Luca Van Assche : « je suis super fier d’avoir gagné ce tournoi »

Peux-tu nous décrire un peu cette finale incroyable ? 
Oui, c’était une finale incroyable, un énorme combat avec Ugo (Humbert). Il sait tout le respect que j'ai pour lui. Je pense que pour une finale comme ça, il faut avoir deux énormes joueurs et aujourd’hui c’était le cas. Ça s’est joué à rien. Donc voilà, c'est toujours compliqué pour le perdant, mais franchement, c’était  un super match et je suis tellement content qu’il ait tourné en ma faveur. 

Est-ce que tu peux perdre ce match et si oui, combien de fois ? 
Forcément, je me suis vu perdre le match. Plusieurs fois même.. Il a d’abord mené 3-0 double break dans la dernière manche. Puis il a eu deux balles de matches lorsqu’il menait 6-4 au tie-break. Durant ces moments-là, je n'étais vraiment pas serein, mais je n’ai jamais arrêté d’y croire. J’y ai toujours cru du début à la fin et je pense que c'est ce qui m’a permis de sortir un match d’un tel niveau. 

C'est le match le plus long que j'ai joué de ma carrière.

On a l’impression que tu pouvais jouer un set de plus, ta couverture de terrain était exceptionnelle. 
Je suis un peu fatigué quand même (rires), mais après, c'était le dernier match de la semaine, donc il fallait vraiment tout donner. Si ça avait été le premier tour, ça aurait été un peu compliqué d’enchaîner après. Mais c’est vrai que physiquement, je suis super bien. Je remercie d’ailleurs mon entraîneur physique, car je pense que sans lui, à la fin du deuxième, je me serais écroulé. 

C'est la finale la plus longue de l'histoire d'un tournoi Challenger. Ça rajoute un peu de saveur?
Oui, forcément. C'est pour l'instant le match le plus long que j'ai joué de ma carrière. C’était vraiment incroyable. J’ai vécu d’énormes émotions durant le match. Je pense que maintenant il faut que la pression retombe un peu et je vais réaliser plus tard ce qu’on a réalisé tous les deux durant cette finale.

Sur la semaine en quart de finale tu es mené 6-4 2-0 par Rodionov et tu renverses le match. Puis tu sors la tête de série 1 en la personne d’Arthur Rinderknech, et tu termines sur la tête de série 2 avec Ugo. C’est trois jours magnifiques.
Tout le tournoi a été magnifique. Je n’ai joué que contre des joueurs excellents. Voilà, je suis super fier d’avoir gagné ce tournoi. 

Tu vas être aux portes du Top 100, l'ambition sera elle décuplée ? 
Oui, forcément. Gagner un titre ici et avoir un tel classement demain (aujourd’hui), ça donne énormément d’ambition. 

Je ne sais même pas comment elle est tombée dans le court

Tu parlais de l'ambiance de la semaine avec le public.  Ça a sans doute été un soutien fondamental, surtout durant la finale?
Pour moi, c'est une des premières fois où je joue devant un tel public. J’y ai vraiment pris beaucoup de plaisir. Etonnement, j’étais plutôt à l'aise même. Je me suis même découvert une personnalité différente que d’habitude. C'était vraiment super cool et ça me ferait plaisir de revenir ici dans les prochaines années. 

Il a quand même fallu que tu fasses un point mutant pour lever le bras !
Je l’ai fait deux fois même ! C'est la première de ma vie que je fais ça, donc ça m'a surpris moi-même. Je me rappelle très bien du point d’ailleurs. C’était à 3 partout et balle de jeu pour moi dans le 3e. Je tente un lob après un long échange, et elle tombe dedans. Je ne sais même pas comment elle est tombée dans le court. Après, c'est sorti tout seul. Ce sont des réactions que tu ne contrôles pas. Mais j’avoue que c’était incroyable. J’ai adoré cette sensation. Ça me donne envie recommencer.

Est-ce que tu avais l'impression de jouer un match qui était au-delà d’un Challenger ? Le niveau était celui d’un 500, ou d’un Grand Chelem.
Je n’ai pas l'expérience qu’il a. Je n'ai pas encore beaucoup joué des 500, des Masters 1000 et des Grands Chelems, mais forcément je pense que le niveau était très élevé aujourd'hui. En tout cas, pour ma part, c'était plutôt intéressant. Il y a toujours eu des hauts et des bas et j'ai essayé de rester le plus stable possible. Mais je pense qu'il faudrait demander aux spécialistes pour savoir où ils situent le niveau du match.

Ton frère, Paolo, était avec toi, il a joué le rôle de porte bonheur. Est-ce qu'il va voyager avec toi chaque semaine désormais ?
Oui, mon petit frère (14 ans) était là. C'est la première fois qu'il vient en tournée avec moi, et je gagne le tournoi. Donc forcément, j’aimerais bien qu’il m’accompagne tout le temps, mais, je crois qu'il a des obligations scolaires …

La suite, tu disais que t’allais embrayer sur terre battue direct ?
Je vais me reposer un peu maintenant quand même. Mais après, oui, je vais m'entraîner sur terre.