Nadal, Djokovic, Medvedev et les autres taillent une bavette

Ça y est, le Masters 2022 a commencé à Turin avec les huit meilleurs joueurs du monde ou presque. Le « presque » est pour Carlos Alcaraz et Alexander Zverev, qui sont tous les deux blessés et, de fait, privés d’ATP Finals. J’ai ajouté Zverev car je pense que s’il ne s’était pas blessé à Roland-Garros, il aurait sans doute fait partie de ce Top 8. D’ailleurs, pour la petite histoire, il va disputer des matches par équipes au mois de décembre dans la World Tennis League.

Mais revenons à nos moutons, nos huit moutons ou plutôt béliers. Avant que ne démarre la compétition, un certain nombre d’opérations médiatiques ont été organisées avec la crème de la crème. Des séances photos en tenue de ville où, comme l’a justement fait remarquer Reilly Opelka dans le tweet ci-dessous, chaque participant (ou presque), sous contrat avec une marque de montre, a bien fait le job de remonter la manche gauche.

Mais le clou du « media day » a été cette conversation organisée avec les huit joueurs. Assis en arc de cercle, il y avait donc Daniil Medvedev, Rafael Nadal, Félix Auger-Aliassime, Taylor Fritz, Stefanos Tsitsipas, Casper Ruud, Novak Djokovic et Andrey Rublev. Pas dégueu comme casting.

Un peu d’huile dans ce taillage de bavette.

Très belle initiative de la part des organisateurs. Il est évident que le concept n’est pas encore bien rôdé. Lorsqu’on regarde la vidéo, on s’aperçoit qu’à certains moments, les joueurs ne se parlent pas entre eux, mais s’adressent à une tierce personne qui se trouve hors cadre et qui était sans doute là pour mettre un peu d’huile dans ce taillage de bavette, un peu forcé, il faut le dire. 

La voici :

Que peut-on retenir d’intéressant de cette séquence ?

Tout d’abord que Rafael Nadal, en tant que taulier (Novak est aussi un des deux tauliers, mais est plus jeune donc…), a pris la parole alors que tout le monde apparaissait un peu timide ou pas très à l’aise. L’Espagnol a fait du Nadal, en étant très sérieux et en faisant un compliment à son rival de toujours, pour le coup assis juste en face de lui. Cette déclaration avait l’air sincère. Tellement que même Novak a été pris de court.

Casper est-il dans la pièce ?

Les autres joueurs qui se sont démarqués sont Daniil Medvedev, qui était comme, à son habitude, assez bavard et qui parle rarement pour ne rien dire. Il y a eu aussi son compatriote, Andrey Rublev, qui a clairement endossé le rôle de boute-en-train de la bande, sans pour autant ne dire que des bêtises. Et Félix Auger-Aliassime, qui a scotché toute l’assemblée avec sa capacité à (très) bien s’exprimer, tout en disant des choses intéressantes à chaque prise de parole. A tel point qu’il a immédiatement été surnommé « Oxford » par Rublev. Un surnom que Medvedev s’est empressé de reprendre. On verra si ça tient.

J’applaudis cette initiative, mais je regrette, comme d’habitude dans le tennis, le manque de courage d’aller un peu plus loin. Tout est toujours tellement lisse que ça en devient un peu soporifique. Pourtant, l’occasion était si belle ! Il suffisait juste de proposer des questions un peu plus osées que celles qui ont été posées.

En voici quelques-unes qui, je pense, auraient pu être d’excellents « conversation starters » :

- Pensez-vous que Rafa jouera encore au tennis à l’occasion de Roland-Garros 2023 et si oui, peut-il gagner le numéro 15 ?

- Si Novak avait pu disputer l’Open d'Australie et l’US Open, pensez-vous que Rafael Nadal et Carlos Alcaraz en auraient été les lauréats ?

- Qui est le GOAT ?

Après, on aurait même pu rire un peu si on avait eu des questions du type :

-Casper est-il dans la pièce ?

-Qui autour de cette table a déjà eu envie d’en venir aux mains avec Nick Kyrgios ?

-Benoît Paire, on en parle ?

En conclusion, je réitère mes félicitations, tout en regrettant le manque d’audace ainsi que le petit souci de réalisation lorsque Daniil Medvedev s’adresse aux coulisses alors que les sept autres meilleurs joueurs du monde sont face à lui.

Mais surtout, j’aimerais que ce soit refait.