J’ai terminé mon dernier papier en écrivant la phrase suivante : « Pas de pronostic cette fois, juste l’envie de passer une semaine pleine d’ambiance électrique, comme seul ce tournoi est capable de l’offrir. » J’ai été servi !
Depuis le début de la semaine, à chaque fois que je m’aventure au bord du court central (je précise que je ne passe pas ma semaine à regarder les matches), j’ai des étoiles plein les yeux. Depuis les toutes premières balles, la salle est pleine à craquer. Session de jour, session de nuit, peu importe, c’est full de chez full !
Ces fans inconditionnels de tennis étaient en manque.
Pour avoir vécu le Masters 1000 parisien en 2020 avec un total de ZÉRO spectateur sur la semaine, je peux vous dire que retrouver le public, c'est plus que du bonheur. C’est un signe indéniable que nous vivons des temps meilleurs. C’est rassurant, réconfortant, bref, ça fait un bien fou. Plus que ça. C’est mon 22e Bercy et je n’avais encore jamais vécu une telle affluence sur toute la semaine. A commencer par le premier jour, où le record de spectateurs a été battu pour un lundi avec 17 697 (session de jour et session de soirée combinées) « happy fews » !
Cette présence en masse du public est clairement un signe que tous ces fans inconditionnels de tennis étaient en manque. L’enthousiasme qui transpire des tribunes est flagrant. Ça crie, ça chante, ça tape dans les mains, ça tape des pieds par terre, ça fait la « hola » et à 6-5 pour Hugo Gaston dans le 2e set, ça part même dans une Marseillaise aussi improvisée que spontanée !
Cette Marseillaise, justement, a été l’aboutissement d’un soutien indéfectible du public parisien derrière le prodige toulousain. Comment pouvait-il en être autrement ? Ce qu’a produit Hugo Gaston sur le court face à Carlos Alcaraz était ahurissant en termes de niveau de jeu. Le Français a tout simplement rendu chèvre l’Espagnol. Il lui a fait visiter tous les moindres recoins du court à coup d’amorties, évidemment, mais pas que. La vitesse de déplacement d’Hugo est hallucinante. Lorsque cette « velocidad », comme dirait son adversaire du jour, est associée à son sens inné d’anticipation et de lecture du jeu, ça donne des résultats comme le point ci-dessous :
Il ne s’agit que d’un exemple parmi une tripotée de points hallucinants du Français qui intégrera, au minimum, le Top 70 lundi prochain.
Ils étaient 12 652 hier à mugir des féroces tribunes.
Entre nous, je mets ce match au palmarès des plus beaux matches auxquels j’ai eu la chance d’assister sur les deux dernières décennies. Alors oui, les étoiles étaient particulièrement alignées pour qu’on ait droit à ce résultat formidable. Mais peu importe, l’important est ce qui s'est passé et non pas les « comment » ou les « pourquoi ». Hugo est d’ailleurs conscient de l’aide que lui a apportée le public : « Pour moi, c'était que du kif d'être sur le terrain, pouvoir profiter avec eux. Aujourd'hui, c'est aussi leur victoire. J'ai gagné grâce à eux, parce qu'ils m'ont poussé du début à la fin, même quand j'étais mal embarqué. » Pour info, ils étaient 12 652 hier à mugir des féroces tribunes.
Concernant Hugo Gaston, on espère que l’aventure va se poursuivre, mais si elle devait s’arrêter là, ça ne serait pas grave, car la magie a déjà eu lieu.
Alors merci Hugo, merci Carlos, et surtout : merci au public.
