Comme je vous le disais dans mon article de vendredi dernier consacré à Paula Badosa, le format du Masters 1000 de Madrid a été modifié. Dorénavant, le tournoi sur terre battue de la capitale espagnole ne se joue plus sur une semaine, mais sur dix jours. Le tableau est désormais identique à celui d’un Grand Chelem, soit 128 joueurs, à la différence près que les 32 têtes de série bénéficient d’un bye au premier tour. Concrètement, les trois premiers tours se disputent du jeudi au dimanche. La conséquence directe est qu’un grand nombre de joueurs se retrouvent avec une semaine à combler avant de se rendre de la capitale espagnole à l’italienne.
Il n'y a pas mieux que des matches pour garder le rythme
Alors que peut faire cette mini caravane, qui se doit de patienter avant de pouvoir bénéficier de l’hébergement et des terrains d’entraînement romains ? Une grande partie de ces joueurs, américains, sud-américains, asiatiques, australiens, sont très loin de chez eux. Certes, ils pourraient se prendre une chambre d’hôtel quelque part et s’entraîner sur des courts avoisinants pendant une semaine. Le hic, c'est qu’en plus d’être une semaine coûteuse, il faut, pour s’entraîner correctement, avoir des partenaires d’un niveau similaire au sien.
L’idéal est donc d’avoir un tournoi où l’hébergement est couvert (parce que les pauvres, peuchère, ne peuvent se permettre de payer une chambre d’hôtel pendant une semaine) et où l’on peut non seulement s’entraîner avec des « vrais » joueurs, mais en plus disputer des matches de compétition, ce qui est la base pour un joueur de tennis professionnel.
Le tournoi en question n’est autre que le Challenger d’Aix-en-Provence. A l’occasion de sa 10e édition, l’événement provençal est passé à un nouveau statut de « 175 » (effet domino du Masters 1000 de Madrid qui est passé à un tableau de 128). Pour l’édition 2022, remportée par Benjamin Bonzi, le « prize money » total du tournoi était de 90 000 euros. Cette année : 200 000 € ! Cette augmentation conséquente, associée à la semaine vacante pour les « losers » de Madrid, fait que le Challenger 175 d’Aix-en-Provence propose un tableau digne d’un ATP « 250 ».
Gael Monfils face à Andy Murray et Benoit Paire face à David Goffin au 1er tour
Parmi les huit têtes de série du tournoi, on compte Tommy Paul (17e), Brandon Nakashima (44e), Adrian Mannarino (46e), Andy Murray et Alexander Bublik. Outre les têtes d’affiche, on retrouve d'autres noms qu’on connaît bien, tels que Gaël Monfils, David Goffin, Benoît Paire, Luca Van Assche, Arthur Fils et Quentin Halys. Plus de la moitié du tableau est dans le Top 100, sans compter « la Monf » qui est, certes, classé 322e, mais qui ne figure pas à son vrai classement.
Tout ceci explique la raison pour laquelle Arnaud Clément, directeur de l’épreuve, peut se régaler dès le premier tour, avec des affiches du calibre de Paire-Goffin ou Murray-Monfils. Les quarts de finale potentiels pour ce tournoi qui, je le rappelle, n’est qu’un Challenger, sont :
Tommy Paul - Tomas Martin Etcheverry
Mikael Ymer - Grégoire Barrère
Andy Murray - Adrian Mannarino
Alexander Bublik - Brandon Nakashima
Bref, une (très) belle semaine de tennis pour tous les amateurs des grands joueurs et de la terre battue. Et qui plus est avec une billetterie gratuite. Que demande le peuple ?!
J’ai envie de dire: Merci Arnaud !