, elle s’était exilée sur la terre battue sud-américaine pour passer de la 174e place à la 115e en alignant : finale à Buenos Aires (WTA 125), demi-finale à Santiago du Chili (ITF W60+H) et titre à Montevideo (WTA 125). Soit un pactole de 315 points. Sortie d’entrée à Angers après ses débuts réussis avec les Bleues, la native de Nice n’a pu empêcher la sortie du top 100 pour terminer l’année. L’esprit d’équipe a eu un coût, mais la FFT lui a renvoyé l’ascenseur en lui offrant l’invitation pour l’Open d’Australie. En cas d’entrée en lice réussie à Melbourne, elle retrouverait le top 100. Avec l’ambition de s’y installer durablement, et jusqu’à s’y sentir comme un poisson dans l’eau.