Le tournoi de Tel-Aviv a dû payer bonbon pour s’offrir Novak Djokovic comme tête de série numéro 1 (j’y reviendrai). Mais ils ont profité de la situation du Serbe, qui est en manque cruel de matches, suite à son été blanc de toute compétition.
Vous n’êtes, bien sûr, pas sans savoir que Novak Djokovic n’a pas disputé un match de tennis officiel depuis le 10 juillet 2022 ! Presque 3 mois ! Une éternité pour un athlète de haut niveau. De manière à terminer l’année le mieux possible et de s’assurer une qualification au Masters, Novak va donc devoir gagner des matches. Certes, il n’est pas loin de confirmer sa place à Turin, mais il lui reste encore un peu de travail.
Novak Djokovic n’est pas à Tel-Aviv pour les 250 points.
Grâce à son titre du Grand Chelem remporté à Wimbledon, « Nolé » est quasiment assuré de se qualifier pour Turin. La seule condition qu’il doit remplir est de terminer l’année parmi les 20 meilleurs à la « Race ». Il est actuellement 15e mais s’il s’impose à Tel-Aviv, il mettra le 20e à près de 600 points, ce qui devrait être plus que suffisant pour aller boire des cappuccinos à Turin. En plus, il a encore Bercy (et ses 1000 points), où Novak Djokovic a pris la bonne habitude d’être très très bon (6 titres).
Ne vous trompez pas, Novak Djokovic n’est pas à Tel-Aviv pour les 250 points délivrés par le tournoi au vainqueur, ni pour les 146 000 euros qui vont avec. Evidemment, il ne crache pas dans la soupe, mais je vous assure que là n’est pas sa source de motivation. L’homme aux 21 Grands Chelems doit se remettre dans le bain. On comprend mieux cela en faisant un petit voyage dans le temps. Entre le moment où Novak est devenu Djokovic (2007/2008) et le Covid (2020), il n’a jamais disputé un 250 après l’US Open. Là, il enchaînera même la semaine prochaine au Kazakhstan, avec le tournoi ATP 500 de Nur-Sultan.
Novak « fait bien le boulot ».
En attendant, le numéro 7 mondial (tellement bizarre d’écrire ça) fait le bonheur des fans de tennis en Israël. Les places pour la finale se vendent à près de 500 euros. Si le Serbe n'y est pas ... Hier, jeudi 29 septembre, il a disputé son premier match à l’occasion du 2e tour (bye au premier tour oblige) face à Pablo Andujar. Simple formalité, tant le Serbe s’est défait facilement de l’Espagnol 6-0 6-3. Son match, aujourd’hui, en quarts de finale face à Vasek Pospisil ne devrait pas lui poser trop de problème non plus. Mais il récupère du rythme.
Et puis je vous parlais du prize money plus haut, et à quel point ce n’était pas un vecteur d’émotion pour le récent vainqueur de Wimbledon. En revanche, la garantie qu’il a obtenue pour venir disputer le 250 de Tel-Aviv devait être colossale. La garantie au tennis n’est pas du tout illégale. C’est un levier dont dispose certains tournois pour attirer les grands noms. Pour un directeur, payer Novak Djokovic en plus pour qu'il participe à son tournoi n’est pas du tout illogique. Grâce à lui, on peut vendre 4 fois plus de billets, à savoir le nombre de matches qu’il dispute. Le tournoi peut aussi communiquer en se servant de l’image du joueur. Or il est plutôt normal de rémunérer quelqu’un lorsqu’on colle des posters de son visage partout en ville.
Et puis, il ne faut pas oublier que Novak « fait bien le boulot » comme on dit. Il ne vient pas prendre l’argent en assurant un service minimum. On l’a ainsi vu se faire un petit entraînement au bord de l’eau en mode incognito. Tout sauf du hasard. On l’a aussi vu jouer avec des enfants lors d’un entraînement. Durant cette séquence, on voit bien qu’il fait les efforts. Il ne fait pas que signer trois casquettes et quatre t-shirts. Et pour finir, il offre du spectacle sur le court, ce qui demeure le principal.
En disputant Tel-Aviv cette semaine et Nur-Sultan la semaine prochaine, Novak Djokovic affiche clairement ses ambitions pour la fin de la saison. Il veut remporter un 7e titre à Paris et enchaîner avec le Masters, et pourquoi pas la Coupe Davis. Il veut finir très fort. Alors méfiance vis-à-vis du champion hors norme qui, pour le coup, semble très motivé.