Autant l’édition 2020 du Rolex Paris Masters était d’une tristesse sans nom, autant celle de cette année en a été le contraste parfait. Durant cette avant-dernière semaine de la saison régulière, (presque) tout s’est déroulé du mieux possible. S’il existait une expression pour désigner l’inverse de la loi de l’emmerdement maximal, elle s’appliquerait parfaitement à cette semaine parisienne.
Commençons par le plus récent, et cette finale entre les têtes de série n°1 et 2 du tournoi : Novak Djokovic et Daniil Medvedev. En tant qu’organisateur de tournoi, on ne peut pas espérer mieux comme scénario pour venir couronner une semaine de compétition que de voir les deux meilleurs joueurs s’affronter pour le trophée/chèque (lol). Evidemment que le public français aurait adoré avoir un représentant tricolore sur le court, mais d'un point de vue international, comment pourrait-on espérer mieux qu’un remake de la finale de l’US Open ? Et comme si avoir ces deux immenses champions dans l'ultime affrontement de la semaine ne suffisait pas, on a eu droit à un match disputé, en trois sets, avec des rebondissements et autant de suspense que de points incroyables.
Novak a littéralement tout donné.
Pour le champion, Novak Djokovic, qui s’est envoyé un 6e titre à Paris (il est le recordman), le plus important était qu’il jouait pour la première fois devant ses deux petites têtes blondes : Stefan et Tara. Si en temps normal, Novak a la pression, je peux vous dire que pour cette finale, il n’avait pas d’autre choix que de gagner. Il l’a fait et de très belle manière. Pour la petite histoire, et ce que vous n’avez pas pu voir à la télé, après la remise des prix, le numéro 1 mondial a fait le tour du stade et offert un « Novak moment » à tous ceux qui le souhaitaient. Selfies, autographes, dons de raquette, de haut de survêtement et poignées, Novak a littéralement tout donné.
Mais comme je vous le disais plus haut, cette semaine ne s'en est pas tenue uniquement à une finale réussie. Loin de là. Quand on repensera au Rolex Paris Masters 2021, nous sautera à l’esprit comme le nez au milieu de la figure la semaine d’Hugo Gaston qui, une fois de plus, a fait chavirer le public parisien dans l’admiration et le délire. Quand je dis délire, je pèse mes mots. Il s'agissait de mon 22e Bercy et j’ai très rarement vécu une ambiance comme celle du Gaston-Alcaraz, le jeudi, en huitième de finale. Les deux seuls moments qui me reviennent en tête avec une salle aussi électrique sont la victoire de Jo-Wilfried Tsonga en 2008 et la finale de Gaël Monfils, face à Novak Djokovic (déjà), en 2009.
Je ne vais pas dire que ce qu’a réussi Hugo Gaston est plus fort, mais n’oublions pas que le Toulousain a dû passer par la case qualifications. Un pré-tournoi dans lequel il n’a pas été verni par le sort, qui lui a réservé un tirage compliqué avec, au 1er tour, Kevin Anderson, double finaliste en Grand Chelem, puis Lorenzo Musetti, l'un des nombreux nouveaux bijoux italiens. Il a remporté ces deux matches en étant outsider et comme on dit « à la baston » - ou devrait-on dire « à la Gaston » - en poussant à chaque fois le suspense au 3e set.
Joueurs, dirigeants, journalistes, tous avaient des étoiles dans les yeux.
Une fois qu’il a intégré le tableau final, le petit bonhomme (l’ATP indique 1,73 m mais bon, si le mètre 70 y est, c’est le bout du monde) a dû lutter pour venir à bout d'Arthur Rinderknech (4-6 6-4 6-3), puis de Pablo Carreno Busta (6-7 6-4 7-5), suivi de Carlos Alcaraz (6-4 7-5) en étant mené 0-5 dans le 2e set ! Il s'est finalement incliné face au numéro 2 mondial, Daniil Medvedev, en ayant quand même obtenu quatre balles de 1er set. Hugo Gaston est arrivé au tournoi indoor parisien en tant que 103e mondial. Il le quitte à la 67e place, pour aller directement à Milan disputer le Masters de la NextGen.
Troisième point sur lequel il est impossible de faire l’impasse lorsqu’on repense à cette superbe semaine : le public ! Je sais, je me répète, mais tant pis, car c’était tellement bon ! D’ailleurs, je risque de continuer, car il faut savoir « kiffer » et surtout ne pas bouder son bonheur. C’est simple, la salle a été pleine dès que les portes de l’Accor Arena se sont ouvertes le lundi matin, début de tournoi, et ce jusqu'au moment où il a fallu fermer l’enceinte une fois la finale terminée. Et ça change tout ! Le sentiment est unanime. Joueurs, dirigeants, journalistes, tous avaient des étoiles dans les yeux à chaque fois qu’ils mettaient les pieds dans la salle. Pourvu que ça dure…
Allez, seul bémol de la semaine, si l’on peut s’exprimer ainsi, c'est la défaite en finale du double de Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. La paire française n’a néanmoins pas démérité et n’a pas non plus fait un non-match en finale. Ils ont perdu 11-9 au super-tie break, avec un lob qui mord l’extérieur de la ligne pour donner balle de match à Michael Venus et Tim Puetz. Mahut-Herbert, quant à eux, filent à Turin pour le Masters. Mais ça, on en reparlera beaucoup et très bientôt…
Bilan : une semaine exceptionnelle. On en redemande.
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