L'Open 13 Provence s'est terminé hier avec la victoire de Karen Khachanov, futur très grand joueur (sans parler de son 1m98) sur un Lucas Pouille proche de son meilleur niveau. Je ne vais pas vous faire l'analyse du match, ni de la qualité de la 2e balle du Russe sur les jeux impairs. D'autres s'en sont chargés et bien mieux que je ne puisse espérer le faire.
Je préfère m'attarder sur une info qui est sortie mais qui n'a pas, à mon sens, reçu l'écho mérité au vu du geste qui s'est produit dimanche avant la finale.Vous n'êtes pas sans savoir que les grands joueurs de tennis (ceux qui sont « bankables ») sur les tournois ATP 250 - comme l'Open 13 Provence - ou ATP 500 perçoivent ce qu'on appelle dans le jargon une « garantie ».
En marge des prix versés en fonction du résultat, le tournoi s’assure la présence du joueur contre une somme d'argent supplémentaire. Les montants varient en fonction de la cote de popularité du joueur. Pour certains, c'est en milliers d'euros, d'autres en centaines de milliers, et quelques-uns - je vous laisse deviner qui - c'est en million(s). C'est du donnant donnant. La présence du joueur va stimuler la billetterie, augmenter l’intérêt médiatique, etc.
Rien de bien étonnant. D'autres sports fonctionnent de la même manière : athlétisme, golf, boxe, patinage, natation, pêche à la truite, et j’en passe.
Au tennis la garantie, dans la majorité des cas, est versée quel que soit les résultats du joueur dans le tournoi. Même si on commence à voir des garanties indexées sur le nombre de matches remportés par le joueur. Il est très rare qu'un joueur rende sa garantie au tournoi en cas de mauvaise performance. Ça n'arrive presque jamais. En revanche, des joueurs qui perdent au 2e tour puis qui s'en vont avec l'oseille ça c'est moins rare.
Alors quand Stan Wawrinka à l'Open 13 Provence rend l'intégralité de sa prime de participation, ça doit être souligné et resouligné. Mais, il faut aussi doublement, voir triplement souligner le geste du directeur du tournoi, Jean-François Caujolle. Avec l'accord du joueur, il a décidé de reverser une partie de cette somme à des œuvres caritatives destinées à l'enfance. 50 000 euros ont donc été partagés par une dizaine d'associations dont deux choisis par Wawrinka.
Je travaille dans le tennis depuis une vingtaine d'année, et je peux vous assurer que ce genre de geste ne court vraiment pas les rues.Espérons que c'est le début d'une nouvelle tendance.
En attendant, Stan, Jean-François, chapeau.