Le 10 septembre 2018, Caroline Garcia était classée à la 4e place mondiale. Elle terminait une saison bien garnie, avec des huitièmes de finale à l’Open d’Australie, au BNP Paribas Open d'Indian Wells ou encore à Roland-Garros, des quarts à Doha, Dubaï, Rome, Majorque, Montréal, New Haven et Tokyo. Au printemps, elle avait aussi enchaîné deux demies à Stuttgart et Madrid. Puis, l’année s’est achevée par un titre à Tianjin en Chine, où elle avait battu la tête de série n°1 en finale, Karolina Pliskova. N’oublions pas que l’année d’avant, fin 2017, elle avait remporté deux titres en deux semaines, battant au passage des Kerber, Cibulkova, Sakkari, Barty, Mertens, Cornet, Svitolina, Kvitova et Halep !
La machine a commencé à s’enrayer après son titre à Nottingham, en juin 2019. Après un quart à Majorque dans la foulée, la suite de cette saison-là s'était résumée à sept défaites au 1er tour et cinq au deuxième. Sinon rien, à part - quand même - une victoire au double décisif de la finale de Fed Cup, aux côtés d’une Kristina Mladenovic en mission face aux Australiennes d’Ash' Barty.
Il fallait donc sauver la soldate Garcia
Le Covid n’a ensuite pas aidé, même si l’année 2020 a été marquée par un huitième de finale à Roland-Garros en version automnale.
2021 a été la suite logique des deux années précédentes, avec une poursuite de la descente aux enfers entamée précédemment. En juin de cette année-là, en perte de résultats et alors que « Caro » atteint un classement catastrophique de 77e joueuse au monde, elle prend la difficile mais néanmoins nécessaire décision de se séparer de son entraîneur de toujours : son père.
Louis-Paul Garcia est remplacé par Gabriel Urpi, mais la mayonnaise ne prend pas vraiment, même si les deux s’apprécient. Et avant de s’envoler pour les Jeux Olympiques de Tokyo, à l’occasion du tournoi de Lausanne, Caroline Garcia confirme qu’Urpi ne l’accompagnera plus sur les tournois et que leur collaboration était prévue uniquement pour la saison de terre battue 2021.
Il fallait donc sauver la soldate Garcia et le choix (payant) s’est porté sur Bertrand Perret. L’Alsacien avait entraîné, entre autres, Paul-Henri Mathieu, Peng Shuai et Ons Jabeur. Garcia, qui possède un jeu basé sur de la puissance et de l’avancée dans le court, se retrouve à recevoir des consignes encore plus offensives de la part de son nouveau coach. Après sa victoire sur Emma Raducanu à Wimbledon, la Lyonnaise avait dit : « J’ai toujours été une joueuse agressive, j’ai toujours été vers l’avant. Mais sur gazon, au lieu de se retrouver avec un rebond un peu ‘moisi’, tu essaies d’aller encore plus vers l’avant. J’ai pris confiance ces derniers temps dans ce secteur de mon jeu. C’est quelque chose que j’ai toujours travaillé et ces derniers temps encore plus. Physiquement, ça va mieux, donc je peux aller plus vite au filet, parce que je n’avançais plus trop (elle rit). Là, j’arrive bien à enchaîner pour aller claquer mes volées et finir des points importants en mettant la pression sur mon adversaire. »
Elle grimperait même à la 33e place
Le fruit du travail effectué avec Perret s’en était ressenti avant et ce dès le tournoi de Doha, où elle s’était certes inclinée au deuxième tour, mais non sans avoir battu Simona Halep au premier. Ce résultat, bon pour le moral plus que pour les points, avait été suivi d’une demi-finale chez elle, à Lyon. Mais la vraie récompense est arrivée au tournoi de Bad Homburg en Allemagne, où Caro a renoué avec la victoire, après trois ans de disette quasiment jour pour jour avec son titre à Nottingham en 2019. Visiblement, la sensation de gagner des matches plaît toujours autant à la double championne de Roland-Garros en double. En effet, depuis le début du tournoi de Bad Homburg, Garcia en est à 13 victoires en 15 matches joués, avec au passage un huitième de finale à Wimbledon et une demi-finale à Lausanne.
Cette semaine, Garcia est à Palerme et va affronter en quarts de finale l’Italienne Lucia Bronzetti. Au vu des joueuses toujours en lice en Sicile, « Caro » peut/doit espérer aller au moins en finale. Caroline Garcia pointe aujourd’hui à la 48e place et sera au minimum 45e lundi prochain. Si elle était amenée à s’imposer, elle grimperait même à la 33e place. Ce qui ne serait que le début du décollage d’une joueuse qui a enfin retrouvé son envol.
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