La première demi-finale entre Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas est sans doute la plus difficile à pronostiquer. Les deux hommes se sont affrontés à sept reprises et c’est Stefanos Tsitsipas qui domine la confrontation directe, avec cinq victoires contre seulement deux pour Zverev. L’Allemand avait gagné en 2018 le premier match disputé entre les deux futurs « Big 4 or 5 » (on ne sait pas encore combien ils seront à se partager le magot dans les années qui viennent, mais avec Daniil Medvedev, Dominic Thiem ils seront au moins quatre). Ensuite les cinq matches suivants ont tourné en faveur de Stefanos Tsitsipas. Et ce n’est que cette année, à Acapulco, que Zverev a réussi à stopper l’hémorragie en dominant, pour la deuxième fois, celui qui est surnommé « the Greek God » à l’UTS de Patrick Mouratoglou.
Cette saison, chacun d’entre eux a remporté un Masters 1000 sur terre battue. Tsitsipas s’est imposé à Monte-Carlo, alors que Zverev, lui, s’est approprié le trophée madrilène. A Madrid, le petit (grand) frère de Mischa a notamment battu Rafael Nadal et Dominic Thiem. A Monte-Carlo, le parcours a été bien plus « simple » pour Tsitsipas, qui n'a eu à battre que Rublev comme membre du Top 10. Cela étant, il a aussi atteint la finale à Barcelone avec une balle de match face à Rafa et s’est imposé à Lyon deux semaines avant Roland-Garros. Les deux ont réalisé un bel avant-Roland, mais léger avantage à Tsitsipas, qui s’est montré plus régulier lors de la tournée de printemps sur terre battue.
Le vainqueur, ce jour-là, était déjà Rafael Nadal
Depuis le début de la quinzaine, les deux ont des parcours similaires, dans le sens où ils n’ont perdu qu’un seul set. Néanmoins, Tsitsipas a dû plus puiser dans son réservoir, notamment en quart de finale où il a dominé le numéro 2 mondial, Daniil Medvedev, en trois sets secs. Je donnerais donc un très léger avantage à « Stef », mais je vois bien ce match durer.
La seconde demi-finale de la journée a un vrai parfum de finale avant la lettre entre les deux meilleurs ennemis : Rafael Nadal et Novak Djokovic.
Le face-à-face particulier entre les deux est ahurissant : 29 - 28 en faveur de Novak Djokovic. La toute première fois que le Serbe et l’Espagnol ont croisé le fer, ils avaient respectivement 19 et 20 ans. C’était en 2006, il y a 15 ans, à… Roland-Garros. Le vainqueur, ce jour-là, était déjà Rafael Nadal. Novak Djokovic avait abandonné au stade des quarts de finale alors qu’il était mené 6-4 6-4. La suite de leurs « head to head » est plus ou moins un coup à toi, un coup à moi. Rafa a réussi une fois cinq victoires de suite, alors que Novak, à deux reprises, a enchaîné sept succès.
Par contre, comme vous vous en doutez bien, à Roland-Garros c’est une tout autre histoire. Les deux monstres du tennis ont partagé le court à huit reprises. Le face-à-face particulier est très simple à calculer, vu que Rafa n’a perdu que deux matchs à Roland-Garros. Une fois face à Söderling en 2009 et une seconde face à… Novak Djokovic en 2015. C’est donc fort d’un ratio de sept victoires et une seule défaite qu’il va pénétrer sur son court pour affronter le numéro 1 mondial.
Novak Djokovic, lui, semble habité d’une mission
Leur dernière confrontation à Roland-Garros remonte à la finale de l’édition de l’an dernier. Finale durant laquelle Novak n’a non seulement pas pris le moindre set, mais pire encore, s’est vu infliger un 6-0 dans la première manche. La seule fois en 28 finales de Grand Chelem.
Cette année, Rafael Nadal semble plus en forme que jamais. Son set concédé face à Diego Schwartzman n’est qu’une micro anicroche à un parcours quasi parfait. Il a d’ailleurs corrigé ce petit flottement en infligeant un 6-0 au 4e set à ce pauvre Schwartzman qui n’a toujours pas compris quel taureau l’avait encorné !
Novak Djokovic, lui, semble habité d’une mission. On a pu voir sa détermination au moment de sa victoire sur Matteo Berrettini, avec ce cri rageur qu’il a lâché. Pourtant, désolé pour lui, en face, ce n’est même plus habité qu'il faut dire pour décrire Rafa. On le sent serein, prêt, concentré, déterminé et en pleine possession de ses moyens. Comme quelqu’un qui est en route pour la quatorzesima.