A l’occasion du premier tour du Masters 1000 de Miami, dans lequel, je vous le rappelle, il manque en gros la moitié des joueurs, le Canadien Vasek Pospisil 67e joueur mondial, s’est incliné en 3 sets (6-3 4-6 6-3) face au modeste Américain Mackenzie McDonald, classé 120e mondial et issu des qualifications. Jusque-là, pas grand-chose à dire, si ce n’est la perf de l’Américain et la contre-performance du Canadien.
Sauf que voilà. A 4-3 40-0 McDonald dans le premier set, Pospisil (au retour de service) sort la balle du court et je pense qu’elle vole encore. Il prend logiquement un warning pour « ball abuse ». Dans le jeu qui suit, il fracasse sa raquette. 2e warning. Et alors qu’il est mené 15-40, il prend un « time violation ». Ce 3e warning se transforme en point de pénalité et, du coup, McDonald empoche la première manche. S’ensuit un pétage de plombs de qualité. Tendez l’oreille :
Mais que s’est-il passé pour que le Canadien, d’habitude en mode gendre idéal, se mette dans cet état ? La veille de ce match, une réunion a eu lieu à laquelle étaient présents une cinquantaine de joueurs, dont Pospisil en tant que co-président du nouveau syndicat des joueurs, fondé au mois de septembre dernier avec Novak Djokovic : le PTPA (Professional Tennis Players Association). Son co-président n’étant pas là, Pospisil s’est retrouvé seul face au CEO de l’ATP, l’Italien Andrea Gaudenzi. L’idée de ce rassemblement était d’exprimer le mécontentement des joueurs auprès du CEO de l’ATP quant aux conditions dans lesquelles ils évoluent, à savoir les bulles sanitaires. Une première réunion, avec seulement les joueurs, s’était tenue la veille. Lors de cette seconde réunion, le Canadien aurait subi les foudres de Gaudenzi. Le patron du tennis mondial aurait très mal parlé à Pospisil.
La pression est suffisamment lourde comme ça
Visiblement, c’en était trop pour Vasek, qui a eu ensuite clairement du mal à se concentrer sur son vrai métier, celui de joueur de tennis professionnel. Après un tel craquage, je suis vraiment étonné qu’il ait réussi à se remettre dedans à l’occasion du 2e set. Peut-être aussi que son adversaire était tellement médusé de la façon dont s’est achevée la première manche qu’il en a perdu sa concentration. Mais au troisième, le vrai faux Philippe Martinez du tennis a cédé.
Être à ce point impliqué politiquement ne fait clairement pas bon ménage avec la participation à un tournoi de tennis professionnel où la pression est déjà suffisamment lourde comme ça. Qui plus est sur un Masters 1000, où l’enjeu est de taille.
Tiens, ça me rappelle un peu la disqualification d’un certain… Novak Djokovic à l’US Open. Comme par hasard, cette histoire avait eu lieu aussi juste après tout un remue-ménage suite à la création dudit syndicat.
Remember :
Depuis Vasek Pospisil s’est excusé via son compte Twitter :
Les joueurs craquent
Ces excuses n’empêcheront pas le Canadien de se faire sanctionner, mais peut-être permettront-elles d’alléger un peu la punition.
En tout cas, ce qui est certain, c'est que l’ambiance sur le circuit n’est pas au top. A force d’enchaîner des conditions de vie compliquées avec les tests, les bulles, les interdits, touche pas à ci, t’assois pas là, suis les flèches au sol, ces escaliers ne sont que pour monter, etc… les joueurs craquent. En plus, aux Etats-Unis, ils sont particulièrement inflexibles avec les règlements, limite ils en font beaucoup trop. Un peu comme les Australiens. Sans aller jusqu’à partir manger des gaufres en ville, il peut aussi y avoir un peu de sens commun quant aux choses que l’on peut faire et ne pas faire.
Bref, le groupe vit bien...