Cette semaine démarre le premier Masters 1000 de l’année avec le tournoi de Miami. Par rapport à 2020, nous sommes en nets progrès, vu que l'an dernier, l’annulation du BNP Paribas Open à Indian Wells avait été suivie par celle de l’épreuve floridienne.
Pourtant, malgré le maintien de cette compétition, un certain nombre de joueurs l’a snobée. On pourrait même dire un nombre certain car au moment où j’écris ces lignes, ils sont 39 à bouder le tournoi. C’est tout simplement GI-GAN-TESQUE !
Un 1000 au rabais
Le Masters 1000 de Miami est un tableau de 96 joueurs. Parmi ceux-là, il faut enlever 12 qualifiés et 5 wild cards. Ce qui veut dire que 79 joueurs rentrent directement. Je n’ai jamais été une flèche au jeu des Chiffres et des Lettres, mais 39 sur 79, ça nous fait plus de 50% de joueurs (à un près !) qui se retirent du tableau avant même que le tournoi ne débute. Certes, il y a dans le lot quelques blessés, comme Jo Tsonga ou Matteo Berrettini, mais rien ne prouve qu’ils y seraient allés de toute façon. Résultat, le cut, à savoir le classement minimum pour entrer dans le tableau, est passé de 77e mondial (à la sortie de la liste il y a 6 semaines) à... 123e mondial cette semaine en la personne de Denis Kudla. Autant dire que c’est un 1000 au rabais.
Oui, je sais, certains diront que c’est très bien ainsi, et que le fait de ne pas avoir toutes les stars va permettre de découvrir de nouvelles têtes. Pas faux. Mais il s’agit tout de même d’une compétition sportive. On veut y voir évoluer les meilleurs, surtout lorsqu’il s’agit d’un tournoi qui figure parmi les plus importants de la saison. C’est comme s'il y avait une Coupe du Monde de foot et que les pays n'envoyaient que des équipes B voire C. Je ne suis vraiment pas certain que la première réaction serait : « Oh, trop bien, on ne va pas devoir se frapper Messi et Mbappé, à la place on va pouvoir découvrir Ocampos et Claude-Maurice ! ». Il y a peu de chance.
Attention, je ne dis pas non plus que le tournoi de Miami est désormais un Challenger avec un gros prize money. Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas, Alexander Zverev, Andrey Rublev et Diego Schwartzman seront notamment là, mais si l’on observe de plus près la liste des joueurs qui ont, pour le moment, l’intention de participer, on s’aperçoit que seulement 5 joueurs du Top 10 seront à priori présents et que, parmi eux, ne figurent ni Novak Djokovic, ni Rafael Nadal, ni Roger Federer. C’est d’ailleurs la première fois depuis 2004 qu’aucun des 3 n'est présent dans un même Masters 1000.
Le mode globe-trotter n’est plus un modèle qui convient
Mais comment expliquer cet absentéisme exacerbé ? Facile. Les joueurs n’ont pas envie de se frapper des « septaines » en rentrant des US, surtout pour une semaine de tournoi. C’est un déplacement colossal pour des contraintes majeures et un prize money revu à la baisse.
Le calendrier, tel qu’il existe actuellement, ne convient plus. Avec toutes les contraintes sanitaires imposées aux joueurs à l’arrivée et au départ des tournois, les bulles et compagnie, le mode globe- trotter n’est plus un modèle qui fonctionne.
Je ne suis pas toujours d’accord avec Benoît Paire, mais son tweet est assez juste :
Mais qu’est-ce qui aurait pu être fait ? Pourquoi ne pas avoir décalé le Masters 1000 de Miami plus tard dans l’année, pour le coupler avec le BNP Paribas Open, et en lieu et place organiser un Masters 1000 pour clore la tournée sud-américaine et un autre pour les tournées européenne et moyen-orientale ?
Evidemment, plus facile à dire qu’à faire, mais l’immobilisme n’aide en rien. On en revient à Roland-Garros 2020, ou comment la planète tennis avait crié au scandale à l’unisson lorsque la FFT avait pris la décision unilatérale de décaler le tournoi à l’automne. On s’aperçoit maintenant qu’il s’agissait là d’une des meilleures décisions prises en 2020.
Il s’agirait de s’en inspirer.
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