Le court 14 de Roland-Garros pourrait être rebaptisé le court Team BNP Paribas Jeunes Talents. Cela fait deux ans de suite qu’un membre de cette équipe remporte le simple juniors.
L’année dernière, les « comoiinn » rugissaient de la bouche d’Elsa Jacquemot alors que, mal embarquée, elle avait su retourner la situation pour s’imposer en 3 sets et devenir la première Française, depuis une certaine Kristina Mladenovic en 2009, à remporter le simple filles de Roland-Garros.
Cette année, c’était donc au tour de Luca Van Assche, licencié au TC 16 à Paris, classé 4e au classement juniors de la Fédération Internationale de Tennis, de ravir le public du court « Team Jeunes Talents » en s’imposant en patron, 6-4 6-2, face à son compatriote Arthur Fils.
« serein » au moment de servir pour le match
A l’occasion d’un « Instalive » animé par Nicolas Mahut, et réunissant tous les vainqueurs français de la dernière édition de Roland-Garros - Nicolas Mahut, Pierre-Hugues Herbert, Arthur Fils, Giovanni Mpetshi-Perricard et Luca Van Assche -, Luca est revenu sur son titre : « La semaine s’est très bien passée, malgré un petit souci en quart. Mais on a ensuite bien discuté avec mes coaches et en demie, puis en finale, tout s’est bien passé. ».
Durant sa finale, Luca a « impressionné » Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, qui ont adoré la façon dont il l'a abordée, « comme s'il en avait déjà joué 10 avant », mais aussi sa capacité à « banaliser les moments chauds du match ». L’espoir du tennis français explique cette sérénité notamment grâce à la bonne connaissance de son adversaire et « l’ascendant psychologique » qu’il a réussi à prendre sur Arthur Fils et qui est allé crescendo, ce qui lui a justement permis d’être « serein » au moment de servir pour le match.
Le plus difficile pour Luca, au cours de cette finale, a peut-être finalement été l’après-match, lorsqu’il a fallu prononcer le discours du vainqueur : « Je suis quelqu’un de timide, je ne savais pas trop comment célébrer. Je devais remercier le public, et là, mon micro a bugué, je suis devenu tout rouge... »
Sa victoire à Roland-Garros juniors est tout sauf une fin en soi.
Pierre-Hugues Herbert lui a vite rappelé que, pour quelqu’un de timide, il « n’a pas hésité à chanter joyeux anniversaire au micro » pour son pote malheureux de l’autre côté du filet, Arthur Fils, né le 12 juin 2004. Heureusement, ce dernier a retrouvé le sourire quelques heures plus tard, lorsqu’il a remporté le double garçons aux côtés de Giovanni Mpetshi-Perricard.
Concernant les ambitions avec lesquelles il était arrivé à Roland-Garros, Luca a d’abord livré la réponse un peu formatée de « Bien sûr, quand je viens sur un tournoi, c’est pour gagner ». Puis il s’est repris en expliquant que son objectif de l’année était « un titre en Grand Chelem. Et que ce soit à Roland, c’est encore mieux ! ».
Ce qui est frappant chez Luca, c'est sa lucidité et sa maturité. Il est, dans son discours, très clair sur le fait que sa victoire à Roland-Garros juniors est tout sauf une fin en soi. Il rêve de bien plus grand. Des rêves qu'il s’est bien gardé de préciser, même si on se doute tous qu’il s’agit d’une expérience similaire mais sur le court d’à-côté qui, lui, pour le coup, est déjà baptisé : Philippe-Chatrier !
