Carlos Alcaraz, Jannik Sinner, Daniil Medvedev et Karen Khachanov forment le dernier carré du Masters 1000 de Miami. Soit dit en passant, il y a là trois des quatre demi-finalistes du BNP Paribas Open à Indian Wells la semaine dernière. Mais laissons ces athlètes se concentrer et prenons le temps de regarder ce qu’il s’est passé mercredi dernier, le 29 mars 2023, à Malaga, à l’occasion du tirage au sort de la phase de groupes des finales de la Coupe Davis.
Les Bleus de Sébastien Grosjean ont été placés dans le groupe B en compagnie de l’Australie, tête de série numéro 2 du tirage, de la Grande-Bretagne et de la Suisse. Tout ce beau monde se retrouvera après l’US Open, du 12 au 17 septembre, à Manchester à l’AO Arena. Les trois autres groupes sont formés comme ceci :
- A. Canada, Italie, Suède, Chili
- C. Espagne, Serbie, République tchèque, Corée du Sud
- D. Croatie, Pays-Bas, Etats-Unis, Finlande
Comme vous pouvez le voir, il y a du très lourd dans tous les groupes. Il n’y a pas vraiment de groupe de la mort, tous ont deux voire trois équipes très solides. Mais concentrons-nous sur le groupe B et les adversaires de la France. Pour sortir du groupe et disputer la phase finale, du 21 au 26 novembre prochains à Malaga, la France va devoir terminer à la première ou deuxième place de son groupe. Un tel classement passe forcément par une victoire face à l’Australie ou la Grande-Bretagne. Autre chose importante : surtout ne pas sous-estimer la Suisse. Voici un regard un peu plus détaillé sur ces trois rencontres à venir.
Australie / France rime presque avec revanche
Pour Sébastien Grosjean, capitaine de l’équipe de France, le mot « presque » dans la phrase ci-dessus est de trop. Le Marseillais s’est exprimé à l’issue du tirage et a dit ceci : « L'Australie, nous les avons joué l'année dernière en Allemagne au même stade de la compétition, il y aura donc une revanche à prendre ! » J’aime cette ambiance. Pas de chichi, de langue de bois du genre « ce n’est pas une revanche, chaque match est différent bla bla bla… ». Là, le « skipper » de l’équipe de France est très clair dans ses intentions : il s’agirait de battre les « Aussies », point barre. Pourquoi ? Parce qu’ils nous ont battus et privés de finale l'an dernier. Simple. Efficace. Il faudra donc dominer De Minaur, mais sans doute pas Nick Kyrgios qui est un peu en froid depuis ses déclarations moyennes en fin d’année dernière. Au moment de la finale de la Coupe Davis, il avait lancé : « C’est volontiers que je choisis de passer du temps avec ma petite amie et ma famille, en profitant avec eux de moments uniques tout en gagnant beaucoup d’argent, plutôt que de jouer une semaine dans une épreuve où je ne peux pas voir ma copine et où je ne suis pas si bien payé ! » A moins de revirement de situation, on ne devrait donc pas voir Nick Kyrgios dans la ville du Théâtre des Rêves. Pour passer l’Australie, il faudra donc battre Alex De Minaur.
Grande-Bretagne / France, un crunch tennistique
Si l’équipe de France pouvait s’inspirer du XV de France lorsqu’elle affrontera les « British », ça ne pourrait être qu’une bonne chose. Les 53 pions qu’Antoine Dupont et ses « collègues » ont collé au XV de la Rose se traduirait par un joli 3-0. Sauf que voilà, bien que l’Australie soit l’équipe tête de série du groupe, la Grande-Bretagne est à mon sens l’équipe favorite pour sortir première. Outre le fait d’évoluer à domicile, et donc d’avoir le soutien du public, elle présente également l’effectif le plus garni des quatre équipes présentes : deux membres du Top 30 (Cameron Norrie et Daniel Evans), un membre du Top 50 mais qui sera bientôt plus haut - c’est certain - en la personne de Jack Draper et l’inclassable Andy Murray, qui représente une immense menace, que ce soit en joueur 1, 2 ou en double aux côtés de son grand frère Jamie. Cette équipe, emmenée par Leon Smith, va être très difficile à battre. D’ailleurs, le capitaine britannique est conscient de l’avantage d’évoluer à domicile dans un groupe « compétitif », où il compte justement « profiter de jouer à Manchester ». Battre la Grande-Bretagne ne serait pas un exploit, mais on n'en serait pas loin, tant leur équipe est belle, avec une grande profondeur de banc. Ça pourrait faire un beau « crunch ».
France / Suisse, une rencontre à ne surtout pas sous-estimer
Sur le papier, la Suisse est l’équipe la plus « faible » du groupe. Elle sera une équipe que les trois autres nations, et surtout la France, devront impérativement battre pour espérer sortir du groupe avec deux rencontres gagnées. Avec dans ses rangs l’espoir montant Marc-Andrea Huesler (47e), mais aussi l’ultra expérimenté, vainqueur de l’épreuve en 2014 (aux côtés d’un Federer diminué), j'ai nommé Stan Wawrinka, la Suisse voudra venir jouer les trouble-fêtes dans le groupe B. En plus d’être l’équipe considérée comme « l’outsider » du groupe, son capitaine historique Séverin Luthi redoute la force de frappe des trois autres équipes qui sont « toutes des nations de Grand Chelem ». C’est une remarque pertinente. On sait qu’organiser un Grand Chelem assure une certaine garantie financière à une fédération. Mais comme Séverin Luthi le sait bien, l’argent ne fait pas toujours le bonheur. Il positionne d’entrée son équipe comme le petit poucet du groupe, sachant très bien qu’en faisant cela, il retire la pression des épaules de ses joueurs pour performer.
La France se déplacera donc à Manchester dans cinq mois et demi pour affronter la Grande-Bretagne, l’Australie et la Suisse. Il est certain que d’ici là il peut/va se passer beaucoup de choses. Des joueurs vont se blesser, d’autres reviendront de blessures, certains vont exploser sur le circuit alors que d'autres connaîtront des périodes plus compliquées. Mais si l’on devait pronostiquer un groupe tricolore, je parierais volontiers mon thermobag que Sébastien Grosjean emmènera avec lui Adrian Mannarino, Ugo Humbert, Benjamin Bonzi, Edouard Roger-Vasselin et Nicolas Mahut.
Et justement, on a commencé avec Miami, alors terminons avec la Floride, en rappelant que les deux derniers nommés s'affrontent en finale du double pour le titre du Masters 1000.
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Les joueurs
Daniil Medvedev
Karen Khachanov
Ugo Humbert
Adrian Mannarino
Jannik Sinner
Carlos Alcaraz
Benjamin Bonzi
Nicolas Mahut
Edouard Roger-Vasselin