Novak Djokovic seul contre tous

27 août 2021 à 12:28:13 | par eli weinstein

Dans 48 heures sera donné le top départ de l’US Open. Celui-ci se fera sans Roger Federer, ni Rafael Nadal. Novak Djokovic, en lice pour le Grand Chelem calendaire, sera donc le seul représentant du Big 3 et deviendra de fait l’unique homme à abattre.

Inutile de tourner autour du pot. Novak Djokovic et Rafael Nadal ne sont pas potes. Roger Federer et Novak Djokovic partent rarement en vacances ensemble. On pourrait donc se dire que les absences du Suisse et de l’Espagnol ne rendront pas le Serbe plus triste que ça. Au contraire, avec ses deux meilleurs ennemis au tapis, Djokovic n’a pas besoin de partager les feux des projecteurs avec Pierre, Paul, Rafa ou Roger.

Cette quête perpétuelle de l’admiration et de l’adoration était difficilement atteignable auparavant, car il avait à ses côtés Batman et Superman. Tout le monde aime Bruce Wayne et Clark Kent. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils sont beaux, forts, peuvent sauver la planète à tout moment. En revanche, le Joker (Novak Djokovic) est un méchant, lui, et n’a qu’une seule idée en tête : faire tomber Batman et, dans ce cas précis, Superman aussi.

Or cette fois-ci, le Joker sera seul maître à bord de Gotham City, euh, de New-York City. Novak Djokovic va enfin pouvoir jouir de toute l’attention. Mais est-ce finalement une si bonne chose ? Le numéro 1 mondial ne se trompe-t-il pas ? Avec tous ces jeunes « killers » dans la nature, ne vaudrait-il pas mieux faire profil bas ? 

En parlant de profil bas, je pense que Novak s’est également trompé dans sa communication lorsqu’il a annoncé, après avoir remporté Roland-Garros, qu’il visait le Grand Chelem doré. Je sais que c’est paradoxal de dire ça. On a enfin quelqu’un qui ne fait pas de langue de bois, qui ne sort pas l’inévitable « match après match ». Et pourtant, je râle. Mais on le voit bien, Nole s’est mis une pression maximale. A Wimbledon, ça a tenu, mais aux Jeux ça a rompu. Qu’en sera-t-il à l’US Open ?

Souvenez-vous du Grand Chelem new-yorkais de l’an dernier et de ce huitième face à Pablo Carreno Busta, lorsque le Serbe avait, par erreur, envoyé une balle dans la glotte d’une juge de ligne. A ce moment, Rafa et Rodge étaient également absents. Novak était l’ultra favori et pourtant est arrivé ce qui arriva.

Faire des annonces sensationnelles est bien beau, mais les tenir est une autre affaire. Le problème n’est pas tant de ne pas réussir à atteindre les objectifs, bon nombre de joueurs de tennis n'atteignent pas ceux qu'ils se sont fixés. Encore hier, Kevin Anderson a annoncé : « Mon objectif est de gagner le tournoi. C’est la raison pour laquelle j’y vais ». Merci pour cette déclaration, Kevin. Tu mets des paillettes dans ma vie ! Autant dire qu’il n’atteindra pas son objectif et, pour le coup, lui aussi aurait dû éviter l’annonce publique. Que va-t-il se passer lorsqu’il se présentera en conférence de presse après avoir pris 7-6 6-2 6-1 face à Diego Schwartzman au 2e tour ?

Pour Novak, c’est la même. Il n’aurait jamais dû se mettre en mode « Champions Project ». Pendant les 15 prochains jours, Djokovic sera l’homme à abattre. Certes, ce ne sera pas simple, mais ce sera le leitmotiv du tournoi. Alexander Zverev, qui l’a battu à Tokyo, en redemande. Stefanos Tsitsipas n’a toujours pas digéré la finale de Roland-Garros. Daniil Medvedev voudrait bien l’assommer à coup de coups droits plus violents les uns que les autres. Matteo Berrettini a, lui aussi, Roland-Garros en tête et Rublev se réjouirait à l’idée de pouvoir lui coller une danse. Et je ne vous parle même pas de Kevin Anderson…

Novak Djokovic est à 7 victoires d’un exploit que ni Roger Federer, ni Rafael Nadal n’arriveront à réaliser. Il a l’occasion d’une vie de se démarquer à tout jamais des deux autres. Au-delà de bien jouer, pourra-t-il supporter la pression ?

Réponse : incessamment sous peu.

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