Novak Djokovic est le GOAT

11 sept. 2023 à 17:05:00 | par Eli Weinstein

En dominant Daniil Medvedev en trois sets, en finale de l’US Open, Novak Djokovic a égalé le record de titres en Grand Chelem détenu par Margaret Court : 24 ! Avec ce chiffre hallucinant, le Serbe devient incontestablement le meilleur de tous les temps « AKA » : the GOAT !

Mea maxima culpa. Il y a deux ans jour pour jour, j’avais écrit que Novak Djokovic ne pourrait jamais devenir le GOAT. La raison qui m’avait poussé à aligner ces mots était sa contre-performance en finale de l’US Open, alors qu'il avait l’occasion de clouer le bec à tout l’univers tennis en réalisant le Grand Chelem calendaire. Au lieu de ça, il avait livré un des pires non-matches de sa carrière face à un certain… Daniil Medvedev. Attention, ce n’est pas souvent que vous lirez les mots suivants dans mes papiers, mais... j’avais tort !

Roger qui ?

Deux ans après ce qui est sans doute l'un des pires dimanches de sa carrière, Novak Djokovic force le respect avec cette victoire et son 24e titre du Grand Chelem. D’ailleurs, son équipementier a ressorti les vestes qu’il avait prévu de distribuer à Wimbledon...
Même si Rafael Nadal parvenait à revenir à son meilleur niveau, combien de temps encore pourrait-il le maintenir et combien de titres du Grand Chelem peut-il sincèrement espérer remporter ? Un ? Deux ? Aucun ? Concernant Federer, il a désormais quatre titres de retard et lui ne reviendra plus jamais. Pire, les enfants qui commencent maintenant le tennis diront « Roger qui ? ». Pour eux, il n’y a qu’un seul champion et c’est Novak. Ils aiment Carlitos, mais ils comprennent que le plus grand, c’est Novak.

A contrario, Novak Djokovic est, quant à lui, en pleine forme. Il a même rarement été autant en pleine possession de ses moyens. La question lui a d’ailleurs été posée en conférence de presse, à savoir quelle version de Novak gagnerait le match entre celui d’aujourd’hui, et celui de 2011, de 2015 ou même de 2021 ? Malin comme il est, « Nole » a juste répondu qu’il n’aimerait tout simplement « pas être confronté à lui-même », car trop pénible à jouer !

Face à Medvedev, Djokovic a compris qu’il fallait servir le coup droit du Russe

Ça, c’est bien vrai. Il est pénible à jouer. Tout revient. Toujours. Et pas n’importe comment. Les zones trouvées sont improbables. Son sens de la tactique, peut-être un aspect de son jeu dont on parle un peu moins, est particulièrement développé. Comme aime souvent à le dire Mats Wilander, son Q.I. tennistique est très élevé. Hier, face à Medvedev, il avait compris qu’il fallait servir le coup droit du Russe. Il l’a fait et refait. Et à chaque fois, ça a fait mouche.

Pour revenir au débat, qui n’en est plus un, on peut maintenant facilement dire que, de notre vécu, le record de Novak ne sera pas égalé. J’entends déjà les anti-Novak intervenir : « Mais comment peut-il dire cela ?!! », « Il est gonflé, lui, genre il connaît l’avenir ! ». Et bien oui. Suffit de regarder la liste des recordmen de titres en Grand Chelem. Après Rafa, qui est à 22 et y restera sans doute à moins d’aller chercher 23, les seuls joueurs en activité qui ont remporté plus d’un titre du Grand Chelem sont Stan Wawrinka et Andy Murray, tous les deux avec trois petits titres… 

Ok, c’est possible, mais compliqué. S'il devait y avoir un candidat, il semblerait, pour le moment, qu’il s’agisse de Carlos Alcaraz. Admettons que ce dernier remporte deux titres par an, il battrait alors le record... en 2035 !

Le feu brûle encore en Novak Djokovic et son règne est loin de s’achever

Avant qu’il n’arrive à ce chiffre stratosphérique de 24, Novak ne mettait pas tout le monde d’accord car sa personnalité est ce qu’elle est et, naturellement, l’amour abondait moins dans son sens. C’est d’ailleurs tout à fait naturel lorsqu’on est disqualifié de l’US Open pour avoir envoyé une balle dans la gorge d’une juge de ligne, ou lorsqu’on déclare forfait pour le match pour la médaille de bronze olympique en double mixte ou, enfin, lorsqu’on effraie des ramasseurs de balles. 

Des exemples comme ceux-là, dans la carrière de Novak Djokovic, il y en a des dizaines et des dizaines, alors que ses principaux rivaux faisaient plutôt figure de gendre idéal. Or pour une raison que je ne comprends toujours pas très bien, la personnalité entrait en jeu pour les critères du GOAT. 

C’était faux avant, ça l’est encore aujourd’hui. On ne peut pas se baser sur du subjectif, seuls les faits sont juges de paix. Aujourd’hui, Novak Djokovic détient vingt-quatre titres du Grand Chelem. Il peut, facilement, en ajouter encore deux, trois, cinq, qui sait… Ce qu’on sait, en revanche, c'est que le feu brûle encore en lui et que son règne est loin de s’achever.

Il ne fait plus aucun doute que Novak Djokovic, sympa, pas sympa, aimé, mal-aimé, est bel et bien le GOAT « no questions asked ». C'est comme ça !

On l'oublierait presque, mais il redevient évidemment numéro 1 mondial.

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