Quand on pense à Bercy, on a immédiatement en tête ces images de 2020, avec une salle totalement vide. Ne résonnait alors dans l’Accor Arena que le bruit des raquettes au contact des balles, avec parfois un « come on » par ci par là, et deux ou trois applaudissements d’un coach ou d'un agent isolé dans une tribune. Des points magnifiques, notamment ceux d’Ugo Humbert face à Stefanos Tsitsipas, après lesquels il n’y avait aucune acclamation, pas de cri. Juste le silence assourdissant de la salle.
Mais ça, c’était avant.
Cette année, le public est de retour. Les fans de tennis vont pouvoir applaudir et admirer leurs joueurs préférés en vrai ! En commençant par Novak Djokovic. Le Serbe dispute son 15e Masters 1000 parisien et, avec 5 trophées soulevés, est le recordman de titres du tournoi. On avait laissé Novak à New-York en larmes, s’inclinant violemment face à Daniil Medvedev et voyant ainsi son rêve de Grand Chelem calendaire s’évaporer. Pour l’avoir vu s’entraîner, le numéro un mondial est en grande forme. Il a l’air bien requinqué, et nul doute qu’il aimerait renouer avec la victoire ici à Paris. De fait, Bercy deviendrait le Masters 1000 où Novak performe le mieux avec Miami. Le Serbe deviendrait aussi le deuxième joueur à réussir le doublé Roland-Garros / Bercy la même année. A ce jour, le seul ayant réussi cet exploit est Andre Agassi et cela remonte à 1999.
La sublimation pourrait se transformer en décomposition
La tête de série numéro 2 est Daniil Medvedev. Ce dernier est également le tenant du titre. Souvenez-vous, il avait terminé 2020 en mode « Je dégomme tout sur mon passage », avec l’enchaînement et le doublé Paris / Londres. Au-delà de la victoire, qui est l’objectif numéro 1 de Daniil comme de tous les autres joueurs (sauf que lui a plus de chances que les autres), le récent vainqueur de l’US Open voudrait et peut encore terminer l’année à la place de numéro 1 mondial. Pour cela, il faudrait qu’il soit particulièrement performant à Paris et Turin, et que dans le même temps, Novak ne le soit pas du tout. Scénario donc peu probable mais mathématiquement possible. Là où il y a de la vie, il y a de l’espoir comme dirait l’autre…
L'un des enjeux majeurs de ce tournoi, en plus évidemment de s’y imposer, est le fait qu’il offre toujours les dernières places qualificatives pour les Finales ATP. Cette année ne sera pas l’exception qui confirme la règle. Il reste deux places à prendre et ils sont 5 à y croire encore. Casper Ruud et Jannik Sinner sont les favoris pour décrocher les dernières places turinoises, mais Félix Auger-Aliassime, Aslan Karatsev, Cameron Norrie et Hubert Hurkacz peuvent encore rêver. Le genre de rêves qui vont les pousser à se sublimer sur le court. Attention tout de même à ne pas trop y penser, car l'effet pourrait être inverse et la sublimation pourrait se transformer en décomposition.
Puis, il y a les Français. Ils sont sept sur la ligne de départ. Trois sont entrés directement dans le tableau grâce à leur classement : Gaël Monfils, Adrian Mannarino et Benoît Paire. Trois autres ont reçu des invitations de la part du tournoi : Richard Gasquet, Arthur Rinderknech et Pierre- Hugues Herbert. Et finalement, un « petit » dernier avec Hugo Gaston, qui a réussi l’exploit de se qualifier en battant coup sur coup, en 3 sets à chaque fois, Kevin Anderson puis Lorenzo Musetti.
La bonne surprise française de 2021
Evidemment que « La Monf » est le meilleur espoir français du tableau. Il joue très bien depuis un moment. Il retrouve la/sa joie de vivre sur un court de tennis. Il aime jouer sur ce court. Il a atteint la finale à deux reprises (2009 et 2010). Lorsqu’il ressent les bonnes « vibes », Gaël devient un autre joueur à Bercy. A deux pas de son club formateur, le TC 12. S’il arrive à passer deux tours et à lancer son tournoi comme il faut, qui sait jusqu’où peut aller Gaël.
Concernant Benoît Paire et Adrian Mannarino, ça semble plus compliqué, respectivement face à Pablo Carreno Busta et Nikoloz Basilashvili. Les wild cards n’ont pas grand-chose à perdre. Pierre-Hugues Herbert peut bien embêter Carlos Alcaraz, à condition de très bien servir et de pouvoir prendre le filet à sa guise. Richard Gasquet demeure un point d’interrogation. On sait de quoi est capable Richard. Sera-t-il en forme face à Grigor Dimitrov ? Arthur Rinderknech effectue, quant à lui, son baptême du feu à Bercy. C’est la bonne surprise française de 2021. Et quelle fin d’année pour le diplômé de Texas A&M qui, en plus de la wild card reçue de la part du tournoi, fait partie des joueurs convoqués par Sébastien Grosjean pour représenter la France en Coupe Davis.
Pas de pronostic cette fois, juste l’envie de passer une semaine pleine d’ambiance électrique, comme seul ce tournoi est capable de l'offrir.