« Il joue bien, rien à dire. Il frappe fort, il est rapide. Il a un très bon avenir, j'en suis certain. Jusqu'où il ira, je ne saurais pas le dire. Mais il ira haut. Il a la bonne mentalité et c'est certainement ça le plus important. » Tels ont été les mots de Richard Gasquet suite à sa défaite au premier tour, chez lui (ou presque), face à l’un des grands espoirs du tennis français : Arthur Fils.
La preuve en image :
Pas simple pour celui qui a vu le jour un 12 juin, il y a 18 ans (et demi) à Courcouronnes, dans l'Essonne, d’affronter d’entrée le chouchou local en la personne de Gasquet. Et pourtant, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, le garçon ne s’est pas démonté, même lorsqu’il se faisait siffler bêtement (appelons un chat un chat) alors qu’il venait de réussir un point incroyable, face à l’un des plus beaux palmarès du tennis français.
II remporte l’Orange Bowl, devenant seulement le 4e Français à réussir cet exploit après Guy Forget, Gianni Mina et Hugo Gaston.
Cette victoire sur Richard est tout simplement la première d'Arthur Fils sur le circuit principal.
En même temps, ce résultat est tout sauf une surprise. Il s’agit plutôt d’une suite logique des choses. Petit coup d'oeil dans le rétro : en 2020, il remporte l’Orange Bowl, devenant seulement le 4e Français à réussir cet exploit après Guy Forget, Gianni Mina et Hugo Gaston.
En 2021, il est finaliste du simple garçons à Roland-Garros, où il s’incline sur un membre de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, Luca Van Assche. En parallèle, il remportera l’épreuve de double aux côtés de Giovanni Mpetshi-Perricard. Toujours la même année et au même endroit, mais chez les adultes cette fois, il franchit le premier tour des qualifications en dominant Bernard Tomic, avant de s’incliner sur Marc Polmans. L’année dernière, au Rolex Paris Masters, il obtient une wild card pour l’épreuve des qualifications et bat, coup sur coup, Jaume Munar et Fabio Fognini.
Pour la petite histoire, au premier tour du tableau final (on est toujours à Bercy pour ceux qui avaient perdu le fil), pour lequel il s’est donc qualifié avec brio, il affronte un lucky loser qui n’est autre qu’un certain… Fabio Fognini. L’expérience de l’Italien aidera ce dernier à ne pas perdre deux fois de suite face à un joueur qui a la moitié de son âge.
Toujours dans la continuité, Fils a remporté en début d’année son premier titre en Challenger à l’occasion du tournoi d’Oeiras au Portugal. Il s’agissait de son premier tournoi de l’année et bingo ! Huit jours après ce titre, il participe au Challenger de Quimper et parvient cette fois à se hisser jusqu’en finale, où il s’incline sur son compatriote Grégoire Barrère.
Quoi de plus logique donc, pour Arthur Fils, que de réussir enfin à performer sur les plus grandes scènes, en commençant naturellement par un 250 en France ?
Arthur Fils a confirmé avec une nette victoire sur l'un des joueurs les plus pénibles à affronter : Roberto Bautista-Agut.
Son nouvel entraîneur (depuis le début de l’année), Laurent Raymond, l’avait anticipé : « Si cela n’était pas arrivé ici, je pense que ça se serait produit assez rapidement au vu du tennis qu’il pratique en ce moment. »
Après sa victoire sur Gasquet, Arthur Fils a confirmé avec une nette victoire sur l'un des joueurs les plus pénibles à affronter : Roberto Bautista-Agut, alias lance-balles. Et pourtant, 6-3 6-4 en 1h25 pour le Français, merci beaucoup et rendez-vous pour les quarts ! De l’autre côté du filet, il s’agira d’un compatriote en la personne de Quentin Halys. Les deux Français se sont affrontés une fois, au Challenger de Turin l’an dernier, et c’est l’aîné des deux qui s’était imposé, en trois sets serrés.
Si jamais Arthur se qualifiait pour les demies, il cocherait une autre case fixée comme objectif par son entraîneur : se qualifier pour un dernier carré dans un 250 ou mieux. Pour ce qui est des autres, mieux vaut l’entendre de la bouche même de l’intéressé : « J’ai établi un ensemble d’étapes à rayer au fur et à mesure, dans un ordre croissant. J’avais mis finale et victoire en Future, mais je ne pense pas qu’il va y retourner... Ensuite, finale et victoire en Challenger. C’est fait. Gagner sur le grand circuit. C’est fait. J’ai mis aussi atteindre le dernier carré sur un ATP 250 ou mieux, gagner un premier match en Grand Chelem et avoir cette année le classement pour entrer directement dans les tableaux de Grands Chelems. Si on coche toutes ces cases, ça sera très bien ! », s’est préfélicité Laurent Raymond.
Arthur Fils doit encore un peu mieux gérer ses émotions sur le court, mais sinon, tout le monde est d’accord sur ses capacités, à commencer par son adversaire du jour : « C’est un joueur qui a plein d’avenir et qui va monter très haut, très vite. Il est encore jeune, mais il progresse tous les mois. On voit qu’il va être très fort. Il a déjà le niveau Top 100 et il y sera bientôt. »
En tout cas, on te le souhaite Arthur !
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