Dominic Thiem, Ugo Humbert, Albert Ramos-Vinolas, Benoît Paire, Mikael Ymer, Adrian Mannarino, Stan Wawrinka, Richard Gasquet, Andy Murray et j’en passe. Bref, il me plaît bien ce tableau du Masters 1000 de Rome par——-, ah, on me glisse dans l’oreillette qu’il ne s’agit en fait pas de Rome du tout, mais du plateau du Challenger 175BNP Paribas Pimerose de Bordeaux !
Mais oui, Jean-Baptiste Perlant, directeur du tournoi, peut être très fier de son plateau : « Parfois, je ne réalise même pas qu’on parle de mon tournoi. On accueille tout de même trois vainqueurs de Grand-Chelem, un ancien numéro 1 mondial, et beaucoup de joueurs français qui sont très bien classés. » C’est vrai qu’il est exceptionnel ce plateau. Le parrain du tournoi, Fabrice Santoro, ne s’y trompe pas non plus lorsqu’il dit : « J'aime vraiment Bordeaux et je crois que cette édition 2023 sera exceptionnelle, car il n'y a pas un seul tournoi au monde de cette catégorie qui peut se vanter d'avoir des joueurs aussi forts et trois anciens vainqueurs de Grand Chelem. »
Alors mettons ces vainqueurs du Grand Chelem de côté, ainsi que l’ancien numéro 1 mondial (Andy Murray, qui fait donc aussi partie du premier groupe !). Et concentrons-nous, si vous le voulez bien, sur l’armada française présente dans le tableau final. Ils sont onze et auraient même pu être douze si Gaël Monfils ne s’était pas retiré.
Alors qui sont-ils, et quelles sont leur chances ?
Dans la partie haute du tableau, on retrouve Mathias Bourgue, qui a bénéficié d’une wild card, Benoît Paire qui a intégré le tableau en tant que Spécial Exempt, Corentin Moutet, Adrian Mannarino, Arthur Cazaux et Arthur Rinderknech.
Celui qui a le vent en poupe, en mode plus plus, c'est Benoît Paire. L’Avignonnais a atteint la finale du Challenger de Francavilla (Italie) la semaine passée. Avant cela, il s’était qualifié pour le tableau final à Madrid et s’était incliné 7-6 au 3e set du premier tour. En mars, il a remporté un Challenger au Mexique. On a vraiment le sentiment que Benoît est motivé comme jamais et, surtout, que son tennis est revenu. Son premier tour à Bordeaux ne pourrait être plus compliqué, vu qu’il joue, non pas contre la tête de série 1 ou même 2, mais face à un « alternate » autrichien mieux connu sous le nom de Dominic Thiem. Ce dernier, de retour dans le Top 100, est doucement mais sûrement en train de refaire surface sur la planète tennis. La terre battue est sa surface fétiche et il sera un client très compliqué à gérer pour Paire.
Mathias Bourgue jouera contre un qualifié tout comme Corentin Moutet. Adrian Mannarino, de par son statut de tête de série 4, est exempt du premier tour et attendra au deuxième Albert Ramos-Vinolas ou le qualifié qui va le défier. Le match des Arthurs viendra clôturer ce premier tour du haut de tableau pour les joueurs français.
Rafael Nadal aurait pu aussi être à Bordeaux !
Dans la partie basse du tableau, on retrouve donc les cinq joueurs restant non évoqués ci-dessus. Harold Mayot, pas aussi jeune que son adversaire du jour Luca Van Assche, mais pas bien vieux tout de même, va tenter de poursuivre sa marche vers le haut. Pour cela, il faudra qu’il vienne à bout d’un des meilleurs Français de cette première partie de saison.
Richard Gasquet, au même titre que « Manna », bénéficie d’un bye en raison de son statut de tête de série 3. Au deuxième tour, le Sudiste affrontera l'Australien Thanasi Kokkinakis, vainqueur aujourd'hui du Britannique Ryan Peniston.
Pour Ugo Humbert, après avoir testé Luca Van Assche en finale du Challenger de Pau - tournoi remporté par le jeune Francilien -, il aura le droit de tester le BFF de Luca : Arthur (tiens encore un !) Fils. Face au « shotmaker » qu’est le plus jeune des deux Français, Umbert sera plus dans sa zone de confort avec des points disputés en cadence.
Et après ? S’il parvient à se sortir des griffes autrichiennes de Dominic Thiem, qui se traduisent par des coups du fond du court aussi précis que violents, alors Benoît Paire pourra espérer un autre très bon résultat après à sa finale à Francavilla. On sait également que « Ritchie » est en forme, tout comme Arthur Fils. Il y a des chances qu’un de ces trois-là soit le Français qui ira le plus loin dans le tableau.
Le titre ou une finale pour un Français, on prend volontiers ! On sait déjà en revanche qui ne remportera pas ce tournoi : Rafael Nadal. Le directeur du tournoi, Jean-Baptiste Perlant, flairant le coup, a proposé à Carlos Costa, l’agent de Rafa, une des wild-cards. « Carlos Costa, raconte Perlant, m'a très gentiment répondu que Nadal poursuivait sa préparation chez lui à Manacor, qu'il n'était pas prêt et était engagé dans une course contre la montre pour être prêt à Roland-Garros. » Tout d’abord, bravo à Jean-Baptiste Perlant d’avoir tenté et, surtout, on croise fort les doigts pour que le champion puissance 14 soit bel et bien présent à Roland-Garros pour défendre son bien et, pourquoi pas, en rajouter un 15e...